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Titre : Interprétation
Auteur : Soulphere (Participant 8)
Pour : Ceelia-chan (Participant 16)
Fandom : Peace Maker Kurogane
Persos/Couple : Keisuke Yamanami, Sōji Okita/Toshizō Hijikata
Rating : PG-13
Disclaimer : Kurono Nanae pour le manga, Gonzo pour l'animé
Prompt : Peace Maker Kurogane - Soji est persuadé que Hijikata-san a une aventure avec Keisuke. Il en devient jaloux. Finalement, c'est pour apprendre qu'Hijikata-san veut lui offrir/fêter/autres quelque chose. Liberté sur l'étendue du fluff, Soji/Hiji.
Notes : Inspiré par un très très court passage dans l'épisode 7.



Keisuke Yamanami est un homme presque fade, devenu plutôt placide depuis que et ses yeux et sa lame ont perdu leur éclat, avec un sourire un peu faux, mais dans lequel reste encore un réel sentiment de bienveillance. Okita le trouve de plaisante compagnie, avec ses manières douces et ses regards gentils et cette habitude qu'il a de lui rapporter des sucreries quand sur le chemin du retour au quartier général des Shinsengumi, il passe près de la confiserie.

Yamanami et Hijikata, par contre, se détestent cordialement. S'il n'y avait pas Kondō entre eux, les deux vice-commandants auraient depuis longtemps explosé la façade qu'ils maintiennent. Depuis longtemps, trop longtemps, il n'y a plus entre eux qu'une politesse glaciale, que Hijikata brise souvent par ses commentaires souvent irrespectueux, toujours blessants par leur vérité.

Depuis le meurtre de Kamo, quelque chose c'est brisé chez Yamanami. C'est quelque chose que Hijikata lui reproche cruellement, parce qu'ils partagent la responsabilité et le poids de cette mort, avec Kondō et Okita.

Aussi, quand Hijikata traîne autour des appartements de l'autre vice-commandant, les dépassant sans s'y arrêter avec le pas qui ralentit à peine une seconde, mais c'est une seconde de trop chez cet homme qui n'est jamais victime d'une faiblesse comme l'hésitation, Okita devine immédiatement qu'il y a anguille sous roche.

Gamin, sa curiosité est piquée à ce détail seulement, parce qu'il aime les secrets de l'autre homme et encore plus les découvrir et les faire siens. Tout savoir est toujours le moyen idéal de le torturer pour l'empêcher de travailler, quand Saizo installé sur ses genoux comme un petit enfant, il lui débite en chantonnant, l'air parfaitement innocent, tout ce qu'il faut pour arracher Hijikata à ses papiers et à ses devoirs.

***

La main de Hijikata est posée contre le mur, tendue, nerveuse et leurs visages sont proches. Le vice-commandant, celui que beaucoup surnomment le Démon, mais jamais devant lui, incline encore la tête et murmure quelque chose à l'oreille de l'autre homme.

Il y a une pause et Hijikata se tend plus encore, gronde quelque chose d'urgent et Yamanami acquiesce finalement avec juste une trace de sourire aux lèvres. Il lui murmure quelque chose en retour, avec une expression amusée qui chasse aussitôt l'autre homme.

Yamanami le rattrape en trois pas et pose une main sur son épaule pour l'arrêter, hoche la tête comme pour le rassurer et Hijikata penche à nouveau la tête vers lui. Il referme un poing dans le kimono de l'autre homme et siffle un peu trop fort.

"N'en parle à personne!"

Les deux vice-commandants se dévisagent et Yamanami le rassure après une pause suffisamment longue pour enrager Hijikata. Il se libère et son expression change, c'est lui qui agrippe les vêtements de l'autre homme pour les rapprocher. Sa voix est douce, facile à entendre, mais chargée de menace.

"Tu n'es pas en position de m'ordonner quoi que ce soit, Hijikata-kun..."

Sa prise se relâche, lentement, sa main traîne sur le bras de l'autre homme et ses yeux sont moins froids, son sourire revient.

"Je tiendrai ma langue, ne t'inquiète pas."

Leurs positions changent, bougent de quelques centimètres dans un angle qui cache leurs visages. Okita n'est pas au meilleur endroit pour espionner, mais le geste pour lui est cruellement clair. Il devine le baiser et fronce les sourcils, furieux, jaloux, trahi. Il voudrait fuir, mais reste immobile. Il continue à regarder.

Leurs mains s'effleurent, juste une seconde et le poing de Yamanami se referme une fois le contact rompu. Hijikata s'éloigne et derrière lui, Yamanami promet.

"Demain."

Okita ne veut pas voir demain, ni aucune fois après. Il revient quand même le lendemain, pour voir Hijikata tourner en rond comme un fauve parce que l'autre homme n'est pas encore là. Et dès que Yamanami arrive avec un sourire, pressé, Hijikata referme les poings dans son kimono et l'attire à lui.

Celui qui les espionne détourne les yeux parce que ce qu'il voit le blesse; il s'éloigne en vitesse avant de prendre d'autres de ses coups qu'il ne peut pas parer.

***

Il laisse les jours passer, un, deux, puis cinq, une semaine complète s'écoule et Hijikata ne l'a pas invité une seule fois à sa chambre. Okita a fait exprès de l'éviter, certain que l'autre homme viendrait à lui, mais le vice-commandant n'a pas une seule fois croisé son chemin. Il n'a pas une seule fois posé une main sur son avant-bras pour tout signal. Il n'a pas une seule fois incliné la tête avec ce sourire qu'il ne réserve qu'à Okita.

Ce sont d'autres preuves qui accumulées, enragent le jeune capitaine de division, qui lui écrasent le coeur serré et il essaie de continuer à résister à ses propres désirs. En vain. Il lui est facile de céder à son imagination, à ce qu'il croit être la vérité et il lui est impossible de retourner espionner, parce qu'il ne veut pas confirmer les doutes qui le dévorent.

Rongé de curiosité sur l'absence qui s'allonge et le silence qui est insupportable, il décide d'aller errer en terrain ennemi, prêt à frapper le premier.

"Je vous dérange, Hijikata-san?", demande Okita avec un grand sourire qui manque pourtant de naturel.

Hijikata ne lève pas les yeux et il continue de lire le rapport devant lui sur la table basse, expression sérieuse, terriblement sérieuse au visage.

"Je travaille", dit-il simplement et Okita, qui aurait dû entrer quand même et le déranger, le pousser loin de son devoir en riant, hoche simplement la tête et se détourne.

Hijikata lève la tête en haussant un sourcil, regarde son dos qui s'éloigne et appuie un coude sur la table, repousse les papiers. Dans quelques pas il aura disparu.

"Sōji", le rappelle aussitôt le vice-commandant et l'interpellé s'arrête.

Il y a une pause trop longue avant qu'il se retourne, que leurs yeux se rencontrent. Le visage du plus jeune des deux hommes est fermé et froid une fraction de seconde à peine avant qu'une sourire joueur s'épanouisse sur ses lèvres.

"Oui, Hijikata-san?", demanda-t-il doucement.

"Sōji...", commence la voix grave et son regard sévère est brouillé d'une note plus douce d'inquiétude. "Tu m'évites."

Il n'en fait même pas une question et Okita croit qu'il va céder une seconde en voyant ce petit quelque chose comme une blessure dans les yeux de l'autre homme. Hijikata se relève et s'avance vers lui et il y a quelques jours à peine, sa main aurait peut-être effleuré sa joue, mais maintenant, son bras reste immobile, lourd le long de son corps.

"Est-ce que c'est parce que tu t'es remis à tousser plus souvent?", continue-t-il, inquiétude soudain évidente sur son visage. "Est-ce que c'est pour ça que tu me fuis?

- Ça va!", répond avec venin inhabituel le jeune capitaine de la première division et il réalise qu'il aurait voulu que la main de l'autre homme s'approche de son visage, seulement pour qu'il puisse le repousser violemment.

À défaut, il croise les bras et détourne les yeux, enfonce ses doigts dans les manches de son kimono blanc.

"Qu'est-ce que tu me caches alors!?", demande Hijikata, impatient.

"Et vous, Hijikata-san? Qu'est-ce que vous me cachez?", dit-il un peu plus fort, avec un peu plus de jalousie que prévu et Okita est irrité de voir qu'il est surpris à ses paroles.

"Quoi?

- Vous croyiez que je n'avais rien remarqué?", siffle le capitaine de la première division, ses doigts se resserrent dans le tissu de son kimono, sourcils froncés comme il vrille son regard dans celui de l'autre homme.

Hijikata a aussitôt un geste irrité.

"Et qu'est-ce que j'aurais à me rapprocher?", veut-il savoir. "Parle!", insiste-t-il quand Okita continue simplement à le regarder d'un air buté.

"Ce n'est pas à moi d'avouer", vient la réplique sur un ton glacial qui irrite profondément l'autre homme.

"Je n'ai absolument rien à me reprocher", dit simplement Hijikata après une pause pensive, cherchant en vain de quelle façon il aurait pu troubler Okita à ce point.

Surpris et déçu, Okita écarquille les yeux avant de plisser les sourcils dangereusement. Il lâche ses manches et le pointe d'un index accusateur.

"Arrête de me mentir!", crie-t-il presque, oubliant la politesse et les honorifiques.

Dépassé par cet éclat qu'il ne s'explique pas, Hijikata ne peut que le dévisager. Il passe une main sur son visage, essayant par ce geste d'une lenteur délibérée de rester calme malgré la colère qui menace de le submerger.

"Je ne vois pas de quoi tu parles, Sōji", dit-il après un moment de silence. "Et je ne passerai pas la journée à jouer aux devinettes."

Il se détourne et fait un geste d'une main pour le chasser.

"Si tu n'as plus rien à me dire, j'ai du travail à faire, maintenant...

"Oh? Et vous devez vous hâter de le terminer avant de rejoindre Yamanami-san?"

Hijikata tique et s'arrête; Okita fixe son corps tendu et recule d'un pas quand il se retourne brusquement, prêt à frapper. Il le dévisage, avec une expression presque coupable qui s'installe une seconde sur ses traits avant de disparaître.

"Qu'est-ce que-", commence-t-il, mais Okita l'interrompt aussitôt.

"Vous croyez que je suis aveugle?", demande-t-il lentement sans lui laisser le temps de répondre. "Vous traînez autour de ses appartements, vous êtes distant, je vous ai vu ensemble!", lance-t-il en serrant les poings.

L'autre homme revient vers lui, nerveux d'abord, vaincu ensuite.

"Sōji...", murmure-t-il.

Hijikata place une de ses mains larges sur sa nuque et détourne le regard, mal à l'aise, et Okita est surpris de voir une pointe de rouge sur ses joues. Il garde quand même son sérieux habituel et le même froncement de sourcils, ou peut-être que ce froncement de sourcils-là est bien pire.

"Imbécile", laisse-t-il tomber le verdict, sans méchanceté.

Il ne le regarde pas dans les yeux, pas du tout, comme il fouille dans la manche de son kimono et en ressort une poche de tissu foncé, fermée et décorée d'un cordon coloré. Il la tend devant Okita, par le cordon comme si le reste risquait de le brûler, refusant toujours avec obstination de croiser son regard.

"Qu'est-ce que-", commence Okita.

"Ces idiotes de confiseries que tu aimes tant!", gronde l'autre homme. "C'est ça qu'il y a entre Sannan et moi!"

Le jeune capitaine dévisage le présent donné avec si peu de bonne volonté, cligne des yeux.

"Je voulais te faire plaisir", poursuit Hijikata comme si chaque mot lui coûtait. "Et il a fallu que tu t'imagines ce scénario ridicule!"

Il détourne la tête, furieux.

"J'ai compris", siffle-t-il. "La prochaine fois que je voudrai te surprendre, je t'avertirai à l'avance!"

Okita sourit, un peu gêné d'avoir douté, un peu flatté de l'attention.

"Pourquoi... pourquoi demander à Yamanami-san?", demande-t-il finalement.

Hijikata pousse un long soupir.

"Parce que Kondō-san n'aurait pas su tenir sa langue, que les trois crétins l'auraient appris et aussitôt dit à tout le monde et que je préférerais crever comme un chien plutôt que de demander ce genre de commission à Tetsunosuke!"

Une veine frémit dangereusement à sa tempe.

"Et que pour rien au monde, je voudrais qu'on me voit entrer seul là... Pour rien au monde, tu entends?", dit-il lentement, sa voix presque inaudible et le rouge de ses rouges devient un peu plus vif, proportionnellement au sourire d'Okita qui s'étire.

Les confiseries changent de main et de ses doigts fins, le capitaine de la première division se fourre une confiserie dans la bouche, bout de la langue qui traîne sur la peau de son index. Il ne dit pas merci, demande encore comme une dernière confirmation.

"Il n'y a vraiment rien entre vous?"

Hijikata gronde comme une bête blessée à la simple idée, ou peut-être parce qu'Okita continue de douter de lui et c'est une confirmation suffisante pour l'autre homme. Il s'approche et se soulève sur la pointe des pieds, glisse ses mains sur sa nuque et l'embrasse.

Des mains viennent se fixer à sa taille pour les rapprocher encore. Hijikata ne changera pas d'idée, il n'aime pas les confiseries. Sauf pour la trace de sucre qui reste sur la langue de l'autre homme et qui donne une douceur si particulière au baiser.
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