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obscur_echange2011-09-13 06:57 pm
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[Fic] Bodyswap, Haruhi Suzumiya, la Brigade [de Miel Pops, pour Embarrassing Nickname]
Titre : Bodyswap
Auteur : Miel Pops (Participant 13)
Pour : Embarrassing Nickname (Participant 16)
Fandom : La mélancolie de Suzumiya Haruhi
Persos/Couple : Kyon, Haruhi, Koizumi, Mikuru, Nagato
Rating : G
Disclaimer : L'univers et les personnages de la Mélancolie de Suzumiya Haruhi appartiennent à Nagaru Tanigawa.
Prompt : Body swap! Et Kyon ne s'y attendait pas, mais soubrette, c'est vraiment un rôle compliqué. Le fait que Mikuru ait un corps à l'équilibre tout autre (taille, poitrine) n'aide pas.
Détails facultatifs :
- Les pouvoirs restent a priori avec leur propriétaire (autrement dit, si Yuki est dans Kyon, c'est le corps de Kyon qui a les pouvoirs d'alien).
- A toi de voir qui s'est retrouvé dans le corps de qui, mais Kyon est dans Mikuru (pour pouvoir faire la soubrette) et Haruhi n'a pas changé de place (pour pouvoir forcer Kyon à faire la soubrette, sans même s'en rendre compte).
- Bonus point si "la petite soeur de Kyon" est habitée par Koizumi, et qu'il décale pour aller affronter un géant en tant que tel(le).
- Bien entendu, Haruhi ne s'est rendue compte de rien d'anormal pour l'instant. Il y a quand même des limites au nombre d'hésitations que son Kyon peut avoir dans une phrase.
Note 1 :
Pour plus de clarté et mettre les choses au point :
Kyon est dans le corps de Mikuru.
Mikuru est dans le corps de Nagato.
Nagato est dans le corps de Koizumi.
Koizumi est dans le corps de Kyon.
J'ai délibérément laissé la petite sœur de Kyon en dehors du prompt car je ne trouvais aucun moyen de la faire entrer dans la conversation qui a servi d'élément déclencheur pour le vil esprit d'Haruhi.
Note 2 :
Je suis vraiment honteuse de ma réponse au prompt car j'ai le réel sentiment qu'il ne colle pas du tout à ce que désirait la personne... J'espère néanmoins qu'elle apportera un certain plaisir à la lecture. J'ai essayé de faire en sorte qu'il y ait une certaine logique dans les évènements mais je ne suis pas sûre du résultat. Bref, vos critiques sont les bienvenues !
*
Le visage d'Haruhi s'assombrit dangereusement lorsque Kyon désigna d'un doigt accusateur l'accoutrement particulièrement obscène qu'elle tenait entre les mains.
« Tu ne vas pas quand même pas lui faire porter ça ?! », cria-t-il, incrédule.
« Quel est le problème ? », maugréa-t-elle en observant le costume indécent de Mère Noël avec une moue boudeuse. « C'est en accord avec la saison et ça change un peu du déguisement de bonne. »
« Ce n'est pas le souci... »
« C'est quoi alors ? »
Soudain très fatigué, Kyon passa sa main sur son visage. Derrière lui, Koizumi étouffa un petit rire.
« C'est indécent. Tu ne peux pas lui demander de se promener dans un accoutrement pareil ! »
« Mais si Mikuru est d'accord, tout va bien ! ». Haruhi se tourna vers l'intéressée avec un sourire carnassier. « Tu vas porter ce costume, n'est-ce pas Mikuru ? »
Le ton ne laissa planer aucun doute : il s'agissait là d'un ordre et non d'une demande. Mikuru se recroquevilla dans un coin de la salle et gémit faiblement. Haruhi considéra là qu'il s'agissait d'un oui.
« Ah tu vois ! Elle veut bien ! », déclara-t-elle triomphante.
Même si l'image de Mikuru dans le petit costume rouge et blanc était plus que tentante, Kyon ne pouvait se résoudre à laisser la jeune fille se promener ainsi, à la portée de tous les détraqués et les pervers qui rôdaient au sein de l'établissement scolaire.
« Si j'étais à ta place, je refuserais tout simplement. », fit-il platement à Mikuru. « Pourquoi tu ne refuses pas ? »
« Parce que tu es Kyon et qu'elle est Mikuru. Point barre. », répliqua Haruhi, en fronçant les sourcils.
« Tch. »
« J'aimerais tellement être comme Nagato. », déclara Mikuru d'une voix tremblante. « Elle est jolie mais personne ne la force à porter des costumes bizarres. »
Yuki leva les yeux de son livre et esquissa un léger sourire avant de se replonger dans sa lecture.
« Je n'arrive pas vraiment à imaginer Mikuru aussi stoïque et posée que Nagato. Rien que d'y penser, j'en ai froid dans le dos ! », commenta Kyon en frissonnant.
Mikuru, vexée, se jeta sur Kyon. Elle frappa frénétiquement son torse avec ses petits poings tandis que le lycéen tentait de s'excuser et de retrouver les bonnes grâces de la jeune fille. Koizumi observa la scène, hilare. Nagato lisait paisiblement.
Personne ne vit l'expression songeuse se dessiner sur le visage d'Haruhi alors qu'elle ressassait toute la conversation.
*
Kyon comprit rapidement que quelque chose clochait lorsqu'il se réveilla le lendemain matin dans une chambre qui n'était pas la sienne, dans un corps qui lui semblait bizarrement étranger et sous une avalanche de longs cheveux clairs qui lui obscurcissait la vue.
Avec appréhension et sans oser baisser le regard, il tâtonna le haut de son corps et prit conscience de deux formes rondes et replètes qui ne devaient absolument pas se trouver là en temps normal. Kyon se figea d'horreur lorsqu'il réalisa que des éléments vitaux de son anatomie masculine manquaient également à l'appel.
Il attrapa un miroir de poche qui se trouvait sur la table de nuit toute proche. D'une main tremblante, il leva la petite glace et se retrouva face à face le visage pâle et hagard de Mikuru.
Kyon laissa tomber le miroir comme si le vil objet l'avait brûlé et se mit à crier d'une voix beaucoup trop aigu à son goût.
*
Finalement, après une crise d'hyperventilation, Kyon en vint la conclusion qu'il s'agissait là encore d'un des méfaits du malsain esprit de Haruhi. Franchement, on n'avait pas idée de faire de gens aussi tarés des dieux aux pouvoirs aussi dangereux !
Débordant de rage, il se jeta sur le téléphone de Mikuru et pria pour que le numéro de Nagato ou de Koizumi s'y trouve. A genoux sur le sol, Il parcourut le répertoire et tomba finalement sur le numéro de Yuki avant de s'empresser de téléphoner. Il tapota nerveusement le bout de ses ongles vernis sur le parquet en écoutant le tonalité. Finalement, on décrocha.
« A-allo ? »
Le son de la voix de Nagato semblait directement venue des cieux, même si le léger bégaiement n'était pas là pour le rassurer.
« Nagato ! », fit Kyon avec un soulagement non dissimulé. Secouant légèrement sa tête, il se ressaisit et demanda d'un ton faussement blasé. « C'est Kyon ! Est-ce que, par hasard, quelque chose d'étrange se serait produit cette nuit et expliquerait pourquoi je me suis réveillé ce matin dans le corps de Mikuru ? »
Au bout du fil, il entendit une petite exclamation étranglée et un petit gémissement.
« Nagato ? »
« Heu...hm...c'est à dire que...c-ce n'est pas Nagato. »
Il y eut un long blanc où l'on entendit plus que léger grésillement du téléphone et les petits bruits nerveux de Nagato. Soudain, la réalisation frappa Kyon de plein de fouet.
« ...Mikuru ?! »
*
On organisa une réunion de crise avant le début des cours. Kyon constata, pour sa plus grande horreur, que c'était Koizumi qui occupait actuellement son corps (Apparemment, il avait fiché la trouille de sa vie à sa petite sœur et Kyon se demandait bien ce qui avait pu se passer). Nagato, elle, avait atterri dans le corps d'Itsuki. Kyon réprima un frissonnement nerveux lorsque le regard vide et froid de Koizumi se posa sur lui.
Finalement, les malheureuses victimes d'Haruhi décidèrent de jouer la comédie et faire comme si de rien n'était. (Kyon ne donnerait jamais la satisfaction à Haruhi d'être arrivée à ses fins !)
Néanmoins, l'entreprise se révélerait être bien plus difficile que prévu.
*
Haruhi fronça les sourcils et les regarda suspicieusement.
« Vous êtes tous biens étranges aujourd'hui. »
Son regard se posa sur Kyon et ce dernier lui répondit par un sourire scintillant. Le sourire se transforma aussitôt en une grimace de douleur lorsque Koizumi, le visage impassible et froid, lui donna un violent coup de talon dans le tibia. Nagato, assise sur sa chaise habituelle, gigota nerveusement en se tortillant les mains. Mikuru, la mine renfrognée, trébucha une nouvelle fois et poussa un juron.
Méfiante, Haruhi se résolut à investiguer plus tard pour en avoir le cœur net. En attendant, elle avait des choses plus importantes à faire. Elle alla farfouiller parmi les costumes et sélectionna celui de neko-girl.
Le visage de Mikuru se décomposa à vu d’œil lorsque son regard se posa sur les vêtements et les accessoires d'une couleur criarde. Elle croisa fermement les bras et s'apprêta à refuser vigoureusement lorsqu'un petit objet non identifié vint la percuter de plein fouet sur la joue.
Haruhi leva ses sourcils, surprise, et observa le jeton d'Othello qui roulait à présent sur le sol. Mikuru se frotta la joue et lança un regard venimeux à Kyon. Depuis sa place sur sa chaise, Nagato eut l'air vaguement scandalisé.
« Désolé. La pièce m'a échappé des mains. », fit tout simplement Kyon, un autre jeton prêt entre les doigts.
Haruhi soupira et entreprit d'attraper Kyon et Koizumi par leur col de chemise avant de les jeter dans le couloir. Une fois sa tâche exécutée, elle se tourna vers Mikuru. Cette dernière l'observa d'un air méfiant.
« J'ai décidé de changer d'avis. Aujourd'hui, ce sera le costume de neko-girl. C'est moins dénudé que le costume de Mère Noël. Comme ça, ça fera plaisir à Kyon. »
Kyon, toujours coincé dans le corps de Mikuru, fut ridiculement touché par cette petite attention. Il n'aurait jamais cru que Haruhi aurait pris en compte son avis. Néanmoins, il regretta aussitôt ses pensées lorsque la jeune fille s'avança vers elle avec un regard prédateur. Du coin de l’œil, il vit le visage de Nagato, s'empourprer.
Si quelqu'un avait quelque chose à dire à propos des couinements, des glapissements et des gigotements qui ont résulté de cette séance d'habillage, Kyon leur dira simplement qu'il a juste affreusement bien joué la comédie.
Dans tous les cas, Haruhi n'y a vu que du feu et cette dernière fut rassurée de voir que Mikuru se comportait de nouveau normalement. (Elle couinait toujours lorsqu'on lui attrapait la poitrine. Haruhi a vérifié.)
*
Chasser le naturel, il revient aussitôt au galop. La mascarade ne dura que trois jours avant que les vieilles habitudes ne reprennent le dessus.
Ce jour-là, Haruhi était en retard (la demoiselle avait écopé d'une retenue après avoir été surprise en train de dessiner des runes étranges sur les murs du lycée) et les victimes avait décidé de cesser de jouer la comédie pendant un cours instant.
Nagato, dans le corps de Koizumi, avait repris sa place habituelle sur sa chaise, avec son livre. Koizumi (dans le corps de Kyon) et Kyon (dans le corps de Mikuru) s'étaient installés autour de la table et avaient débuté une partie d'Othello. Mikuru, souriante et radieuse dans le corps de Nagato, préparait le thé en humant une petite mélodie.
C'était un étrange tableau qu'il formait là avec les corps de chacun, songeait Kyon. Il n'osait même pas imaginer ce que penseraient les gens en les voyant ainsi. Un Koizumi froid et distant. Une Mikuru blasée et renfrognée. Une Nagato joyeuse et pimpante. Un Kyon souriant et taquin.
Soudain, un grand fracas vient briser ce moment paisible et fit sursauter le petit groupe. Mikuru en fit tomber la théière et l'eau bouillante se déversa sur le sol.
Au seuil de la porte du club, complètement interdite, Haruhi (sortie de nul part) avait laissé tomber son sceau, sa serpillière et le produit nettoyant. Elle les observa un long moment, le visage fermé, avant d'annoncer bruyamment.
« Pas de réunion aujourd'hui. Tout le monde rentre chez soi ! »
Et elle disparut aussitôt dans le couloir, laissant en plan tous ses instruments ménagers.
Kyon, dans le corps de Mikuru, se passa la main sur le visage en soupirant longuement. Koizumi lui tapota gentiment le bras (et Kyon trouva vraiment bizarre d'être réconforté par lui-même).
*
Le lendemain matin, ils avaient tous réintégré leur corps respectif.
*
« Je pige rien. On a joué la comédie pour que rien ne change, pour qu'Haruhi ne se rende compte de rien et abandonne son idée saugrenue. Et finalement, c'est en nous voyant agir étrangement que tout redevient normal. Quelqu'un m'explique ?! », déblatéra Kyon, exaspéré.
« Comme nous te l'avons déjà expliqué, Haruhi reste rationnelle malgré son incroyable pouvoir. », expliqua calmement Koizumi. A ses côtés, Nagato et Mikuru acquiescèrent. « Pour elle, c'est absolument impossible que nous échangions de corps. Mais en nous voyant agir si étrangement, ça a été une sorte d'électrochoc pour elle. Elle s'est rendue compte qu'elle nous aimait comme nous étions. »
« Et automatiquement, on a réintégré nos corps donc. Elle en a déduit que son idée de nous voir nous comporter comme quelqu'un d'autre, c'était plus flippant qu'amusant. »
« Oui. »
« Et paf ! Son inconscient fait le boulot. »
« Voilà. »
Il y eût un long silence. Kyon contempla sa briquette de jus de fruits.
« Elle est vraiment tordue comme fille. »
Auteur : Miel Pops (Participant 13)
Pour : Embarrassing Nickname (Participant 16)
Fandom : La mélancolie de Suzumiya Haruhi
Persos/Couple : Kyon, Haruhi, Koizumi, Mikuru, Nagato
Rating : G
Disclaimer : L'univers et les personnages de la Mélancolie de Suzumiya Haruhi appartiennent à Nagaru Tanigawa.
Prompt : Body swap! Et Kyon ne s'y attendait pas, mais soubrette, c'est vraiment un rôle compliqué. Le fait que Mikuru ait un corps à l'équilibre tout autre (taille, poitrine) n'aide pas.
Détails facultatifs :
- Les pouvoirs restent a priori avec leur propriétaire (autrement dit, si Yuki est dans Kyon, c'est le corps de Kyon qui a les pouvoirs d'alien).
- A toi de voir qui s'est retrouvé dans le corps de qui, mais Kyon est dans Mikuru (pour pouvoir faire la soubrette) et Haruhi n'a pas changé de place (pour pouvoir forcer Kyon à faire la soubrette, sans même s'en rendre compte).
- Bonus point si "la petite soeur de Kyon" est habitée par Koizumi, et qu'il décale pour aller affronter un géant en tant que tel(le).
- Bien entendu, Haruhi ne s'est rendue compte de rien d'anormal pour l'instant. Il y a quand même des limites au nombre d'hésitations que son Kyon peut avoir dans une phrase.
Note 1 :
Pour plus de clarté et mettre les choses au point :
Kyon est dans le corps de Mikuru.
Mikuru est dans le corps de Nagato.
Nagato est dans le corps de Koizumi.
Koizumi est dans le corps de Kyon.
J'ai délibérément laissé la petite sœur de Kyon en dehors du prompt car je ne trouvais aucun moyen de la faire entrer dans la conversation qui a servi d'élément déclencheur pour le vil esprit d'Haruhi.
Note 2 :
Je suis vraiment honteuse de ma réponse au prompt car j'ai le réel sentiment qu'il ne colle pas du tout à ce que désirait la personne... J'espère néanmoins qu'elle apportera un certain plaisir à la lecture. J'ai essayé de faire en sorte qu'il y ait une certaine logique dans les évènements mais je ne suis pas sûre du résultat. Bref, vos critiques sont les bienvenues !
Le visage d'Haruhi s'assombrit dangereusement lorsque Kyon désigna d'un doigt accusateur l'accoutrement particulièrement obscène qu'elle tenait entre les mains.
« Tu ne vas pas quand même pas lui faire porter ça ?! », cria-t-il, incrédule.
« Quel est le problème ? », maugréa-t-elle en observant le costume indécent de Mère Noël avec une moue boudeuse. « C'est en accord avec la saison et ça change un peu du déguisement de bonne. »
« Ce n'est pas le souci... »
« C'est quoi alors ? »
Soudain très fatigué, Kyon passa sa main sur son visage. Derrière lui, Koizumi étouffa un petit rire.
« C'est indécent. Tu ne peux pas lui demander de se promener dans un accoutrement pareil ! »
« Mais si Mikuru est d'accord, tout va bien ! ». Haruhi se tourna vers l'intéressée avec un sourire carnassier. « Tu vas porter ce costume, n'est-ce pas Mikuru ? »
Le ton ne laissa planer aucun doute : il s'agissait là d'un ordre et non d'une demande. Mikuru se recroquevilla dans un coin de la salle et gémit faiblement. Haruhi considéra là qu'il s'agissait d'un oui.
« Ah tu vois ! Elle veut bien ! », déclara-t-elle triomphante.
Même si l'image de Mikuru dans le petit costume rouge et blanc était plus que tentante, Kyon ne pouvait se résoudre à laisser la jeune fille se promener ainsi, à la portée de tous les détraqués et les pervers qui rôdaient au sein de l'établissement scolaire.
« Si j'étais à ta place, je refuserais tout simplement. », fit-il platement à Mikuru. « Pourquoi tu ne refuses pas ? »
« Parce que tu es Kyon et qu'elle est Mikuru. Point barre. », répliqua Haruhi, en fronçant les sourcils.
« Tch. »
« J'aimerais tellement être comme Nagato. », déclara Mikuru d'une voix tremblante. « Elle est jolie mais personne ne la force à porter des costumes bizarres. »
Yuki leva les yeux de son livre et esquissa un léger sourire avant de se replonger dans sa lecture.
« Je n'arrive pas vraiment à imaginer Mikuru aussi stoïque et posée que Nagato. Rien que d'y penser, j'en ai froid dans le dos ! », commenta Kyon en frissonnant.
Mikuru, vexée, se jeta sur Kyon. Elle frappa frénétiquement son torse avec ses petits poings tandis que le lycéen tentait de s'excuser et de retrouver les bonnes grâces de la jeune fille. Koizumi observa la scène, hilare. Nagato lisait paisiblement.
Personne ne vit l'expression songeuse se dessiner sur le visage d'Haruhi alors qu'elle ressassait toute la conversation.
Kyon comprit rapidement que quelque chose clochait lorsqu'il se réveilla le lendemain matin dans une chambre qui n'était pas la sienne, dans un corps qui lui semblait bizarrement étranger et sous une avalanche de longs cheveux clairs qui lui obscurcissait la vue.
Avec appréhension et sans oser baisser le regard, il tâtonna le haut de son corps et prit conscience de deux formes rondes et replètes qui ne devaient absolument pas se trouver là en temps normal. Kyon se figea d'horreur lorsqu'il réalisa que des éléments vitaux de son anatomie masculine manquaient également à l'appel.
Il attrapa un miroir de poche qui se trouvait sur la table de nuit toute proche. D'une main tremblante, il leva la petite glace et se retrouva face à face le visage pâle et hagard de Mikuru.
Kyon laissa tomber le miroir comme si le vil objet l'avait brûlé et se mit à crier d'une voix beaucoup trop aigu à son goût.
Finalement, après une crise d'hyperventilation, Kyon en vint la conclusion qu'il s'agissait là encore d'un des méfaits du malsain esprit de Haruhi. Franchement, on n'avait pas idée de faire de gens aussi tarés des dieux aux pouvoirs aussi dangereux !
Débordant de rage, il se jeta sur le téléphone de Mikuru et pria pour que le numéro de Nagato ou de Koizumi s'y trouve. A genoux sur le sol, Il parcourut le répertoire et tomba finalement sur le numéro de Yuki avant de s'empresser de téléphoner. Il tapota nerveusement le bout de ses ongles vernis sur le parquet en écoutant le tonalité. Finalement, on décrocha.
« A-allo ? »
Le son de la voix de Nagato semblait directement venue des cieux, même si le léger bégaiement n'était pas là pour le rassurer.
« Nagato ! », fit Kyon avec un soulagement non dissimulé. Secouant légèrement sa tête, il se ressaisit et demanda d'un ton faussement blasé. « C'est Kyon ! Est-ce que, par hasard, quelque chose d'étrange se serait produit cette nuit et expliquerait pourquoi je me suis réveillé ce matin dans le corps de Mikuru ? »
Au bout du fil, il entendit une petite exclamation étranglée et un petit gémissement.
« Nagato ? »
« Heu...hm...c'est à dire que...c-ce n'est pas Nagato. »
Il y eut un long blanc où l'on entendit plus que léger grésillement du téléphone et les petits bruits nerveux de Nagato. Soudain, la réalisation frappa Kyon de plein de fouet.
« ...Mikuru ?! »
On organisa une réunion de crise avant le début des cours. Kyon constata, pour sa plus grande horreur, que c'était Koizumi qui occupait actuellement son corps (Apparemment, il avait fiché la trouille de sa vie à sa petite sœur et Kyon se demandait bien ce qui avait pu se passer). Nagato, elle, avait atterri dans le corps d'Itsuki. Kyon réprima un frissonnement nerveux lorsque le regard vide et froid de Koizumi se posa sur lui.
Finalement, les malheureuses victimes d'Haruhi décidèrent de jouer la comédie et faire comme si de rien n'était. (Kyon ne donnerait jamais la satisfaction à Haruhi d'être arrivée à ses fins !)
Néanmoins, l'entreprise se révélerait être bien plus difficile que prévu.
Haruhi fronça les sourcils et les regarda suspicieusement.
« Vous êtes tous biens étranges aujourd'hui. »
Son regard se posa sur Kyon et ce dernier lui répondit par un sourire scintillant. Le sourire se transforma aussitôt en une grimace de douleur lorsque Koizumi, le visage impassible et froid, lui donna un violent coup de talon dans le tibia. Nagato, assise sur sa chaise habituelle, gigota nerveusement en se tortillant les mains. Mikuru, la mine renfrognée, trébucha une nouvelle fois et poussa un juron.
Méfiante, Haruhi se résolut à investiguer plus tard pour en avoir le cœur net. En attendant, elle avait des choses plus importantes à faire. Elle alla farfouiller parmi les costumes et sélectionna celui de neko-girl.
Le visage de Mikuru se décomposa à vu d’œil lorsque son regard se posa sur les vêtements et les accessoires d'une couleur criarde. Elle croisa fermement les bras et s'apprêta à refuser vigoureusement lorsqu'un petit objet non identifié vint la percuter de plein fouet sur la joue.
Haruhi leva ses sourcils, surprise, et observa le jeton d'Othello qui roulait à présent sur le sol. Mikuru se frotta la joue et lança un regard venimeux à Kyon. Depuis sa place sur sa chaise, Nagato eut l'air vaguement scandalisé.
« Désolé. La pièce m'a échappé des mains. », fit tout simplement Kyon, un autre jeton prêt entre les doigts.
Haruhi soupira et entreprit d'attraper Kyon et Koizumi par leur col de chemise avant de les jeter dans le couloir. Une fois sa tâche exécutée, elle se tourna vers Mikuru. Cette dernière l'observa d'un air méfiant.
« J'ai décidé de changer d'avis. Aujourd'hui, ce sera le costume de neko-girl. C'est moins dénudé que le costume de Mère Noël. Comme ça, ça fera plaisir à Kyon. »
Kyon, toujours coincé dans le corps de Mikuru, fut ridiculement touché par cette petite attention. Il n'aurait jamais cru que Haruhi aurait pris en compte son avis. Néanmoins, il regretta aussitôt ses pensées lorsque la jeune fille s'avança vers elle avec un regard prédateur. Du coin de l’œil, il vit le visage de Nagato, s'empourprer.
Si quelqu'un avait quelque chose à dire à propos des couinements, des glapissements et des gigotements qui ont résulté de cette séance d'habillage, Kyon leur dira simplement qu'il a juste affreusement bien joué la comédie.
Dans tous les cas, Haruhi n'y a vu que du feu et cette dernière fut rassurée de voir que Mikuru se comportait de nouveau normalement. (Elle couinait toujours lorsqu'on lui attrapait la poitrine. Haruhi a vérifié.)
Chasser le naturel, il revient aussitôt au galop. La mascarade ne dura que trois jours avant que les vieilles habitudes ne reprennent le dessus.
Ce jour-là, Haruhi était en retard (la demoiselle avait écopé d'une retenue après avoir été surprise en train de dessiner des runes étranges sur les murs du lycée) et les victimes avait décidé de cesser de jouer la comédie pendant un cours instant.
Nagato, dans le corps de Koizumi, avait repris sa place habituelle sur sa chaise, avec son livre. Koizumi (dans le corps de Kyon) et Kyon (dans le corps de Mikuru) s'étaient installés autour de la table et avaient débuté une partie d'Othello. Mikuru, souriante et radieuse dans le corps de Nagato, préparait le thé en humant une petite mélodie.
C'était un étrange tableau qu'il formait là avec les corps de chacun, songeait Kyon. Il n'osait même pas imaginer ce que penseraient les gens en les voyant ainsi. Un Koizumi froid et distant. Une Mikuru blasée et renfrognée. Une Nagato joyeuse et pimpante. Un Kyon souriant et taquin.
Soudain, un grand fracas vient briser ce moment paisible et fit sursauter le petit groupe. Mikuru en fit tomber la théière et l'eau bouillante se déversa sur le sol.
Au seuil de la porte du club, complètement interdite, Haruhi (sortie de nul part) avait laissé tomber son sceau, sa serpillière et le produit nettoyant. Elle les observa un long moment, le visage fermé, avant d'annoncer bruyamment.
« Pas de réunion aujourd'hui. Tout le monde rentre chez soi ! »
Et elle disparut aussitôt dans le couloir, laissant en plan tous ses instruments ménagers.
Kyon, dans le corps de Mikuru, se passa la main sur le visage en soupirant longuement. Koizumi lui tapota gentiment le bras (et Kyon trouva vraiment bizarre d'être réconforté par lui-même).
Le lendemain matin, ils avaient tous réintégré leur corps respectif.
« Je pige rien. On a joué la comédie pour que rien ne change, pour qu'Haruhi ne se rende compte de rien et abandonne son idée saugrenue. Et finalement, c'est en nous voyant agir étrangement que tout redevient normal. Quelqu'un m'explique ?! », déblatéra Kyon, exaspéré.
« Comme nous te l'avons déjà expliqué, Haruhi reste rationnelle malgré son incroyable pouvoir. », expliqua calmement Koizumi. A ses côtés, Nagato et Mikuru acquiescèrent. « Pour elle, c'est absolument impossible que nous échangions de corps. Mais en nous voyant agir si étrangement, ça a été une sorte d'électrochoc pour elle. Elle s'est rendue compte qu'elle nous aimait comme nous étions. »
« Et automatiquement, on a réintégré nos corps donc. Elle en a déduit que son idée de nous voir nous comporter comme quelqu'un d'autre, c'était plus flippant qu'amusant. »
« Oui. »
« Et paf ! Son inconscient fait le boulot. »
« Voilà. »
Il y eût un long silence. Kyon contempla sa briquette de jus de fruits.
« Elle est vraiment tordue comme fille. »