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flo_nelja ([personal profile] flo_nelja) wrote in [community profile] obscur_echange2023-08-12 10:09 pm

[Fic] De petits imprévus, Octavie d'Urville, Swann/Clyde [d'Hetepsabet, pour Satsuma]

Titre : De petits imprévus
Auteur : Hetepsabet (Participant.e 14)
Pour : Satsuma (Participant.e 6)
Fandom : Octavie d’Urville
Persos/Couple : Swann/Clyde
Rating : G
Disclaimer : Octavie d’Urville appartient à Esther Brassac
Prompt : Après toutes ses émotions, Swan et Clyde profite d’un petit moment de tendresse bien mérité. Du moins, telle était l’intention du vampire. Mais c’est sans compter sur la maladresse de son démon de petit-ami qui les plongera dans quelques petites situations incongrues.
Notes : je ne suis pas sûre d’être totalement dans le prompt ni que cette fic corresponde à ce que tu en attendais, mais j’espère que cela te plaira malgré tout !


Swann ferma la porte et lâcha un soupir. Il était un peu moins de dix-huit heures mais il se sentait lessivé, cependant il était satisfait d’être enfin de retour chez lui. La journée avait été dense. Il avait confié la fermeture de la boutique à son employée et préférait ne pas envisager les éventuelles catastrophes qu’elle était susceptible de provoquer avec sa maladresse quasi légendaire. Cependant, après tout ce qu’ils avaient traversé, ils avaient eu leur dose, alors la chance leur sourirait bien pour cette fois, n’est-ce pas ? Sans compter qu’elle n’était pas seule, il avait aperçu James ; ce dernier saurait limiter les dégâts, s’il devait y en avoir. Swann désirait y croire et ne pas davantage y songer. Il avait besoin de cette pause, et il espérait bien en profiter avec son compagnon.
Ses yeux se voilèrent un instant et il ferma les yeux, las. Il eut un léger mouvement de recul et son dos se cala contre le battant, ce dont il se rendit à peine compte. Il s’en voulait toujours d’avoir momentanément oublié Clyde, même si ce n’était pas de son fait mais dû à une cause extérieure, même si ce dernier ne lui en tenait pas rigueur le moins du monde. Clyde n’était pas comme cela. Toutefois, cela n’adoucissait en rien le sentiment de culpabilité qui le grignotait. Au moins parvenait-il à en faire abstraction, parfois. La vie avait repris son cours mais il avait du mal à réaliser que tout était fini, ou presque. Certaines traces peinaient à disparaître. Ils méritaient bien un moment bien à eux.
Il rouvrit les yeux, ragaillardi par cette pensée, et se redressa. Ne pas se laisser abattre. Le passé devait être laissé derrière eux, se perdre dans les réminiscences et les remords ne leur apporterait rien. Il s’avança vers le salon. Il avait hâte de le retrouver. Pour ce soir, il désirait l’emmener au restaurant, son préféré. Ce serait l’occasion de sortir, juste tous les deux. Ces derniers temps, son démon ne quittait que peu leur cocon, cela ne lui serait que profitable.
— Clyde ? Tu es –
Il s’arrêta brusquement alors qu’il venait à peine de gagner l’intérieur de la pièce, choqué. Elle était sens dessus dessous. Les sièges, canapé et autres, étaient renversés, déchiquetés par endroits, et des moutons de mousse blanche traînaient sur le sol. Des projections d’un liquide non identifié, sombre, étaient visibles çà et là, sur les murs, le sol et les meubles. Des traces de griffures zébraient divers supports. Du papier toilette pendait du lustre en des banderoles étranges, tandis que des bandes isolées avaient été disséminées dans la pièce. Pourquoi du papier WC ? Des morceaux de plastique reposaient en un tas étalé dans un coin de la pièce, sans qu’il fût en mesure d’identifier l’objet dans son entièreté. Il était interloqué. Rien n’avait été épargné.
— Mais que s’est-il passé, ici ?! s’écria-t-il, ne sachant que dire d’autre.
Un gémissement en provenance de la chambre lui parvint. Il y reconnut la voix de Clyde. Cela l’alerta et il se précipita vers lui, l’angoisse lui tenaillant le cœur. Allait-il bien ? Que s’était-il passé ? Avait-il été agressé ? Si quelqu’un avait osé lui faire le moindre mal…
Parvenu à la chambre, il retrouva son compagnon blotti sur le lit. Les volets étaient clos, plongeant la pièce dans une obscurité quasi complète, seulement interrompue par la lumière en provenance du couloir. Il alluma. Le désastre se poursuivait ici. Les draps et la couette avaient été massacrés, et des morceaux de papier WC se mêlaient aux tranches de tissu. Son démon couina, et se ramassa un peu plus sur lui-même. Le cœur de Swann se serra à sa détresse évidente. Toutefois, nulle trace de sang. C’était un bon point.
— Clyde ?
Le démon leva la tête et se redressa légèrement à la vue du vampire. Swann croisa alors ses yeux larmoyants et hagards. Après une brève inspection visuelle qui ne révéla aucune blessure, il retint un soupir de soulagement. Il repéra quelques restes d’une araignée en plastique, dont il demeurait quelques pattes encore intègres, et s’interrogea. Était-elle en lien avec ce qu’il s’était produit ?
Une crise. Il fait juste une crise. Cela le soulagea. Un peu. Encore fallait-il la calmer, à présent.
— Oh, Clyde…
Il avança vers lui, prudent, attentif aux réactions de son compagnon. Ce dernier se contenta de frissonner, comme s’il avait froid. Il était anormalement silencieux. Swann s’assit à ses côtés et, dans un geste lent, glissa ses bras autour de lui pour l’enlacer.
— Là, je suis là…
Le restaurant ne serait pas pour tout de suite.
**
Swann s’effondra sur le canapé, essoufflé. Plus d’une heure s’était écoulée depuis qu’il avait retrouvé Clyde et l’appartement en chantier, et il l’avait passée à calmer son compagnon, à remettre un peu d’ordre et à nettoyer. Cela n’avait pas été une mince affaire, d’autant que, désolé, Clyde s’était mis en tête de l’aider mais avait enchaîné maladresse sur maladresse. Quelques taches supplémentaires de café avaient été ajoutées sur les murs, l’un des derniers vases survivants était désormais en miettes, son portable avait failli achever son existence dans la cuvette des toilettes… De ce fait, ils étaient loin d’avoir tout remis en l’état, mais cela attendrait. Ses articulations lui criaient grâce. A présent, il se sentait épuisé, toute l’énergie de son corps semblait avoir été drainée. Clyde, lui, en débordait, comme il redoublait d’enthousiasme. L’observer l’amusait autant que cela accentuait sa lassitude.
Alors que son esprit vagabondait, le sofa s’affaissa près de lui et un corps chaud se pressa contre le sien. Il sourit. Il n’avait pas compris toute l’histoire avec l’araignée en plastique, Clyde s’était montré un peu confus dans ses propos, aussi confus que ses souvenirs. Il aurait, entre autres, tenté de la chasser avec le papier toilette, d’où qu’il se fût amusé à en jeter partout. Il l’observa un instant, comme il le put. Était-il en train de s’assoupir ? Son excitation semblait avoir diminué, tout du moins. Il se rendit compte que son ventre paraissait creusé ou se tordre, sensation étrange mais familière, lui rappelant l’heure qu’il était. Un certain sentiment de dépit le gagna. L’option restaurant était désormais à écarter, il n’avait plus aucune envie de sortir. Il désirait juste rester tranquille chez eux. Il fallait donc préparer le repas. Mais quoi ? Il n’avait pas davantage envie de se lancer dans quelque chose de compliqué.
Un gargouillement sonore retentit, comme son estomac manifestait sa faim avec plus de virulence. Il rosit, tandis que son compagnon se redressait. Il croisa ses yeux pétillants de malice. Évidemment, il l’avait entendu et s’en amusait.
— Eh bien, je crois qu’il est l’heure de manger…
Clyde bondit sur ses pieds, son enthousiasme revenu. Pas si loin que cela, en fait.
— Je vais le préparer !
Swann tiqua. Pas que ses frasques précédentes le rendissent quelque peu circonspect, mais un peu quand même…
— Tu es sûr ?
— Pour me faire pardonner, insista-t-il avec des yeux de chien battu.
Des yeux devant lesquels Swann se sentait incapable de refuser.
— … Si tu veux.
Il pria cependant en lui-même pour que cela ne virât pas à la catastrophe. Clyde n’attendit pas pour se précipiter vers la cuisine, tout joyeux.
— Pas quelque chose de très compliqué ! s’écria Swann, pas rassuré.
— Oui, oui !
La voix était ténue, distraite, entrecoupée par des claquements de placard. Avait-il réellement écouté ? Swann hésita à le suivre puis s’affaissa sur le canapé. Sans doute devrait-il surveiller ce que son compagnon faisait, mais il était si fatigué…
Il dut s’assoupir, car il se réveilla au son strident qui hurlait dans l’appartement. Hébété, il tarda à reconnaître l’alerte incendie et se demanda bêtement pourquoi elle retentissait. Puis une odeur de brûlé envahit ses narines et le fit tousser.
— Mais que… ?
Désormais bien réveillé, il bondit sur ses jambes et s’aperçut que l’épaisse fumée nauséabonde, noirâtre, provenait de la cuisine. Il se rappela que son démon préféré s’y trouvait, et qu’il était supposé y cuisiner.
— Clyde !
Pétri d’angoisse, il gagna la pièce en question. Il y retrouva Clyde en train de s’échiner à éteindre un feu sur la gazinière, qui flambait joyeusement jusqu’à lécher les placards à sa portée. Les grands gestes de Clyde n’avaient que pour seul effet de stimuler les flammes et les amener à se pencher.
— Mais qu’est-ce qu’il se passe ?
Clyde se retourna vers lui, l’air effaré.
— Je ne sais pas !
— Comment ça, tu ne sais pas ?
En prononçant cette question, il se précipita sur l’extincteur calé dans un coin de la cuisine – toujours avoir un extincteur chez soi quand on vit avec une catastrophe ambulante. Sans doute Clyde avait-il oublié son existence, la panique aidant.
Il projeta le jet en direction du feu, sans chercher à comprendre ni à écouter les excuses balbutiantes de Clyde ; les dégâts seraient à évaluer ensuite. Son compagnon s’écarta afin d’éviter les projections de mousse, bras dressés pour s’en protéger. Quelques secondes suffirent pour étouffer le début d’incendie. L’eau gouttait désormais du placard au coin noirci, tandis qu’une immense flaque bulleuse baignait les plaques de cuisson. Il pria brièvement, sans réel espoir, pour que l’appareil ne fût pas atteint. Une grande poêle reposait sur l’une des plaques, contenant ce qui avait dû être des spaghettis, désormais carbonisés. De petits morceaux trahissaient la présence d’autres aliments, cependant non identifiables, réduits à l’état de charbons détrempés. Swann se retourna vers Clyde qui haussa les épaules, penaud. Il avait le visage barbouillé de suie.
— J’ai, euh, voulu mettre de l’huile dans les spaghettis pour les faire flamber et euh… ça a un peu… dérapé ?
Les faire flamber ? D’où Clyde avait-il sorti une idée aussi saugrenue ? Swann le fixa, hébété, tandis que son compagnon se tortillait, mal à l’aise et honteux. Le vampire secoua la tête. Non, en vérité, il n’avait pas réellement envie de savoir.
Il porta sa main à son visage pour le frotter et soupira. Cela commençait à faire beaucoup, pour une seule journée.
— On va commander des pizzas, d’accord ?
C’étaient bien les pizzas. Pas dangereux. Pas comme les spaghettis flambés.
— D’accord.
**
En attendant l’arrivée des pizzas, les deux amants avaient regagné le canapé. Clyde s’était lové contre le vampire, qui l’observait à la dérobée d’un œil attendri. Ses doigts erraient sur ses cheveux et les caressaient pendant que Clyde souriait, les yeux fermés. Qu’il aimait ce crétin de démon, malgré toutes ses frasques ! Peut-être était-il un peu masochiste sur les bords mais peu importait. Le cœur gonflé d’amour et d’affection, il songeait que sa seule présence balayait tous ces menus détails, quoique récurrents.
La sonnerie de son téléphone retentit. Il l’attrapa et le porta à son oreille tandis que Clyde se redressait pour le jauger, excité mais rongeant son frein. L’appel fut bref, et il raccrocha.
— Les pizzas arrivent ?
Swann acquiesça.
— C’est le livreur, il est en bas. Peux-tu… ?
Swann n’eut pas le temps de dire ouf que Clyde était déjà sur ses pieds et courait vers l’entrée avant de disparaître derrière la porte, le battant bâillant largement sur le couloir. Lui fixa son sillage désormais vide, éberlué. Il avait plutôt pensé s’en charger lui-même, mais Clyde l’avait devancé. Il se leva et hésita à le suivre.
— Il a pris de quoi payer, au moins ?
Il finit par attraper son portefeuille et sortit de l’appartement. Clyde reparut alors au bout du couloir, les boîtes entre les bras. Lorsqu’il vit Swann, il leva les cartons au-dessus de sa tête comme pour les lui montrer, fier de lui-même.
— TADAM ! Les pizzas sont là !
— Je vois ça, fit le vampire, amusé.
Il attendit qu’il le rejoignît puis ils regagnèrent ensemble l’intérieur de leur logement. Clyde ferma la porte d’un coup de pied. Swann roula des yeux, rieur, tandis que Clyde trottinait vers le salon, jovial.
— Où je les po – ?
Clyde trébucha et se rattrapa in extremis, mais les cartons glissèrent de ses mains pour s’écraser au sol. Il se figea. Alerté par le bruit de chute et l’interruption, Swann marcha jusqu’à lui.
— Que… ?
Il baissa le regard. Le silence s’installa quelques secondes, le temps qu’il évaluât la situation. Les cartons étaient retournés mais pas ouverts. La garniture devait donc en partie garnir le couvercle, désormais, mais rien n’avait fini au sol. C’était déjà cela.
Puis il éclata de rire, sans être en mesure de s’en empêcher, sans même réellement savoir pourquoi. Non, vraiment, son démon n’en ratait vraiment pas une.


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