http://oe-participant.livejournal.com/ ([identity profile] oe-participant.livejournal.com) wrote in [community profile] obscur_echange2015-12-01 06:21 pm

[Fic] Some turn to dust or to gold (2/10), Agents of Shield [de Raya-O-Senna, pour Meyehi]

Titre : Some turn to dust or to gold (2/10)
Auteur : Raya-O-Senna (participant 20)
Pour : Meyehi (participant 24)

Fandom : Agents of SHIELD
Persos/Couple : Trip/Jemma, toute l'équipe et Raina.
Rating : PG-13
Disclaimer : Rien n'est à moi !

Prompt : Une fic Agents of SHIELD avec la résurrection de Trip en Inhumain, de préférence avec du Trip/Jemma ou Trip/Jemma/Leo en fluff ou en angst et une présence si possible importante de Skye et Coulson.

Partie 1


- Très bien. Quand doit-elle nous recontacter ?

- Je lui ai donné une fenêtre de cinq minutes à partir de son arrivée au quinjet, expliqua-t-elle, j’ai calculé qu’il lui faudrait environ un quart d’heure pour l’atteindre.

- Et combien de temps reste-t-il ? demanda Phil.

- Environ cinq minutes.

La suite de la conversation fut interrompue par le retour de Mack avec Trip dans les bras. Phil se demanda comment il pouvait le faire après sa chute d’environ trente mètres de haut. Lui arrivait seulement à tenir debout par la force de sa volonté à ce stade. Est-ce que sa possession lui avait permis une guérison ? Ce ne serait pas la chose la plus étrange qui soit arrivée dans cette journée. Les résultats d’analyses auxquelles ils seraient tous soumis répondraient à cette question.

- Mack, il faut que vous soyez à notre point d’arrivée d’ici quatre minutes. Est-ce que vous vous en sentez capable ?

- Ça devrait aller, répondit-il évasivement.

- May pars devant et préviens Bobbi de se rapprocher le plus possible, l’état de Trip le nécessite. Dis-lui de mettre une équipe médicale en stand-by. Je veux qu’il soit pris en charge dès que nous toucherons le sol. Il se peut que Skye ait aussi besoin de soins particuliers, donc que tous les autres soient sur le pied de guerre.

- Bien reçu, confirma-t-elle.

- Ah oui, ajouta Phil, comme tu peux t’en douter ni moi, ni Simmons ne serons capable de transporter Skye. Nous aurons besoin d’aide aussi sur ce point.

- Je viendrai la chercher.

- Comme tu veux.

Après un dernier signe de tête, May partit au pas de course vers leur point de départ. Phil reporta son attention sur Mack.

- Trip s’est évanouit dans mes bras, déclara-t-il, je le transporte au plus vite.

- Merci Mack. Vous pourrez rester au quinjet, indiqua-t-il, inutile de vous fatiguer plus.

- Très bien monsieur.

Phil regarda la silhouette de Mack s’éloigner d’un pas rapide et assuré jusqu’à ce qu’il disparaisse. Il se rendait compte qu’il repoussait l’inévitable. Peu importe ce qu’il faisait, la situation de Skye ne changerait pas. Après avoir prit une profonde inspiration, il retourna à l’intérieur du temple.

Simmons se trouvait assise près du corps de Skye et lui caressait tendrement les cheveux. Les larmes qu’elle avait retenues jusque là, coulaient.

- Comment va-t-elle ? demanda t-il doucement.

- Bien pour le moment, commença-t-elle la voix tremblante et puis avec plus d’assurance continua : je n’ai rien détecté de particulier. Son cœur bat régulièrement, son souffle est stable, ses yeux sont clairs, pas de traces visibles sur ses muqueuses et sur son corps. Elle a juste une blessure au visage et à la lèvre qui ont pu faciliter une contamination. Mais aucun moyen d’en être sûr. En tout cas pas avant notre retour au Playground. Elle peut être porteuse de n’importe quoi sans que nous ne puissions rien faire.

- À propos de ça, pourquoi êtes vous venues sans protection ?

- À quoi cela aurait servi ? répondit-elle, la moitié de l’équipe était déjà contaminée. De toute façon, May ne m’a pas laissé le choix. Elle m’a ordonné de descendre avec elle. On ne discute pas un de ses ordres, on s’exécute.

- À juste raison, confirma Phil.

- Vous savez, juste avant la mission Skye nous avait dit qu’elle avait un mauvais pressentiment. Mais Trip et moi l’avons pris à la légère. Fait une petite blague et classé le sujet. Pourquoi ne l’avons nous pas prise au sérieux ? Pourquoi n’avoir pas été plus prudent ? Comment les choses ont-elles pu tourner aussi mal ?

- Cela arrive parfois Jemma et nous n’y pouvons rien, dit-il tristement.

- Ce n’est pas juste ! Ce n’est pas juste ! répéta-t-elle plus fort. Toute sa vie n’a été qu’une suite de malheurs : ses parents l’ont abandonné, toutes les familles d’accueils l’ont rejeté, son meilleur ami l’a trahi, elle a faillit mourir pour nous, l’homme qu’elle aimait est un nazi qui a une obsession malsaine pour elle et son père est un assassin/psychopathe.

- Je sais Jemma, répondit Phil doucement, mais elle peut s’appuyer sur nous, n’est-ce pas ?

- Oui.

- Alors, c’est tout ce qui compte. Peu importe le reste, nous sommes sa famille. Elle nous a choisi.

Simmons essuya ses yeux avant de répondre :

- Merci pour le réconfort.

- De rien, dit Phil avec un léger sourire, de toute façon, j’avais aussi besoin de l’entendre. La vie de Skye n’a pas été simple mais j’espère qu’à nos côtés elle se sent bien.

Ils restèrent ainsi jusqu’au retour de May. Et si Phil pleura lui aussi de soulagement, ni Simmons, ni May n’en firent la remarque. Il avait hâte que cette mission se finisse et que cette journée horrible soit derrière lui.

Lorsqu’enfin la rampe du Bus se referma après eux et que l’appareil décolla, Phil s’autorisa à se relâcher. Puis il suivit Simmons et May transportant le corps de Skye jusqu’à l’infirmerie. Il était hors de question qu’il la laisse à nouveau hors de son champ de vision ! Qui savait ce qu’il adviendrait la prochaine fois que cela se produirait. Avec réticence il laissa à Simmons le soit d’examiner ses blessures. Il céda parce qu’elle l’autorisa à rester auprès de Skye pendant son examen, ce qui était ridicule, puisqu’il était le Directeur et que c’est lui qui commandait !

May resta aussi dans l’infirmerie pendant tout le vol, laissant les commandes à Bobbi. Elle n’était plus du genre sentimentaliste, mais il savait que la situation l’avait aussi beaucoup secouée. Tout le monde s’était rendu compte qu’ils étaient passés à un cheveu de la catastrophe. D’ailleurs Phil savait qu’un savon sans aucune autre mesure l’attendait. Avec le recul, il comprenait que ce qu’il avait fait aurait pu les conduire tous à la mort. Il se promis de ne plus jamais recommencer. Une frayeur de ce genre par vie était largement suffisant.

Il soupira en songeant à toute la paperasse qu’il y aurait à remplir après cette mission. Finalement, il comprenait pourquoi Fury n’avait pas reprit le job. C’était un véritable calvaire. Il fallait vraiment qu’il songe à déléguer s’il ne voulait pas se tuer à la tâche. Parce que sinon, qui pourrait le remplacer ?

xxx

À peine le pied posé dans le Bus, Jemma se précipita vers l’espace confiné du labo pour prendre correctement en charge Trip et Skye. Avec à sa disposition le matériel adéquat, elle se mit au travail. En premier lieu, il fallait qu’elle branche ses deux amis le plus vite possible à des machines pour s’assurer que leurs fonctions vitales étaient correctes. Ensuite, elle devrait remédier au saignement de Trip et lui changer le bandage autour de son bras gauche, gorgé de son sang. Il fallait qu’elle refasse au plus vite les sutures qui s’étaient rouvertes. Une fois la plaie refermée, cela serait une source de danger de moins. Dans le temple, Jemma n’avait pu faire que des bandages de fortune et non pas de soin définitif. Ici, elle pourrait faire en sorte que son état ne se détériore pas plus et améliorer son pronostic vital au passage.

Tout en découpant le bandage, Jemma déplora l’absence de poche de sang dans le bus. S’ils en avaient eu, Trip aurait eu de meilleures chances. Mais elle devrait faire au mieux avec ce dont elle disposait. Après avoir enlevé les anciennes sutures à présent inutiles, Jemma cousit les nouveaux fils le plus rapidement et le plus soigneusement possible. En prenant soin d’éviter de penser qu’elle tenait la vie de Trip entre ses mains. Sa tâche terminée, elle dut à nouveau changer les compresses stériles qu’elle avait disposées autour des fragments de pierre. Pendant l’opération, elle s’aperçut avec soulagement que le sang ne coulait plus. Ce qu’elle trouva un peu étrange, mais ne se focalisa pas plus dessus. Jemma devait encore s’occuper de la santé du Directeur.

Qui n’était pas du genre patient coopératif. Il refusait de quitter Skye. Jemma réussit tout de même à le faire s’asseoir, en lui précisant que s’il s’évanouissait, May se ferait un immense plaisir de le relever. Il se montra étrangement conciliant après ça. Avoir les bons atouts en main aidait beaucoup. Jemma commença par le nettoyage de ses plaies à l’aide de sérum physiologique pour avoir une meilleure idée de l’étendue des dégâts. Les plus petites plaies ne saignaient déjà plus, un bon début. Mais au vu des dégâts, Jemma se demanda comment il avait continué à tenir debout aussi longtemps. Parce que l’adrénaline ne pouvait pas tout expliquer. Si elle avait été à sa place, elle se serait sûrement évanouie. Une fois les blessures claires, Jemma les désinfecta, fit quelques points de suture sur le cuir chevelu puis protégea le tout avec des pansements papillons ou des bandages.

Ensuite, elle insista aussi pour qu’il se débarrasse de sa chemise afin de vérifier qu’il n’ait pas de côte cassées, ce qui heureusement n’était pas le cas. Mais il en avait deux fêlées. Jemma lui fit donc un bandage de compression pour éviter qu’il n’aggrave la situation. Au moment où elle terminait, le Bus touchait base.

Dès que la rampe fut ouverte une équipe médicale en combinaison fit monter un brancard. En quelques minutes, ils avaient transféré Trip dessus et repartaient. Jemma leur fit un rapport complet de la situation. Elle les regarda partir la boule au ventre. Peut-être était-ce la dernière fois qu’elle voyait Trip. Les larmes lui montèrent aux yeux. Non, elle ne pouvait pas penser comme ça. Elle ne devait pas laisser le désespoir l’envahir. Trip se rétablirait comme toutes les fois précédentes.

Une seconde équipe médicale fit son apparition pour prendre en charge Skye. Coulson ne lui lâcha la main qu’au dernier moment, comme s’il craignait qu’elle ne s’envole. Bobbi les avait finalement rejoint et tous ensemble ils la regardèrent s’éloigner dans un silence complet. Même Hunter était trop secoué pour l’une de ses blagues habituelles.

Puis vint le tour de la dernière équipe qui les guida jusqu’à une zone éloignée de la base pour procéder à une décontamination. Vu qu’aucun d’entre eux n’avait de certitude sur le genre d’arme qu’était l’Obélisque, il ne fallait pas prendre de risque. Même si pour l’instant personne ne présentait de symptôme, il n’était pas exclu que l’arme ait un temps long d’incubation pour contaminer le maximum de monde. Surtout qu’ils n’avaient pas non plus d’idée sur la manière dont la propagation fonctionnait. Qui savait ce que cette arme de plusieurs millénaires pouvait faire.

Un complexe de tentes avait été dressé dans une partie du hangar et avant qu’ils puissent y entrer, l’un des médecins leur expliqua la procédure à suivre.

- Tout d’abord, vous devrez vous débarrasser de tous vos vêtements. Vous trouverez donc des sacs jaunes pour les déchets infectieux à cet effet dans le premier sas. Nous les ferons incinérer dès que toute l’équipe se trouvera dans le sas suivant. Une fois dans ce sas, vous devrez passer sous une première douche pour un rinçage superficiel afin d’éliminer sang et poussière. Ensuite, vous devrez passer par une seconde douche, celle-ci désinfectante. Des produits ont été mis à votre disposition. Il faut que vous les vidiez. Prenez donc bien soin de nettoyer la moindre parcelle de votre corps. En particulier vos cheveux. N’hésitez pas à prendre tout votre temps. À votre sortie des vêtements médicaux vous attendront et il vous sera prélevé un peu de sang. Leur analyse devrait pendre environ une heure. Pendant ce temps vous pourrez vous restaurer et vous hydrater. Suivant les résultats vous pourrez être déclaré sain immédiatement et quitter les lieux. En cas de doute, vous resterez ici et nous procéderons à une seconde analyse. Si des traitements doivent être administrés, nous vous préviendrons dans les plus brefs délais. Des questions ?

- Quand vous dites tous les vêtements, commença Hunter, c’est vraiment tous les vêtements ? Du genre à poil ?

- Non, répondit du tac au tac Bobbi, en général quand on demande aux gens de ne rien garder c’est pour qu’ils gardent leurs sous-vêtements. Puis après avoir levé les yeux au ciel et soupiré d’exaspération elle ajouta : évidemment génie ça veut dire nu ! De quoi as-tu peur ? Ce n’est pas comme si je ne savais pas ce qu’il y avait sous ta tenue !

- Toi oui, mais moi je ne suis pas fana du côté camp nudiste de cette histoire.

- Ne vous inquiétez pas Agent Hunter, s’interposa May le visage de marbre, je prendrais soin de ne pas laisser vagabonder mon regard en dessous de votre poitrine. Votre vertu est sauve.

Cette réponse tellement inattendue provoqua un fou rire chez Jemma, pas vraiment aidée par le visage estomaqué d’Hunter. L’humour de May prenait toujours par surprise. Au sens propre comme au sens figuré. Elle fut bientôt suivie du reste de l’équipe. Seul Hunter, mécontent, marmonna dans sa barbe inexistante. Jemma se demanda s’il n’avait pas posé cette question en toute connaissance de cause. Hunter pouvait passer pour un rigolo naïf, mais il n’était pas devenu un mercenaire sans avoir beaucoup de suite dans les idées. Ce n’était pas le genre de carrière qui laissait place à l’incompétence. Encore moins qu’au SHIELD, vu qu’ils n’avaient pas de renforts. Oui, plus elle y pensait, plus elle était convaincue que c’était vrai. Il n’avait juste pas prévu que ce soit autant à ses dépends.

- Bon, fini par dire le médecin en charge, si vous n’avez pas d’autres questions, vous pouvez y aller.

Après une brève consultation, ils décidèrent de se séparer en deux groupes, parce que même si la plupart d’entre eux n’avaient pas de problème avec leur nudité, ce n’était absolument pas le cas pour Jemma, ni pour Fitz. Les autres essayèrent de le faire passer pour une question de praticité, à cause des cheveux longs, mais Jemma n’était pas dupe. Néanmoins, elle appréciait le sentiment.

Fitz, Coulson, Hunter et Mack s’éclipsèrent donc sous la tente en premier. Juste avant de disparaître, Fitz lui envoya un sourire un peu trop nerveux pour la réconforter.

Pendant ce temps, May, Bobbi et elle devaient patienter. Ce qui n’arrangeait pas Jemma, car cela lui laissait beaucoup trop de temps pour ressasser les événements. May se tenait droite comme la justice et Jemma se demanda ce qui était le plus difficile : tout contenir à l’intérieur ou bien être en permanence affectée par tout. Bobbi était faite aussi du même moule, mais Jemma avait noté qu’auprès d’elle, elle faisait toujours un effort pour paraître plus amicale. Jemma ne pensait pas que cela soit simulé, Bobbi ne lui semblait pas le genre de personne qui s’encombrait de relations avec des gens qu’elle n’appréciait pas.

Jemma fut donc extrêmement touchée qu’elle fasse en sorte de la rassurer et de la mettre à l’aise.

- Eh, je sais que ça n’en a pas l’air, mais tout va bien se passer, d’accord ? essaya de la rassurer Bobbi. Les choses semblent toujours plus terribles sur le moment. Il faut relativiser les événements, Trip et Skye sont entre les mains d’excellentes équipes médicales. Tu as fait en sorte qu’ils reçoivent les meilleurs pré-soins possible. Ils sont arrivés ici dans les meilleures conditions possibles. Tu as fait ton maximum.

- Je sais bien, avoua à contre-cœur Jemma, mais je me dis que…

- Tu es un docteur en biochimie, l’interrompit immédiatement Bobbi, pas un urgentiste, pas une infirmière et pas un chirurgien. Je sais que c’est dur à accepter, crois-moi, mais tu ne pouvais pas faire mieux.

- C’est ce dont j’essaye de me persuader.

- Jemma, continua-t-elle d’une voix plus douce, j’ai confiance en toi. Tu ne devrais pas douter autant. Quel que soit ce qui nous a contaminé je sais que tu trouveras un remède. Tu es brillante.

- Merci beaucoup Bobbi.

- De rien, termina-t-elle un immense sourire aux lèvres.

Avant qu’un silence trop gênant ne s’installe, l’un des médecins en combinaison leur fit signe de rentrer. Une fois à l’intérieur, chacune se vit assigner un coin avec un sachet jaune spécifique. Pendant qu’elle se déshabillait, Jemma pris soin de tourner le dos aux autres. Elle ne voulait pas rendre les choses plus inconfortables qu’elles ne l’étaient déjà. Enlever ses vêtements pris beaucoup plus et beaucoup moins de temps que Jemma ne l’espérait. Debout, nue, elle se sentait infiniment vulnérable. Elle regrettait de ne pas avoir des cheveux plus longs pour se dissimuler. Du coin de l’œil, elle vérifia l’avancement de Bobbi et May en ayant le regard haut. Le SHIELD n’avait pas de protocole à suivre sur ce genre de moment. Elle fut soulagée de voir qu’elles avaient déjà terminé. Rester plus que nécessaire comme ça lui donnait des sueurs froides.

- Allons-y, annonça May.

D’un pas rapide et sans avoir l’air de courir, Jemma les suivis. Comme elle fermait la marche, elle ne put s’empêcher de voir les blessures qui leur lézardaient la peau. May avait une affreuse cicatrice du côté droit qui courait jusqu’à sa colonne vertébrale. Elle avait aussi une balafre sur le haut de la cuisse gauche ainsi qu’une ancienne plaie par balle sous l’omoplate gauche. Quant à Bobbi, ses cicatrices étaient plus petites mais beaucoup plus nombreuses. Elle avait des traces sur les épaules et les bras, un peu partout dans le dos, mais aussi sur le haut des cuisses. Jemma essaya de ne pas regarder plus bas, mais elle capta dans son champ de vision une lacération qui démarrait de sa hanche droite jusqu’au milieu de sa cuisse. À voir la marque laissée, Jemma imagina que la blessure avait dû être extrêmement douloureuse. Elle ne put retenir un frisson. Les spécialistes du SHIELD portaient sur leurs corps beaucoup de missions. Les signes de leur ténacité.

Bobbi dut sentir son regard pesant parce qu’elle se retourna à demi et lui offrit un sourire qui n’atteignait pas ses yeux. Jemma pâlit et baissa les yeux, elle ne voulait pas que son amie pense qu’elle la trouvait monstrueuse. Bien au contraire, ses cicatrices prouvaient sa bravoure. Elle ouvrit la bouche pour s’excuser, mais les mots ne venaient pas. Que pouvait-elle dire qui ne soit pas mal interprété ?

- Mon dos ressemble à un canevas, hein ? ironisa Bobbi. Pas terrible pour aller à la plage. Fini les bikinis pour moi ! Il faudrait presque que je porte une combinaison intégrale. Un peu comme les surfeurs. Remarque, continua-t-elle pensive, je pourrais toujours me reconvertir, j’ai déjà dû me faire passer pour une surfeuse professionnelle ! Je me débrouillais pas trop mal.

- Je suis désolée, fini par dire Jemma, je ne voulais pas te mettre mal à l’aise. C’est juste que j’ai été surprise parce que je ne les avais jamais vues avant.

- C’est vrai que tu n’as pas encore eu l’occasion de me rafistoler depuis que je suis arrivée. Et puis je n’ai pas l’habitude de me balader torse nu au Playground. Je devrais peut-être remédier à ça, songea-t-elle à voix haute.

En entendant cette réponse, Jemma s’étrangla. Bobbi était-elle sérieuse ?

- Bobbi, la rappela à l’ordre May, ce n’est pas le moment de plaisanter sur le sujet.

- Tu as raison May. À la douche.

Toujours un peu troublée, Jemma ne se fit pas prier. Le passage sous la première douche ne prit pas plus de quelques minutes et elles se dirigèrent ensemble sous la suivante. Là il y avait des box individuels avec des étagères où les attendaient entre autre une série de flacons. May et Bobbi prirent respectivement celui de droite et de gauche ce qui laissa à Jemma celui du milieu. Elle supposa que c’était pour qu’elles aient un champ visuel le plus complet possible. Jemma avait beau avoir commencé un entraînement basique de spécialiste, elle n’avait pas encore ces réflexes. Il faudrait peut-être qu’elle passe à la vitesse supérieure, une fois que tout ceci serait derrière elle. Parce qu’elle ne pouvait pas éternellement se reposer sur les autres. Elle se devait d’être plus qu’un agent compétant.

Quelque peu distraite par ce train de pensée, Jemma se plaça sous le jet d’eau avant d’attraper machinalement le premier flacon qui lui tombait sous la main. Ce n’est qu’au moment où elle le porta à son nez, une vieille habitude pour deviner les composants d’un produit, qu’elle se rendit compte de son erreur. Elle le reposa et prit soin de prendre le bon cette fois. Pendant qu’elle se lavait le corps, son cerveau se trouva libre de lui proposer un rappel de ce qui l’avait mené jusqu’ici.



Partie 3