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obscur_echange2012-10-07 10:29 pm
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[Fic] Tranches de vie, Wall-E, Wall-E/Eve [de Rhume des foins, pour Laura]
Titre : Tranches de vie
Auteur : Rhume des foins (Participant 30)
Pour : Laura (Participant 26)
Fandom : Wall-E
Couple : Wall-E/Eve
Rating : G
Disclaimer : Les personnages et l’intrigue de Wall-E appartiennent aux studios Pixar et Disney. Je me permets de leur emprunter cet univers dans cette fic mais je ne me fais pas d’argent pour !
Prompt : vie domestique des deux robots après le retour sur terre. Quelques exemples au besoin : scène de la vie quotidienne dans leur maison sur terre (diner, ménage, décoration de la chambre, repos devant la télé, etc…) Genre complètement libre.
Note : Désolée du retard et j’espère que cette fic te plaira !
Eve s’ennuie.
Morne et blasée, elle regarde Wall-E, accompagné de quelques autres robots et d’une dizaine d’humains, trier, compacter et compacter encore. Travail ennuyeux au possible. Bien sûr, son compagnon n’appartient qu’à une équipe parmi d’autres. Rien que sur cette ville, il y en a au moins huit. Il faut bien ça pour dégager tout le fatras que les humains ont laissé derrière eux lorsqu’ils ont quitté la planète !
Eve ne compte pas réessayer de les aider : compacter n’est pas pour elle. Et ce n’est pas seulement que ça ne fait pas partie de sa programmation d’origine, la majorité des robots ont dû évoluer et apprendre de nouvelles fonctions depuis l’arrivée sur Terre. Rien que la semaine dernière, Wall-E a réussi à démarrer un feu à lui tout seul. Ses gadgets, autrefois appelés briquets, étaient tout à secs. Il a fallu improviser…
Elle-même a rendu quelques menus services, hors de ses attributions originelles, mais le compactage, non vraiment, elle n’y arrive pas. Elle finit toujours par s’énerver et tirer sur tout. Elle n’a simplement pas la patience pour ce travail là.
Au début, elle a pu conserver son statut de droïd de recherche. Le capitaine l’a envoyé un peu partout sur la planète, récupérer des objets dont il avait pris connaissance via l’ordinateur de bord, mais sa curiosité a dû rapidement être mise de côté. Les obligations écrasantes de leader d’une espèce au bord de la disparition ne lui en laissent plus le luxe. Sur l’Axiom, il avait imaginé que les choses seraient plus faciles, que les pizzas tomberaient des arbres, que les sundaes pousseraient par dizaines. La réalité se révèle toute autre.
La conséquence pour Eve est que, maintenant, elle ne sait plus quoi faire pour s’occuper. Elle aimerait se rendre utile, pourtant. Mais comment ?
« Eveeee ? »
Sortie en sursaut de ses réflexions, elle sort son arme par réflexe. Wall-E se rétracte de justesse, le tir passant juste au-dessus de sa tête. Comme toujours dans ses cas-là, il tremble de tous ses membres, et ses collègues, humains comme machines, se sont empressés de se jeter à terre.
Le pauvre ne voulait que l’inviter à se joindre à eux pour le déjeuner. Eve soupire et secoue la tête, avant de s’en aller, piteuse. Non seulement elle n’est plus utile à la société mais elle devient presque dangereuse. Il faut qu’elle se secoue, ça ne peut pas continuer comme ça !
Sur son passage, elle entend des murmures excités.
« Mais siii, je te dis que c’est elle !
- Y en a plein des E.V.E, qu’est-ce qui te dit que c’est la bonne ?
- Hum… Parce que c’est la seule à ne pas travailler ? On ne fait pas travailler les héros après tout ! »
Piquée au vif, Eve prend de la vitesse, renversant au passage quelques personnes. Elle ne sait pas ce que c’est qu’un héros et n’en a cure, elle sait juste qu’elle ne veut pas être identifiée comme « l’Eve qui ne travaille pas ».
Arrivée en bordure de la ville, elle atterrit parmi les nouveaux terrains d’agriculture. Entourée de ce vert qu’elle a recherché désespérément, elle arrive un peu à se calmer.
Elle se prend à observer une machine qui, inlassablement, troue le sol avant qu’un humain ne passe déposer des graines. Songeuse, elle se dit que ça, elle en serait peut-être capable… Mieux, ça pourrait même être amusant !
***************
Wall-E est rentré seul ce soir. Une fois de plus.
Pourquoi Eve ne vient-elle plus le chercher au travail ? Il sait qu’elle s’est trouvée une nouvelle occupation, et il en est content pour elle, mais est-ce qu’elle doit pour autant l’oublier ?
Il essaye de ne pas laisser cette pensée gâcher sa bonne humeur. Ce soir est spécial : cela fait six mois qu’ils ont sauvé la plante, Eve et lui, six mois que l’Axiom s’est posé sur Terre. Les humains ont prévu toute sorte de réjouissances et Wall-E est content de pouvoir y participer.
Il ouvre la porte de sa maison avec fracas, lançant un joyeux « Eveeeeee » en entrant, heureux de la retrouver. Mais il a beau regarder partout, Eve n’est pas là. Ses épaules s’abaissent et il reste un instant immobile, paralysé de tristesse.
Mais une pensée lui vient : elle est sûrement à la fête ! C’est pour ça qu’elle n’est pas venue le chercher et qu’elle n’est pas là maintenant. Evidemment !
Il s’empresse de se préparer, se dépoussière et surtout change son œil droit qui commence à mal fonctionner, puis court rejoindre la fête. En plus, il y est attendu. On compte sur lui pour allumer le feu des réjouissances. Il s’exécute, fier de cet honneur. Puis, il part à la recherche de sa compagne. Les tapes dans son dos par les humains sont peut-être des attentions amicales, mais cela ne l’aide pas à avancer dans cette foule. Il a beau regarder à droite, à gauche, il ne voit Eve nulle part parmi hommes et machines.
Il erre une bonne partie de la nuit avant de se résoudre à rentrer. Eve n’est toujours pas là.
Wall-E a le cœur gros : c’est la première fois depuis qu’il a rencontré Eve qu’il va passer la nuit seul. Son ami cricket vient s’installer avec lui, comme pour lui remonter le moral. Ses yeux se ferment sur un dernier soupir et il passe en veille.
Au matin, il se traine misérablement à l’extérieur. Le soleil remplit ses batteries, mais Wall-E ne retrouve pas pour autant son allant coutumier. Où est dont Eve ?
Deux mains se posant par surprise sur ses yeux lui donnent la réponse. Il n’a pas besoin de se retourner pour savoir qui est là.
« Eveeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee ! »
Elle rit alors qu’il se jette dans ses bras. Il n’est pas capable de lui poser les milles questions qui s’accumulent dans sa tête, mais elle le comprend malgré tout. Elle l’entraîne à sa suite à l’intérieur de leur demeure, le place devant la télé et là, devant ses yeux ébahis, elle lance une vidéo. Une vidéo que jamais Wall-E n’a vu, mais où les gens chantent et dansent comme dans ses préférées.
Alors qu’il se retourne vers Eve pour demander des explications, il note alors seulement ses mains abimées et son air fatigué, signe que sa batterie est presque vide. Il réalise qu’elle a dû chercher parmi les déchets pour retrouver ce film, chercher et trier de nombreuses heures, alors même qu’elle déteste ça.
Le système vocal de Wall-E montre encore ses lacunes et il ne peut que serrer la main de Eve dans la sienne pour la remercier de ce beau cadeau. Ils regardent le film ensemble, sans se soucier de l’heure. Ils peuvent bien arriver une fois en retard au travail, non ?
**************
Eve ne s’y habitue pas. Le voir se lever le matin dans cet état la terrifie immanquablement. Que les batteries de Wall-E se rechargent en quelques instants ne suffit pas à la rassurer. Le souvenir de sa presque disparition y est probablement pour quelque chose. Voilà un souvenir qu’elle ferait bien d’éliminer de sa banque de données ! Après tout, c’est la base de son problème. Elle n’est que trop capable désormais d’imaginer le pire. Et si un jour il n’y avait pas de soleil à leur réveil ? Et s’il se retrouvait bloqué sous les détritus qu’il déplaçait tant bien que mal toute la semaine ? On ne sait jamais, ça pourrait arriver ! Et que ferait-elle alors, toute seule ?
Bien entendu, Wall-E n’a pas ce genre d’inquiétude. Après avoir vécu en autarcie pendant 700 ans sur cette petite planète bleue, il a acquis certaines certitudes, comme celle de voir le soleil haut dans le ciel tous les matins, mais aussi celle de sa capacité à se débrouiller malgré les accidents que sa maladresse provoque.
Il ne comprend pas l’angoisse d’Eve, mais il en est néanmoins attristé et cherche continuellement à lui remonter le moral.
« Eveeeee ! »
Elle rit en prenant la petite fleur qu’il lui offre, soigneusement installée dans une vieille chaussure. C’est son rituel à lui. Elle l’embrasse sans s’embarrasser à lui réexpliquer que son obsession pour les plantes n’est vraiment plus d’actualité, maintenant que l’humanité est de retour sur terre. Oui, elle participe au travail d’agriculture mais c’est juste très amusant de pouvoir tirer partout ! Rien à voir avec les plantes !
Bien entendu, Wall-E ne peut s’empêcher de se pâmer, même si c’est au moins le millième baiser qu’il reçoit. Amusée et soulagée de le voir à nouveau fidèle à lui-même, elle part de son côté pour sa journée. C’est avec enthousiasme qu’elle entreprend la tâche qu’elle a choisi. Elle trouve ça plutôt rigolo d’utiliser ses armes pour trouer le sol. Les humains n’ont plus qu’à passer déposer leurs graines, recouvrir de terre, et voilà !
Bien entendu, il faut du temps pour que les plantes poussent, mais ça, ils ne l’avaient pas appris tout de suite. De nombreuses recherches dans la base de données du vaisseau leur furent nécessaires avant de comprendre comment tout ça fonctionne. Plantons maintenant, récoltons dans un an. C’est long, bien sûr, et heureusement qu’il y avait les réserves de nourriture du vaisseau, sinon ils n’auraient probablement pas survécu la première année sur Terre.
Quatre ans plus tard, et bien que l’élusif arbre à pizza n’ait jamais été trouvé, les humains sont parvenus à un niveau de développement agricole qui ne feraient pas honte à leurs ancêtres. Mais en bonne partie grâce à l’aide des robots, bien sûr.
Eve échange quelques salutations avec ses collègues en fin de journée et s’empresse de rentrer. Elle espère arriver avant Wall-E. Leur intérieur a grand besoin d’un ménage de printemps, et il va encore pousser des cris s’il la voit faire.
Voyant qu’elle est bien la première comme elle l’espérait, ni une, ni deux, elle commence à vider les étagères sur le palier et pousse tout le bric à brac vers l’extérieur, avant de passer le balai. La quantité de poussière qu’il déplace la conforte dans son opinion : c’est impossible de nettoyer correctement avec autant de choses entassées au même endroit. Eve sera inflexible cette fois-ci : il va falloir que Wall-E jette une partie de ses affaires, ou qu’il parvienne à les ranger correctement. Avoir des trucs qui trainent partout, ce n’est plus possible.
Sachant ce que cet effort va lui coûter, Eve réfléchit aux moyens de lui rendre le sourire, une fois la tache faite. Que dirait-il d’une balade en amoureux puis de regarder son film préféré ? Car bien sûr, la télé et les vidéos, ça, elle n’y a pas touché. Elle sait bien qu’il y a des limites à ne pas dépasser.
Wall-E rentre et ne réagit pas aussi mal qu’elle s’y attendait. Il soupire, bien entendu, mais range. Il parvient même à jeter quelques petites choses, les objets dont il n’a toujours pas compris le fonctionnement, après toutes ces années, ou ceux qui se sont cassés depuis qu’il les a récupérés. A voir ses yeux tristes, Eve n’a pas le cœur à râler pour qu’il fasse un tri plus drastique. Elle l’aide même un peu à remettre une partie des affaires dans l’armoire. Puis ils passent une soirée aussi agréable qu’Eve l’avait imaginé.
Quand, au moment d’aller se coucher, elle se coince dans des fils qui trainent par terre, elle ne dit rien. Aucun commentaire, aucune râlerie. Elle s’en libère simplement.
Wall-E se dit qu’il a gagné au moins un mois de tranquillité avant qu’elle ne repique une crise. Et demain, M-O lui rendra les objets qu’il a sauvé du carnage de tout à l’heure. Il s’installe douillettement, Eve à ses côtés. Tous deux se mettent en veille paisiblement.
Auteur : Rhume des foins (Participant 30)
Pour : Laura (Participant 26)
Fandom : Wall-E
Couple : Wall-E/Eve
Rating : G
Disclaimer : Les personnages et l’intrigue de Wall-E appartiennent aux studios Pixar et Disney. Je me permets de leur emprunter cet univers dans cette fic mais je ne me fais pas d’argent pour !
Prompt : vie domestique des deux robots après le retour sur terre. Quelques exemples au besoin : scène de la vie quotidienne dans leur maison sur terre (diner, ménage, décoration de la chambre, repos devant la télé, etc…) Genre complètement libre.
Note : Désolée du retard et j’espère que cette fic te plaira !
Eve s’ennuie.
Morne et blasée, elle regarde Wall-E, accompagné de quelques autres robots et d’une dizaine d’humains, trier, compacter et compacter encore. Travail ennuyeux au possible. Bien sûr, son compagnon n’appartient qu’à une équipe parmi d’autres. Rien que sur cette ville, il y en a au moins huit. Il faut bien ça pour dégager tout le fatras que les humains ont laissé derrière eux lorsqu’ils ont quitté la planète !
Eve ne compte pas réessayer de les aider : compacter n’est pas pour elle. Et ce n’est pas seulement que ça ne fait pas partie de sa programmation d’origine, la majorité des robots ont dû évoluer et apprendre de nouvelles fonctions depuis l’arrivée sur Terre. Rien que la semaine dernière, Wall-E a réussi à démarrer un feu à lui tout seul. Ses gadgets, autrefois appelés briquets, étaient tout à secs. Il a fallu improviser…
Elle-même a rendu quelques menus services, hors de ses attributions originelles, mais le compactage, non vraiment, elle n’y arrive pas. Elle finit toujours par s’énerver et tirer sur tout. Elle n’a simplement pas la patience pour ce travail là.
Au début, elle a pu conserver son statut de droïd de recherche. Le capitaine l’a envoyé un peu partout sur la planète, récupérer des objets dont il avait pris connaissance via l’ordinateur de bord, mais sa curiosité a dû rapidement être mise de côté. Les obligations écrasantes de leader d’une espèce au bord de la disparition ne lui en laissent plus le luxe. Sur l’Axiom, il avait imaginé que les choses seraient plus faciles, que les pizzas tomberaient des arbres, que les sundaes pousseraient par dizaines. La réalité se révèle toute autre.
La conséquence pour Eve est que, maintenant, elle ne sait plus quoi faire pour s’occuper. Elle aimerait se rendre utile, pourtant. Mais comment ?
« Eveeee ? »
Sortie en sursaut de ses réflexions, elle sort son arme par réflexe. Wall-E se rétracte de justesse, le tir passant juste au-dessus de sa tête. Comme toujours dans ses cas-là, il tremble de tous ses membres, et ses collègues, humains comme machines, se sont empressés de se jeter à terre.
Le pauvre ne voulait que l’inviter à se joindre à eux pour le déjeuner. Eve soupire et secoue la tête, avant de s’en aller, piteuse. Non seulement elle n’est plus utile à la société mais elle devient presque dangereuse. Il faut qu’elle se secoue, ça ne peut pas continuer comme ça !
Sur son passage, elle entend des murmures excités.
« Mais siii, je te dis que c’est elle !
- Y en a plein des E.V.E, qu’est-ce qui te dit que c’est la bonne ?
- Hum… Parce que c’est la seule à ne pas travailler ? On ne fait pas travailler les héros après tout ! »
Piquée au vif, Eve prend de la vitesse, renversant au passage quelques personnes. Elle ne sait pas ce que c’est qu’un héros et n’en a cure, elle sait juste qu’elle ne veut pas être identifiée comme « l’Eve qui ne travaille pas ».
Arrivée en bordure de la ville, elle atterrit parmi les nouveaux terrains d’agriculture. Entourée de ce vert qu’elle a recherché désespérément, elle arrive un peu à se calmer.
Elle se prend à observer une machine qui, inlassablement, troue le sol avant qu’un humain ne passe déposer des graines. Songeuse, elle se dit que ça, elle en serait peut-être capable… Mieux, ça pourrait même être amusant !
Wall-E est rentré seul ce soir. Une fois de plus.
Pourquoi Eve ne vient-elle plus le chercher au travail ? Il sait qu’elle s’est trouvée une nouvelle occupation, et il en est content pour elle, mais est-ce qu’elle doit pour autant l’oublier ?
Il essaye de ne pas laisser cette pensée gâcher sa bonne humeur. Ce soir est spécial : cela fait six mois qu’ils ont sauvé la plante, Eve et lui, six mois que l’Axiom s’est posé sur Terre. Les humains ont prévu toute sorte de réjouissances et Wall-E est content de pouvoir y participer.
Il ouvre la porte de sa maison avec fracas, lançant un joyeux « Eveeeeee » en entrant, heureux de la retrouver. Mais il a beau regarder partout, Eve n’est pas là. Ses épaules s’abaissent et il reste un instant immobile, paralysé de tristesse.
Mais une pensée lui vient : elle est sûrement à la fête ! C’est pour ça qu’elle n’est pas venue le chercher et qu’elle n’est pas là maintenant. Evidemment !
Il s’empresse de se préparer, se dépoussière et surtout change son œil droit qui commence à mal fonctionner, puis court rejoindre la fête. En plus, il y est attendu. On compte sur lui pour allumer le feu des réjouissances. Il s’exécute, fier de cet honneur. Puis, il part à la recherche de sa compagne. Les tapes dans son dos par les humains sont peut-être des attentions amicales, mais cela ne l’aide pas à avancer dans cette foule. Il a beau regarder à droite, à gauche, il ne voit Eve nulle part parmi hommes et machines.
Il erre une bonne partie de la nuit avant de se résoudre à rentrer. Eve n’est toujours pas là.
Wall-E a le cœur gros : c’est la première fois depuis qu’il a rencontré Eve qu’il va passer la nuit seul. Son ami cricket vient s’installer avec lui, comme pour lui remonter le moral. Ses yeux se ferment sur un dernier soupir et il passe en veille.
Au matin, il se traine misérablement à l’extérieur. Le soleil remplit ses batteries, mais Wall-E ne retrouve pas pour autant son allant coutumier. Où est dont Eve ?
Deux mains se posant par surprise sur ses yeux lui donnent la réponse. Il n’a pas besoin de se retourner pour savoir qui est là.
« Eveeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee ! »
Elle rit alors qu’il se jette dans ses bras. Il n’est pas capable de lui poser les milles questions qui s’accumulent dans sa tête, mais elle le comprend malgré tout. Elle l’entraîne à sa suite à l’intérieur de leur demeure, le place devant la télé et là, devant ses yeux ébahis, elle lance une vidéo. Une vidéo que jamais Wall-E n’a vu, mais où les gens chantent et dansent comme dans ses préférées.
Alors qu’il se retourne vers Eve pour demander des explications, il note alors seulement ses mains abimées et son air fatigué, signe que sa batterie est presque vide. Il réalise qu’elle a dû chercher parmi les déchets pour retrouver ce film, chercher et trier de nombreuses heures, alors même qu’elle déteste ça.
Le système vocal de Wall-E montre encore ses lacunes et il ne peut que serrer la main de Eve dans la sienne pour la remercier de ce beau cadeau. Ils regardent le film ensemble, sans se soucier de l’heure. Ils peuvent bien arriver une fois en retard au travail, non ?
Eve ne s’y habitue pas. Le voir se lever le matin dans cet état la terrifie immanquablement. Que les batteries de Wall-E se rechargent en quelques instants ne suffit pas à la rassurer. Le souvenir de sa presque disparition y est probablement pour quelque chose. Voilà un souvenir qu’elle ferait bien d’éliminer de sa banque de données ! Après tout, c’est la base de son problème. Elle n’est que trop capable désormais d’imaginer le pire. Et si un jour il n’y avait pas de soleil à leur réveil ? Et s’il se retrouvait bloqué sous les détritus qu’il déplaçait tant bien que mal toute la semaine ? On ne sait jamais, ça pourrait arriver ! Et que ferait-elle alors, toute seule ?
Bien entendu, Wall-E n’a pas ce genre d’inquiétude. Après avoir vécu en autarcie pendant 700 ans sur cette petite planète bleue, il a acquis certaines certitudes, comme celle de voir le soleil haut dans le ciel tous les matins, mais aussi celle de sa capacité à se débrouiller malgré les accidents que sa maladresse provoque.
Il ne comprend pas l’angoisse d’Eve, mais il en est néanmoins attristé et cherche continuellement à lui remonter le moral.
« Eveeeee ! »
Elle rit en prenant la petite fleur qu’il lui offre, soigneusement installée dans une vieille chaussure. C’est son rituel à lui. Elle l’embrasse sans s’embarrasser à lui réexpliquer que son obsession pour les plantes n’est vraiment plus d’actualité, maintenant que l’humanité est de retour sur terre. Oui, elle participe au travail d’agriculture mais c’est juste très amusant de pouvoir tirer partout ! Rien à voir avec les plantes !
Bien entendu, Wall-E ne peut s’empêcher de se pâmer, même si c’est au moins le millième baiser qu’il reçoit. Amusée et soulagée de le voir à nouveau fidèle à lui-même, elle part de son côté pour sa journée. C’est avec enthousiasme qu’elle entreprend la tâche qu’elle a choisi. Elle trouve ça plutôt rigolo d’utiliser ses armes pour trouer le sol. Les humains n’ont plus qu’à passer déposer leurs graines, recouvrir de terre, et voilà !
Bien entendu, il faut du temps pour que les plantes poussent, mais ça, ils ne l’avaient pas appris tout de suite. De nombreuses recherches dans la base de données du vaisseau leur furent nécessaires avant de comprendre comment tout ça fonctionne. Plantons maintenant, récoltons dans un an. C’est long, bien sûr, et heureusement qu’il y avait les réserves de nourriture du vaisseau, sinon ils n’auraient probablement pas survécu la première année sur Terre.
Quatre ans plus tard, et bien que l’élusif arbre à pizza n’ait jamais été trouvé, les humains sont parvenus à un niveau de développement agricole qui ne feraient pas honte à leurs ancêtres. Mais en bonne partie grâce à l’aide des robots, bien sûr.
Eve échange quelques salutations avec ses collègues en fin de journée et s’empresse de rentrer. Elle espère arriver avant Wall-E. Leur intérieur a grand besoin d’un ménage de printemps, et il va encore pousser des cris s’il la voit faire.
Voyant qu’elle est bien la première comme elle l’espérait, ni une, ni deux, elle commence à vider les étagères sur le palier et pousse tout le bric à brac vers l’extérieur, avant de passer le balai. La quantité de poussière qu’il déplace la conforte dans son opinion : c’est impossible de nettoyer correctement avec autant de choses entassées au même endroit. Eve sera inflexible cette fois-ci : il va falloir que Wall-E jette une partie de ses affaires, ou qu’il parvienne à les ranger correctement. Avoir des trucs qui trainent partout, ce n’est plus possible.
Sachant ce que cet effort va lui coûter, Eve réfléchit aux moyens de lui rendre le sourire, une fois la tache faite. Que dirait-il d’une balade en amoureux puis de regarder son film préféré ? Car bien sûr, la télé et les vidéos, ça, elle n’y a pas touché. Elle sait bien qu’il y a des limites à ne pas dépasser.
Wall-E rentre et ne réagit pas aussi mal qu’elle s’y attendait. Il soupire, bien entendu, mais range. Il parvient même à jeter quelques petites choses, les objets dont il n’a toujours pas compris le fonctionnement, après toutes ces années, ou ceux qui se sont cassés depuis qu’il les a récupérés. A voir ses yeux tristes, Eve n’a pas le cœur à râler pour qu’il fasse un tri plus drastique. Elle l’aide même un peu à remettre une partie des affaires dans l’armoire. Puis ils passent une soirée aussi agréable qu’Eve l’avait imaginé.
Quand, au moment d’aller se coucher, elle se coince dans des fils qui trainent par terre, elle ne dit rien. Aucun commentaire, aucune râlerie. Elle s’en libère simplement.
Wall-E se dit qu’il a gagné au moins un mois de tranquillité avant qu’elle ne repique une crise. Et demain, M-O lui rendra les objets qu’il a sauvé du carnage de tout à l’heure. Il s’installe douillettement, Eve à ses côtés. Tous deux se mettent en veille paisiblement.
no subject
J'aime beaucoup les parallèles avec un "vrai" couple, la difficulté d'Eve à trouver une activité qui lui convienne, les aléas de la cohabitation et la dispute récurrente du rangement... :)
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J'avais peur que ces parallèles ne fonctionnent pas, donc je suis contente qu'ils t'aient plu ! :)
no subject
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(et désolée de la réponse tardive !)
no subject
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