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Titre : Room service.
Auteur : Patronum (Participant 15)
Pour : Amistar (Particpant 1)
Fandom : Lawful Drug
Couple : Rikuo/Kazahaya et Kakei/Saiga
Rating : PG
Disclaimer : tout aux Clamp.
Prompt : Du Rikuo/Kazahaya en mode Tension Sexuelle? Avec un Kakei en mode Je Sais Tout, Je Vois Tout derrière ? Pas obligé de les faire passer à l'acte, ceci dit =D de l'UST me suffit ^^
Notes : L'interprétation est peut-être un peu éloignée de ce que tu avais en tête, et la tension sexuelle très légère… mais j'espère que ça te plaira tout de même!



La salle du restaurant se reflétait sur les vitres de l'aquarium. À l'intérieur, les poissons allaient et venaient, indifférents au tapage ambiant et au jeune serveur blond qui les regardait. Il se demandait ce qu'ils voyaient exactement. Le monde autour d'eux était-il réel à leurs yeux? Ou bien s'imaginaient-ils être en train de regarder un aquarium plein d'êtres humains?

Un poisson se tourna vaguement vers lui et le fixa à son tour.
« T'as décidé de prendre racine? »
Kazahaya ouvrit des yeux aussi ronds que ceux de l'animal, avant de réaliser que ce n'était pas le poisson qui venait de parler, mais Rikuo, les bras chargés d'un plateau, qui s'était arrêté à côté de lui. Son costume noir, identique à celui de tous les serveurs qui s'activaient dans la salle, était loin de le faire paraître plus avenant.
Kazahaya se reprit.

« Tu pourrais prévenir!

-Si tu ne te bouges pas, tu va encore te faire enguirlander. »
Il n'avait pas besoin que son partenaire le lui rappelle pour en avoir conscience. L'espèce de Godzilla miniature qu'on appelait pompeusement « maître d'hôtel », bien qu'il n'ait pas exactement compris pourquoi, l'avait à l'œil depuis le début du service. Et impossible de lui expliquer qu'il n'était absolument pas qualifié pour le poste qu'il occupait en ce moment. Ça n'aurait abouti qu'à détruire sa couverture, et probablement celle de Rikuo par la même occasion.
« Ouais, je sais, mais c'est un peu…triste…
-Quoi?
-Les poissons. Ils sont là, en train de nager, et ils voient peut-être un membre de leur famille dans une assiette, en train de se faire bouffer…

-…Retourne bosser. »

Kazahaya lui fit l'une des plus belles grimaces qu'il avait en réserve, mais Rikuo lui avait déjà tourné le dos.
Il respira à fond avant de prendre son carnet de commandes et de s'approcher d'une table occupée. Il toussota pour attirer l'attention de l'homme qui consultait le menu et demanda d'une voix peu assurée:
« Puis-je prendre votre commande? »

Le client se mit à énumérer un certain nombre de plats que le jeune homme essaya de noter le plus correctement possible. Il ne pouvait tout de même pas interrompre le client pour lui demander d'épeler tel ou tel mot, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait.
À la mention de « sushi », son crayon se figea au-dessus de la feuille.
« Vous êtes sûr que vous ne voulez pas autre chose? On a un excellent gratin de courgettes. »

***


Le maître d'hôtel chargé de superviser le restaurant ouvrit la porte d'un salon privé et y poussa sans ménagement l'une de ses dernières recrues.

« C'est scandaleux! Se permettre de contredire un client! »
En massant son bras endolori, le jeune homme répliqua sèchement:
« Oh! Ça va! Je lui ai juste fait une suggestion! »
L'homme leva les yeux au ciel.

« On se demande vraiment où vous avez été formé! »
« Nulle part » faillit répliquer Kazahaya.
Tandis que le maître d'hôtel continuait à tempêter des « Et qu'est-ce qu'on dira si on apprend que nos serveurs déconseillent le poisson! » et autres, il se laissa aller à quelques réflexions sur sa situation.
Ce travail n'avait vraiment rien à voir avec celui qu'il accomplissait à pharmacie. Ce dernier avait beau être monotone, il ne l'en regrettait pas moins.

Kakei avait prononcé les mots magiques « boulot en extra », et, comme d'habitude, il avait accepté sans savoir de quoi il s'agissait.
Il s'était retrouvé en un clin d'œil avec un costume de serveur sur le dos. Au moins, il s'agissait d'un ensemble tout à fait masculin et pas d'un de ces costumes de soubrettes qui nourrissaient les fantasmes de beaucoup d'hommes. C'était déjà un point positif. Il pouvait se mouvoir sans s'inquiéter en permanence du regard des autres.
Point négatif à verser au dossier, Kakei lui avait adjoint Rikuo malgré ses protestations véhémentes.

Mais ce n'était, au fond, pas le plus gênant. Le pire c'était de travailler dans cet hôtel de luxe en n'ayant aucune idée de ce qu'ils étaient supposés y chercher. Pas de chat ou de vase cette fois-ci. Kakei leur avait dit qu'ils trouveraient une fois sur place.
Ils avaient eu le temps de visiter les parkings, la réception, les cuisines et les salles de restaurants, sans que rien de particulier n'attire leur attention.
Il éprouvait une foule de sensations, ces lieux ayant vu passer des centaines de personnes et d'objets différents, mais rien qui ne sorte vraiment de l'ordinaire.

Il s'arracha à ses réflexions en prenant conscience que le maître d'hôtel lui désignait une table vide avec insistance.
« Vous voulez que je fasse quoi?
-Mettre la table! Vous savez faire ça tout de même? »
Là encore, Kazahaya faillit répondre « non », mais quelque chose lui souffla que ce n'était vraiment pas le moment.
« Et dépêchez-vous! Les clients ne vont pas tarder. »
Sur ce, il laissa le jeune homme seul.
Celui-ci s'approcha prudemment du chariot qui contenait les assiettes et les couverts, comme si, d'un moment à l'autre, il allait se mettre en mouvement et l'attaquer.
Il souleva une fourchette en soupirant lourdement.
C'était typique de ces grands hôtels destinés aux riches clients étrangers de passage dans la capitale japonaise.
Impossible d'y trouver une paire de baguettes.
Il mit un temps à se décider s'il fallait mettre la fourchette à droite ou à gauche, puis décida de varier d'une assiette à l'autre.
Au moins, comme ça, il était sûr d'avoir à moitié bon.

***


Rikuo entra dans les toilettes des hommes qui étaient, à l'image du reste de l'hôtel, sophistiquées. La première réaction était généralement de se demander si on ne s'était pas trompé.
Il se mit à longer les portes des cabinets. Il s'arrêta en entendant un léger bruit, revint deux pas en arrière et frappa à une porte.
Après quelques secondes, celle-ci s'ouvrit et un visage penaud qui ne lui était pas inconnu apparut dans l'encadrement.
« Qu'est-ce que tu fous là?

-Le maître d'hôtel me cherche et ce n'est pas pour me féliciter…
-Qu'est-ce que tu as encore fait?
-Il a voulu que je dresse une table. Il m'avait donné trop de couverts, alors je lui en ai rendu, mais ça ne lui a pas plu…
-Trop de couverts?

-Oui. Une dizaine de fourchettes ça fait un peu beaucoup pour une table de quatre personnes, reconnais-le.

-Ces fourchettes, elles avaient des formes différentes, non?
-Maintenant que tu le dis, je crois, oui. Pourquoi?
-T'es vraiment au courant de rien toi. On utilise différentes fourchettes selon les plats qui sont servis.
-Comme si tout le monde savait ça!
-T'aurais pu demander au moins.

-Il aurait su que je n'ai jamais fait ça de ma vie!
-Crois-le, maintenant, il le sait. On ferait mieux de lever le camp. De toute façon tu n'as rien senti de particulier dans le restaurant, non?
Kazahaya confirma d'un mouvement de tête, avant de se glisser hors de sa cachette.

« On va essayer du côté des chambres. Et, même si c'est dur, évite de faire d'autres conneries.

-Ça va. Personne t'a demandé de venir.
-Kakei m'a demandé de t'accompagner. Et, quand on voit ce que tu fais avec les fourchettes, on comprend pourquoi. »

***


Les deux jeunes gens ne mirent que peu de temps à gagner la réception, un hall qui, malgré sa taille, parvenait à dégager une sorte de chaleur accueillante.

« Reste là. Je vais essayer de nous avoir des passes pour les chambres. » annonça Rikuo en se dirigeant vers les quartiers réservés au personnel, qu'ils avaient déjà eu l'occasion de visiter en début de soirée
La réception était un lieu de passage. Pour éviter qu'on lui demande ce qu'il faisait là ou qu'on lui confie une nouvelle tâche, Kazahaya se glissa dans un recoin et fit mine de s'intéresser à un vase rempli de fleurs. Il laissa son regard errer d'un lys à l'endroit où se trouvaient les ascenseurs.

Deux hommes étaient en train d'attendre l'un d'entre eux.
L'un était brun et encore plus grand que Rikuo; l'autre avait les cheveux plus clairs et quelque chose d'éthéré dans le maintien…
Il connaissait ces silhouettes!

Kazahaya bondit hors de son refuge et entra en collision avec Rikuo qui revenait vers lui.

« Tu pourrais faire gaffe! »

Pour toute réponse, Kazahaya le contourna pour regarder du côté des ascenseurs.
La place était vide.

« Tu ne les as pas vu?

-Qui ça?

-M. Kakei et Saiga! Ils sont montés dans cet ascenseur! »
Rikuo jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
« T'as du confondre. Ça m'étonnerait qu'ils aient bougé de la pharmacie.
-Ils nous ont bien dit qu'on ne pourrait pas les joindre là-bas!
-Kakei nous a dit qu'il ne voulait pas qu'on l'appelle, nuance. Ça ne veut pas dire qu'ils sont sortis. »
Kazahaya repensa au moment où Kakei leur avait donné cette consigne. Ils se trouvaient dans l'arrière-boutique de la pharmacie Midori. Allongé sur le canapé, Saiga semblait sourire dans son sommeil, mais les lunettes noires qu'il portait en permanence avaient tendance à fausser les conclusions.
Kakei leur avait donné les instructions habituelles. Il avait ajouté cette consigne relative au téléphone. Il leur avait aussi demandé de ne pas rentrer avec qu'il ne leur en donne le signal.
Ces ordres lui avaient paru curieux, mais ce n'était pas comme si le pharmacien ne leur avait pas déjà donné des directives bien plus étranges.

Rikuo lui agita deux cartes magnétiques sous le nez pour attirer son attention.

« On bouge. »

***


Décoration sombre, lumières tamisées, délicates compostions florales: une atmosphère feutrée régnait dans les couloirs qui permettaient d'accéder aux chambres.
Les deux faux serveurs essayaient de se faire le plus discret possible. Il s'agissait de ne pas attirer l'attention sur leur présence difficilement justifiable.

Ils y réussirent plutôt bien, jusqu'au moment où un homme aux faux airs de yakusa interpella Rikuo. Sa tête ne lui revenant pas, Kazahaya décida de poursuivre les recherches pendant que son partenaire s'occupait de cet individu.

Il fut cependant alpagué un peu plus loin par un couple de touristes occidentaux à l'air perdu.
Il se figea au son de leur voix. Il ne comprenait pas un traître mot de ce qu'ils baragouinaient.
Ils essayaient pourtant de lui demander quelque chose.
Après quelques instants de vide complet, Kazahaya suivit la première idée qui lui traversa l'esprit: il tendit le bras vers une direction au hasard.
Le couple sembla se satisfaire de cette réponse: ils lui sourirent et prirent le chemin ainsi indiqué.

Kazahaya s'éclipsa rapidement, ne doutant pas qu'ils n'allaient pas tarder à revenir demander des explications.
Il croisa Rikuo qui en avait fini avec l'inconnu.
« Qu'est-ce qu'il te voulait ce type?
-Il voulait qu'on lui fasse un petit spectacle moyennant finances.
-Hein? Et t'as refusé?! Mais tu sais bien que j'ai besoin de fric pourtant! »
Rikuo le fixa pendant un long moment.
« Tu réalises de quel type de spectacle il s'agit? »
Kazahaya avait une image assez précise de lui et Rikuo déguisés en mimes. Ce dernier ne lui laissa pas le temps de la décrire.
« Manifestement non. »

Avant qu'il ne puisse protester, Rikuo poursuivit:
« On va se séparer. Ça ira plus vite. Appelle si tu trouves quelque chose. »

***


Les couloirs se ressemblaient tous, mais Kazahaya arrivait à se repérer grâce aux numéros des chambres. Sans eux, il aurait probablement dû tracer des signes à la craie sur les murs.
Il avait déjà visité une bonne partie des lieux. Il n'avait pas à entrer dans les chambres: il lui suffisait d'effleurer les portes pour sentir que rien d'anormal ne se profilait.
« Eh! Toi là! »

Il sursauta. Concentré sur ses impressions, il n'avait pas vu qu'un de ses supposés collègues avançait dans sa direction en poussant un chariot devant lui.

« Oui, toi! Au lieu de te tourner les pouces, apporte ça dans la chambre 451. Moi, j'ai encore à faire en bas ».
Kazahaya ouvrit la bouche pour protester, mais l'homme lui tourna le dos et s'éclipsa sans lui accorder davantage d'attention.
En grommelant, il prit en main le chariot.
Il y avait moins de distance à parcourir pour atteindre la chambre désignée qu'il ne le craignait.
Une fois sur place, il déverrouilla la serrure à l'aide de son passe. Ce ne fut qu'en franchissant le seuil de la porte qu'il réalisa que la pièce était peut-être occupée et qu'il aurait dû frapper.
C'était l'une des chambres de l'hôtel dont le coût de location était un peu près accessible au commun des mortels. Une chance pour lui, elle était vide de toute présence et aucun bruit ne provenait de la salle de bain. Un coup d'œil au chariot qu'il avait poussé lui permit de constater qu'il contenait l'une de ces corbeilles de fruits offertes en guise de cadeau de bienvenue.

Toutefois, aucun client ne prendrait possession de cette pièce avant qu'on ait remis la chambre en état songea-t-il en remarquant le lit défait.

Il se demanda pourquoi on lui avait demandé d'apporter cette corbeille alors que la pièce ne serait manifestement pas disponible tout de suite.
À moins qu'elle ne soit déjà occupée et que lesdits occupants n'aient profité du lit avant de descendre au bar ou ailleurs…Il rougit à cette idée.
Quoi qu'il en soit, il valait mieux qu'il ne s'attarde pas.
Il allait sortir quand une sensation s'empara de lui, lui coupant le souffle.
Les murs parurent se resserrer tout autour de lui et le sol se mettre à onduler.

Il tituba jusqu'au lit et s'y assit pour essayer de retrouver une respiration normale.
Son teint devint crayeux.
Il mit quelques instants avant de réussir à sortir son téléphone portable de sa poche.
Il pianota un message qui se résumait à « 451 », sélectionna le nom de son partenaire dans le répertoire et pressa la touche d'envoi. Il attendit que la petite sonnerie indiquant que le message était bien arrivé à destination retentisse, puis s'effondra sur les couvertures.

***


Une vive douleur sur la joue gauche a généralement le don de vous arracher aux bras de Morphée.
Kazahaya entrouvrit les yeux pour découvrir la haute silhouette de Rikuo penchée sur lui.

« Eh! Ça va? Tu as trouvé quelque chose? »
Kazahaya s'aida de ses coudes pour se redresser. Il se passa la main sur le front pour écarter ses cheveux de son visage et répondit:
« Pas vraiment…mais, cette chambre…il s'est passé beaucoup de choses ici…»

Rikuo s'autorisa un sourire narquois.
« C'est pas la peine d'essayer de te justifier. Si tu avais envie de faire un somme, dis-le. »

C'était généralement le genre de remarques qui faisait démarrer Kazahaya au quart de tour, mais il resta silencieux pour une fois.
Ses yeux fixaient un point qui ne semblait pas se trouver dans la pièce.
Il se releva avec un manque de naturel alarmant.
Il prit la main de Rikuo dans la sienne comme s'il s'agissait d'un objet inanimé, et la porta à ses lèvres.
Bien que ce ne soit pas dans ses habitudes, Rikuo écarquilla les yeux; encore plus quand la langue de Kazahaya se mit à glisser le long de son pouce.
Ce n'était pas exactement une nouveauté, mais, la dernière fois, il y avait du chocolat mêlé à l'affaire.
Une autre histoire, mais un problème semblable. Et, cette fois-ci, Rikuo savait comment le gérer.
Il était hors de question de le laisser continuer. Pas dans l'état où il se trouvait. Même si ses lèvres ne faisaient rien de plus que remonter le long de son avant-bras…
« Je vois. Il faut sortir de là. »
Il repoussa fermement son ami, qui eut autant de réaction qu'une marionnette, avant de le prendre par les épaules et de le traîner vers la sortie.

Kazahaya trébucha en passant la porte et se raccrocha au mur pour ne pas tomber.

« Qu'est-ce que…

-Ça va mieux? »

Les yeux du jeune homme avaient retrouvé un peu de vie, mais sa pâleur restait préoccupante.
Rikuo lui saisit le menton pour l'empêcher de rompre le contact visuel.
« Ne me lâche pas maintenant. Lire la mémoire des lieux et des objets depuis si longtemps et ne rien contrôler, il faut vraiment être toi pour réussir ça. »

Les sourcils de Kazahaya se froncèrent, certifiant à Rikuo qu'il avait entendu. Les risques d'évanouissement s'éloignaient au fur et à mesure que ceux des crises de colère se rapprochaient.
Il lui asséna une petite tape sous le menton en souriant.
Un cri l'obligea cependant à se détacher de Kazahaya.
« Eh! On vous paye pour bosser, pas pour roucouler dans les couloirs! »
Rikuo fit un signe d'apaisement en direction du membre du personnel de l'hôtel qui venait de les interpeller.
Il agrippa le bras de son partenaire, encore groggy, et l'entraîna dans une autre direction.

« A partir de maintenant, on va essayer d'éviter les chambres. »

***


Une heure plus tard, Kazahaya avait presque retrouvé figure humaine, même si ses yeux restaient fiévreux.
Ils venaient de visiter la piscine qui occupait le dernier étage de l'immeuble.
L'humidité ambiante l'avait un peu rafraîchi.
Elle ne leur avait par contre apporté aucun élément nouveau.
« Toujours rien à signaler. » soupira Kazahaya.
Rikuo désigna le plafond du doigt.
« Il reste le toit. »

La porte menant à cet endroit de l'hôtel, qui ne servait guère que pour la maintenance, était verrouillée. Rikuo n'eut cependant pas de mal à en venir à bout.

La vue coupa le souffle de Kazahaya. Tokyo s'étendait sous eux. Les lueurs rouges en haut des bâtiments, les voitures en contrebas qui ressemblaient à des petites lucioles, tout concourait à lui donner une sensation de vertige. De jour, on pouvait sûrement apercevoir les plaines du Kantô, voir même le mont Fuji…
« Alors? »

La voix de Rikuo ramena Kazahaya à la réalité. Il se concentra et sut, très rapidement, que ses recherches ne donneraient rien.
Il secoua négativement la tête.
« Bon, appelle Kakei.

-Tu rigoles? Il va me sucrer ma prime!
-Notre prime. Et tu préfères quoi? Réussir cette mission et avoir un peu d'argent ou la louper complètement? »

Avec une moue boudeuse de circonstance, Kazahaya sortit son téléphone portable et composa le numéro du Kakei.
Plusieurs sonneries se firent entendre à l'autre bout du fil. Il allait raccrocher quand la voix du pharmacien se fit entendre.
« Vous savez que cet appel va vous coûter 15 % de votre prime? »
Kazahaya fit un effort pour empêcher ses dents de grincer.
« Oui. Mais on cherche depuis des heures, et on ne trouve rien. »
Il y eut un instant de silence.

« Oh? C'est peut-être qu'il n'y a rien alors…
-Hein?
-Où êtes-vous?

-Sur le toit. On est passé par tous les étages, alors on s'est dit que peut-être….Mais il n'y a rien non plus ici. Qu'est-ce qu'on fait maintenant?

-Hum…Vous devriez rester là haut. On ne sait jamais.
-Hein? Mais jusqu'à quand?…Eh?!

-Qu'est-ce qui se passe? » intervint Rikuo.
Kazahaya fixait son téléphone avec incrédulité.
« Il a raccroché…Il a dit que si on ne trouvait rien, c'est qu'il n'y avait peut-être rien, mais qu'on devait rester ici au cas où…On fait quoi? »

La question laissa Rikuo de marbre.
« Bah, on attend. »

Kazahaya frissonna. Son costume de serveur n'était pas suffisant pour le protéger de la fraîcheur de l'air.
Au-dessus de leurs têtes, les nuages s'amoncelaient, les privant de la clarté lunaire. Les lueurs de Tokyo suffisaient amplement à les éclairer, mais ils n'étaient pas très confiants quant à l'évolution du temps dans les heures à venir.

***


Deux étages plus bas, dans l'une des suites les plus réputées de l'hôtel, Kakei éteignit son téléphone portable.
Debout devant la baie vitrée, il contemplait la ville, et les nuages qui se faisaient de plus en plus menaçants.
Saiga, allongé de tout son long sur le grand lit, bailla avant de demander:

« Pourquoi ne pas les avoir laissé à la pharmacie? »
Kakei se tourna vers lui et prit un air faussement étonné:
« Oh! On ne pouvait pas les laisser seuls là-bas. Ce sont deux jeunes gens en pleine forme. Qui sait ce qui aurait pu se passer entre eux? Au moins, ici, ils sont occupés. »

Saiga secoua la tête.

« Tu es diabolique, tu le sais ça? »
Tout en se rapprochant, Kakei lui demanda:
« Et ça ne te plait pas? Tu as envie de rentrer à la pharmacie? J'ai commandé du champagne pourtant… »

Saiga arqua un sourcil intéressé.

« Avec des fraises? »

Maintenant assez près, Kakei tendit le bras pour lui caresser la mâchoire.
« Avec des fraises. »

Dehors, de petites gouttes de pluie commencèrent à mouiller les vitres.

~Fin.

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