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Titre : Strass, Scandale, Uniformes et Diadèmes (partie 5)
Auteur : Miss Saint-James (Participant 11)
Pour : Blue Djinn (Participant 1)
Fandom : Saga Vorkosigan
Persos/Couple : Ivan Vorpatril / Byerly Vorrutyer
Rating : On dira NC-17 pour être sûr mais c’est vraiment très soft.
Disclaimer : Tout appartient à la fantastique Lois McMaster Bujold dont j’adore certains des bouquins et sans lesquels je ne peux plus vivre.
Prompt : Ivan/By
Pauvre Ivan qui veut une vie simple et tranquille et qui est harcelé par la presse People (quelle idée stupide qu'a eu Gregor de décider que la liberté (certes relative) de la Presse était l'un des critères indispensables d'un Empire progressiste...)
Qui aurait cru qu'une simple photo même pas compromettante pouvait lancer les pires rumeurs ?
En Bonus : C'est du omegaverse. XD
Notes :
Hahaha… environ 30 000 mots…
Comment dire, j’avais tellement envie d’écrire sur cet univers et ce couple, j’avais tellement envie d’écrire sur ce prompt… Oups…
J’ai décidé de ne pas inclure l’Omegaverse, c’est un prompt en soit et ce sera sans doute pour un jour plus tard parce que qui peut dire non à de l’Omegaverse (et à se demander qui est l’alpha et qui est l’omega dans cette relation…)
Donc voilà, j’espère que ça plaira et je suis désolée pour le morcelage que ça causera à notre merveilleuse modo.
Note de la modératrice : La fic a été coupée en cinq parties pour cause de taille maximale des posts.



By était d’humeur joyeuse. C’était une constante ces temps-ci et c’était très agréable. Même la stupidité crasse de Viktor Vortampion n’arrivait pas à lui ôter son sourire. Comme quoi les plus petites choses pouvaient influer sur le moral. Enfin, les rougissements d’Ivan chaque fois qu’il voyait maintenant ses lèvres ne pouvaient pas vraiment être qualifiés de petites choses. Tout comme le fait qu’il ait réciproqué.

Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait avec Ivan et de combien de temps ça durerait. Il savait qu’il finirait par s’y brûler les ailes mais entre temps… Il y avait quelque chose d’innocent, de candide et d’incroyablement touchant dans la façon dont Ivan se jetait dans leur relation, cherchait à lui plaire, ne se plaignait qu’à peine quand il le faisait tourner chèvre.

Et puis il y avait ces soirées. Ces soirées paisibles à deux, allongés l’un sur l’autre sur le canapé, lisant, écoutant de la musique, conversant. Il n’y avait pas que la morsure éphémère du désir, il y avait ce contentement, cette atmosphère simple et tranquille. Ivan savait qui il était, il n’avait pas besoin de masque près de lui, il n’avait pas à surveiller ses paroles. Bien sûr il n’avait pas mis son âme à nue mais parfois il s’était surpris à faire des confidences qu’il n’avait jamais faites, sur son père, sur sa carrière ratée de musicien…

Chaque jour passé le voyait plus heureux. Chaque jour passé le voyait plus terrifié par le moment où Ivan reprendrait la voie du moindre effort et le laisserait.

— Vraiment Lady Alys, je ne vois pas comment vous pouvez même imaginer que cette motion ridicule passera !

Le comte Vorputin avait trop bu et visiblement réussi à coincer Lady Alys dans un coin de la salle et avec leur hôtesse bien trop loin et le mauvais caractère du comte il était probable que nul ne vienne à la rescousse. Bien sûr une femme de la trempe de Lady Alys n’avait besoin de personne pour la sauver.

— Ce n’est pas parce que votre fils enfile ou se fait enfiler par cette lopette de Vorrutyer qu’il faut soudain lui donner le droit de nous le faire savoir et de pervertir des enfants.

Le sourire tomba de son visage. Il attrapa un verre sur le plateau d’un des serveurs et commença à marcher de son pas le plus tanguant.

— Lady Alys, exactement la femme que je cherchais.

Il trébucha et renversa une partie de son verre sur le pantalon de Virputin.

— Oh, mes excuses milord.

— Vorrutyer, bien sûr…

Il se força à sourire ce qui ne fit que renforcer sa parenté avec un sanglier ivre.

— Nous parlions justement de vous, grogna-t-il, oh à dire vrai il ressemblait plus à un cochon, aussi rose et essayant d’entrer en compétition avec Lord Mark Vorkosigan sur le poids qu’il pouvait atteindre.

— En bien je suppose, dit-il en laissant ses syllabes traîner un peu.

— Tenez vous pourrez confirmer devant Lady…

— Au fait, avez-vous retrouvé votre frère aîné ? Ne s’est-il pas enfui de cet asile ? Vous pensez qu’il a été enlevé ? Aidé ? Est-il dangereusement fou comme mon oncle Oscar ou juste gentiment fou comme mon oncle Frederick ? C’est parce qu’il a été déclaré fou que le District vous est revenu, non ?

— Oh oui, Vladimir, parlez-nous de votre frère. David était un garçon tellement charmant et sain d’esprit, quelle tragédie de sombrer ainsi dans la folie. Mais d’ailleurs, pour quelle maladie le traite-t-on ? Et dans quel centre ?

Lady Alys posa la main au creux de son bras et se rapprocha du comte.

— Avez-vous essayé les traitements sur Beta ? Après tout rien n’est trop cher pour un membre de la famille.

— Surtout si c’est l’aîné de la famille, compléta-t-il.

— Alys, ma chère, je vous cherchais.

L’arrivée de l’ancien chef de la sécurité fut l’évènement de trop pour le comte qui prit la fuite en se bredouillant une excuse.

Il laissa Lady Alys retrouver le bras de son époux.

— Merci Byerly.

— C’est tout naturel, milady, monsieur.

— Oh, By, vous ne sauriez pas ce qui est arrivé à David Vorputin par hasard ?

Il sourit.

— Je n’en ai aucune idée milady, mais je sais que mon cousin héberge depuis quelques jours un convalescent dans sa Demeure. Enfin, il serait étonnant qu’après dix ans ce pauvre David soit assez soigné pour pouvoir reprendre son titre à son frère cadet…

— Je me demande si son goût pour les uniformes lui est passé ?

— Je doute que ce genre de goût soit une forme de démence car sinon je crains que nous ne devions déclarer tout l’Imperium atteint.

Lady Alys rit et son époux l’imita.

— Oh, By, avant que j’oublie, rappelez donc à mon bon à rien de fils qu’il est invité à dîner jeudi soir. Accompagnez-le pour faire en sorte qu’il ne se défile pas, voulez-vous.

Son sourire était juste un peu terrifié.

— Bien sûr Lady Alys.

***

« Ce que je pense c’est que l’idée fondamentale doit rester, pour le mariage, pour les couples et pour la vie en général, que l’humanité est structurée entre hommes et femmes.

— Donc vous êtes en train de dire que mes préférences sexuelles m’excluent de l’humanité ? Que ce que nature et société ont fait de moi n’est pas humain ?

— Non, bien sûr, Major Lefebvre.

— Pourtant c’est ce que vous venez de dire monsieur Testain.

— Comprenez, les enfants ont besoin d’un père et d’une mère pour grandir sainement et…

— Mon père est mort pendant la guerre des Cent Vingt Jours. Ma mère nous a élevés seuls mes frères et moi, elle ne s’est pas remariée. Donc d’après vous je n’ai pas grandi sainement parce qu’il me manquait une figure paternelle et donc je suis un déviant comme mon frère qui est marié et père de deux enfants et fonctionnaire…

— Non mais…

— J’ai dû alors mal comprendre vos propos.

— Ecoutez, si l’on vous autorise à vous marier où s’arrêtera-t-on ? Qu’est-ce qui empêchera un frère d’épouser sa sœur, ou un homme d’avoir plusieurs épouses, ou une femme d’épouser son cheval ou un homme d’épouser un enfant. S’il y a des limites c’est bien pour éviter de telles déviances.

— Vous êtes en train de comparer le mariage de deux adultes consentants et s’aimant à de la pédophilie, de la zoophilie et de l’inceste ?

— Et à la polygamie !

— Et bien écoutez c’est simple, un enfant ne peut donner son consentement parce que c’est un mineur et qu’il n’a pas les capacités pour réfléchir ni les moyens financiers de vivre indépendant et de fonder un foyer. Toute personne qui noue une relation avec un enfant noue une relation inégale où il est le seul à posséder le pouvoir et donc force l’enfant. De la même façon un animal ne peut consentir et il s’agit donc une fois de plus de relation forcée.

— Et l’inceste alors ?

— Les scans génétiques et la reproduction ex-utero détruisent l’argumentaire sur la consanguinité mais une fois de plus restent les problèmes de relation inégale, il est difficile d’être égaux quand on a grandi ensemble.

— Et la polygamie ?

— Est une pratique acceptée encore dans certaines communautés sur Barrayar même et quand il y aura une motion pour voter pour ou contre je ne doute pas que vous ne puissiez avoir votre mot à dire.

— Mais quand même, le mariage entre personnes de même sexe ce n’est pas naturel.

— Pourtant si, il y a de nombreuses espèces animales en plus des nombreuses planètes où c’est accepté qui le pratiquent.

— Mais ça va contre notre culture et notre histoire.

— Tout comme le fait de voyager en lightflyer, de se rendre sur Komarr, de se faire greffer un nouveau cœur né d’un clonage ou de vivre plus longtemps. Etrangement je ne vous vois pas vous plaindre. »

***

— Chéri, je suis rentré.

Ivan releva la tête, encore à moitié endormi. Génial, il allait avoir la marque de la tablette sur le coin de la joue.

— Bonsoir, By.

Il se redressa à temps pour recevoir le baiser que lui donna By avant d’aller mettre ses vêtements à laver. Il l’entendit siffloter dans sa chambre et bailla longuement.

— J’imagine que tout s’est bien passé à la réception.

— Oui. Et ta mère veut nous voir à dîner jeudi soir.

— Quoi ?

By repassa la tête par la porte.

— Jeudi soir, chez ta mère, dîner. Toi et moi et sûrement son mari et peut-être d’autres.

— Ma mère…

— Choc et tragédie, mon cher Ivan, je pense que ta mère sait pour nous, se moqua By.

— Ce qui est extraordinaire c’est qu’elle n’ait pas encore brisé l’une de nos deux portes pour venir nous parler de réceptions et de l’image qu’il faut donner et de choses à dire et à qui…

— Elle n’a pas vraiment besoin de briser la porte pour ça, de qui crois-tu que me viennent mes ordres de mission ?

— Oh.

By disparut à nouveau dans sa chambre, se débarrassant de ses vêtements et passant son pyjama.

— Tu ne t’es pas trop ennuyé ? Je t’avais dit que tu pouvais rester chez toi et que je rentrerai tard.

— Je préférais t’attendre, déclara-t-il en tendant la main vers son amant, l’attirant sur le canapé pour l’embrasser et chercher son parfum au milieu de toutes les fragrances étrangères qu’il avait côtoyé.

— J’ai continué la thèse de Douchka, j’ai regardé le débat : Lefebvre a écrasé Testain.

— Avec Dono et Miles en coulisse pour le préparer le contraire aurait été tragique.

— Et je me suis endormi.

— Si tu viens assez rapidement au lit je promets de te molester avant de dormir, annonça By en s’échappant du canapé et en se rendant vers la salle de bain.

C’était étrange. Il restait habituellement très distant avec ses conquêtes, c’était quelque chose qui lui avait souvent été reproché. Il n’avait pas pour habitude de s’endormir tout seul sur le canapé d’un appartement vide en attendant que sa propriétaire ne rentre. Il ne s’était pas senti à l’aise chez ses conquêtes, il y était un intrus.

Pas chez By. Pas seulement parce qu’ils avaient passé de nombreuses heures sur le canapé, mais aussi parce que l’appartement lui ressemblait étrangement, mélange de modernité galactique et d’esprit purement Vor, à première vue outrageux et clinquant mais confortable.

Il avait essayé de ne pas repenser aux mots de Dono, à ces questions soulevées, à ce qu’il voulait de cette relation. Il était inhabituellement heureux avec By, il aurait pensé que leur relation aurait bien plus de heurts, serait beaucoup plus conflictuelles mais ils semblaient tous deux prendre plaisirs à juste se reposer ensembles, à l’abri entre quatre murs, loin des attentes, loin des regards, juste eux.

Ils allaient à leur rythme aussi, c’était la deuxième fois qu’ils dormaient dans le même lit et pourtant ils n’avaient jamais encore été jusqu’à la pénétration. Ils en avaient parlé, mais By lui avait dit une fois de plus que c’était sa décision.

Il se leva et le rejoignit dans la salle de bain où il retirait son maquillage et préparait sa peau à la nuit avec toute la minutie d’un acteur.

— Au fait, toujours pas de piste pour la nouvelle enquête ?

— Pas pour le moment. Mais je sais qu’il y a quelque chose qui m’échappe.

— On a encore deux semaines avant le vote.

— Seulement deux semaines.

***

— Ce qui nous fait trente trois en notre faveur contre vingt et un contre, annonça Miles.

— Oui mais il reste encore cinq indécis, répliqua Dono en se redressant de l’endroit où il observait les plans.

— Qu’importe, ils ne changeront pas le vote.

— Il faut quand même les pousser, de notre côté, si l’un d’eux bouge les autres bougeront, déclara Dono.

— By et moi sortons ensemble.

Toutes les têtes de l’assistance se tournèrent vers eux.

Ce n’était peut-être pas le moment idéal pour parler de ça, mais après avoir passé une semaine à chercher le moment idéal il avait fini par déterminer que ce dernier n’existait pas ou s’amusait à l’esquiver.

— Ivan, mon chéri, nous le savions tous mais nous sommes très fiers de ton courage pour nous l’avoir enfin dit, répliqua sa mère qui venait de revenir dans la salle bien sûr suivie de domestiques.

— Bien alors, qui n’a pas encore donné son avis et quel moyen avons-nous pour les faire pencher ? continua Lady Alys après avoir embrassé la joue de son fils.

By serra sa main et lui sourit avant d’avancer pour se rapprocher du plan et donner quelques suggestions.

***

— By ! By réveille-toi, j’ai trouvé !

By grogna et enfonça la tête dans son oreiller. Mais la main d’Ivan se posa sur lui et le secoua avec tout l’enthousiasme d’un jeune chiot stupide et By se demanda pourquoi il avait accepté de rester dans son lit.

— Ivan je me suis couché très tard à chercher un complot qui de toute évidence n’existe pas alors si tu pouvais me laisser dormir ce serait chou ! déclara-t-il en soulevant la tête avant de la laisse retomber dans les plumes moelleuses.

— Oh By, il existe et je viens de le trouver.

— Hein ?

Il se tourna et jeta un bras sur ses yeux pour les protéger de la lumière cruelle de la lampe.

— Comment ça ?

— J’ai trouvé qui a appuyé la polémique et sûrement fortement conseillé à ce couple de se marier pour forcer la motion à passer au dernier Conseil de la Saison, exactement en même temps qu’une autre motion.

Il laissa son bras retomber sur le matelas.

— Café.

Oui, d’abord café, ou peut-être d’abord se brosser les dents et peut-être qu’il pourrait comprendre ce qu’Ivan essayait de lui raconter.

Il se traîna jusqu’à la salle de bain, manquant de trébucher sur les bottes que bien sûr Ivan laissait traîner n’importe où.

Il se sentit plus humain et en possession de ses facultés après la première gorgée du liquide brûlant.

— Donc en plein milieu de la nuit tu as trouvé qui sont les coupables ?

— Il est déjà midi, By et non, avant que tu ne me demandes les esprits de Pierre le Sanguinaire et de Dorca le Juste ne sont pas venus me visiter dans mon sommeil pour me donner les noms des coupables.

By se contenta de sourire.

— Sais-tu quelle autre motion doit être soumise au Conseil des Comtes demain ?

— Celle de ton cousin sur l’ouverture du Service au femmes et la création d’une Académie Mixte.

— Il y en a une autre.

By réfléchit.

— Une dispute de terrains du comte Vorstolos, non ?

— Exactement, pendant l’Occupation les Vorstolos ont choisi le mauvais camp et certaines terres qu’ils avaient achetées une bouchée de pain leur ont été reprises à la fin de la guerre en représailles.

— Et ils les réclament preuves d’achat à l’appui, c’est ça ?

— Oui et ils ont toutes les chances d’y arriver, ce sont des terres de pâturages.

— Oui donc pas de quoi fouetter un chat, surtout que le vieux Vorhinis à qui elles appartenaient et qui refusait de les céder est mort.

— Exactement.

Ivan sourit et la lumière du jour caressa son torse nu, son menton carré, ses yeux rieurs.

By reprit une gorgée de café en laissant ses yeux traîner. Hier ils n’avaient rien fait mais ils avaient encore de longues heures devant eux et Ivan avait besoin d’améliorer sa technique après tout…

— Je ne vois pas en quoi c’est un complot.

— Oh, le complot vient de bien plus loin.

Il poussa devant lui sa tablette.

— Devine qui a acheté des terres contre écus sonnants et trébuchants pendant l’Occupation ?

Le titre du chapitre était « Economie : l’importance des investissements cétagandans ».

— Savais-tu qu’un tiers du Continent Sud avait été acheté par le Seigneur Ghem Sao ?

Il reposa sa tasse, toute idée d’heures tranquilles au lit soudain effacées.

— Si la motion passe ça crée un précédent et les Cetagandans ont légalement un pied chez nous…

— C’est exactement ça.

Il se leva de sa chaise.

— Ivan, tu es un génie !

Et il l’embrassa.

***

By n’avait jamais assisté à une session du Conseil des Comtes. Il avait une vie, lui, et clairement pas assez d’années à perdre à écouter des débats d’un ennui terrible et qui faisaient dormir plus d’un Comte. Et puis bon, il risquait de détourner l’attention en se tenant dans les gradins parce que malgré les couleurs bariolées et parfois clairement criminelles des Comtes, il restait très visible, sans doute parce que lui au moins ne faisait aucune faute de goût. Et il bénissait le ciel que les Vorrutyer s’en soient sortis avec le bleu et gris, parce que même s’il n’avait pas le droit de les porter ça rendait l’expérience de regarder Dono parler beaucoup plus reposante pour les yeux.

Bien sûr leur apparition dans les tribunes fit se retourner bien des gens, il avait prévenu Ivan, mais ce dernier lui avait dit s’en fiche avec une bonne humeur presque communicative malgré l’heure indécemment matinale à laquelle ils s’étaient levés après une série de réunions interminables à répéter toujours les mêmes choses.

Il suivit Ivan qui alla se jeter directement dans la gueule du loup, rejoignant Ekaterin Vorkosigan et Olivia et visiblement les enfants qu’on avait sûrement dû droguer pour qu’ils ne fassent pas trop de bruit. Oh et bien sûr le Major Lefebvre. Il lui semblait entendre déjà les bruits des photos que certains devaient prendre…

— Lady Vorkosigan. Olivia. Major Lefebvre.

— Sorti du lit à une heure pareille By ?

Olivia était charmante, belle et avait un humour acéré, décidément Dono n’aurait pas pu faire meilleur mariage.

— Parfois la récompense vaut le déplacement et je sais être très obéissant quand la gâterie est à la hauteur.

Les yeux bleus brillèrent d’amusement et il se posa sur le banc, aussitôt rejoint par Pierre et Aurélia qui insistèrent pour s’installer sur ses genoux, tous les deux. A ses côtés Ivan avait le même problème et il lui sourit au-dessus des têtes blondes.

Les discours préalables et interminables commencèrent, grandiloquents, vides, hués par certains, applaudis par d’autre. Les enfants s’endormirent contre lui et By se serait bien laissé aller contre Ivan pour faire de même mais il avait une réputation à sauvegarder, même s’il ne doutait pas qu’elle était incroyablement écornée par les deux enfants endormis sur lui.

Lorsque le vote commença enfin il les réveilla, voir des hommes se lever pour dire : Je vote pour ou je vote contre n’était pas beaucoup plus passionnant mais c’était un moment historique et la motion passa à trente sept contre vingt-et-un.

Alors qu’autour de lui il y a avait des cris et plus d’une embrassade il sentit Ivan poser la main sur la sienne et laissa leurs doigts s’entrelacer.

L’ouverture du Service aux femmes passa avec moins de voix, trente et un contre vingt-six mais passa. Quant à la dernière le comte Vorstolos étant étrangement absent elle ne fut pas votée et chacun put retourner à des activités plus productives que de regarder des hommes en uniformes décider du futur de milliards.

Lorsqu’ils sortirent du Château Vorhartung le soleil brillait sur la foule en train d’écouter le discours sur une estrade et retransmit en direct du Major Lefebvre. Quelques bribes leur parvenaient. « Gardez la tête haute, vous n’avez rien à vous reprocher… » Mais les journalistes formaient un mur entre le podium et eux et leurs cris masquaient les autres sons.

— Lord Vorpatril, un commentaire ? Que pensez-vous de la loi ? Niez-vous les rumeurs ? Pourquoi êtes-vous là ?

Les hommes d’arme des maisons Vorkosigan et Vorrutyer les empêchaient d’approcher, protégeant enfants et comtesses là où les gardes impériaux avaient du mal à contenir la foule. By se contenta de sourire et d’avancer.

Jusqu’à ce qu’il soit soudainement retenu en arrière par la main d’Ivan.

— Lord Vorpatril, que pensez-vous de la loi qui vient d’être votée ?

Il continua de sourire, légèrement crispé. Ivan, idiot, que faisait-il ?

— Les femmes sont les égales des hommes, pourquoi leur refuserait-on le droit de le prouver sur tous les terrains et dans tous les corps de métier ?

Le journaliste rit.

— Et à propos de la loi sur le mariage homosexuel ?

— Comme je l’ai déjà dit au Major Lefebvre j’estime que tout le monde a le droit de commettre l’erreur de se marier.

Les journalistes rirent et Ivan leur fit un sourire charmeur.

— Mais depuis cette conversation je me suis rendu compte que j’avais eu tort.

Il laissa planer un silence que toutes les hyènes, appareils tendus vers l’avant le plus loin possible respectèrent.

— Le mariage n’est pas une erreur, il suffit juste de trouver la bonne personne. Et je pense que tout le monde devrait avoir cette possibilité.

La main qui tenait la sienne le serra plus fort et il était persuadé que toutes les caméras avaient zoomé dessus.

— A présent, vous m’excuserez, nous sommes attendus.

Il se laissa emporter.

— Tu sais que tu n’étais pas obligé de faire une déclaration publique ?

— J’en avais envie, après tout, pour une fois je pourrais ne pas être surpris par ce que les journaux disent de moi.

— Je ne serais pas si sûr si j’étais toi, mon cher Ivan.

— Je te ferai remarquer que tu n’as pas lâché ma main.

— C’est parce que tu as serré comme un ours et que je suis une créature délicate contrairement à toi, mon capitaine.

— Personne ne peut forcer Byerly Vorrutyer à faire ce qu’il ne veut pas faire.

— Tu as une très haute opinion de moi.

— J’ai toujours une très haute opinion des gens que j’aime, sans doute parce que je n’aime que des gens extraordinaires.

Idiot d’Ivan.

Il tira sur sa main et le fit tomber contre lui, l’embrassant, en plein milieu des journalistes, juste devant la voiture blindée où il en était sûr Miles devait lever les yeux au ciel ou Dono devait payer ou être payé par Olivia sur un pari qu’ils avaient pris.

C’était stupide, un risque inutile, tomber amoureux d’Ivan lui promettait une montagne de problèmes, sûrement des nuits de cris et de rage, au milieu d’autres de simple et douce cohabitation, mais au moins il ne risquait pas de s’ennuyer et pour la première fois depuis des années il avait envie de laisser voir qu’il était heureux.

***

Découvrez en exclusivité un extrait du nouveau et dernier volume de la saga qui a passionné des milliers de lecteurs à travers la galaxie : « Dans le cercle de tes bras » d’Eloïse Vorbujold Master, dernier tome de « Le prince et l’espion »

« Ty recula, son corps blanc illuminé par la lumière de la lune qui entrait à flot dans la chambre.
— Vassili, tu ne peux pas…
— Je ne peux pas quoi ? Te demander de m’aimer ? Non. Mais pourtant tu me l’as dit, de ton plein gré.
— Oui mais…
— Dans ce cas pourquoi ne puis-je pas laisser les autres le savoir ? Pourquoi ne puis-je pas savoir que si un jour il venait à m’arriver quelque chose tu serais à l’abri ?
— Vassili la loi n’est pas encore passée.
— Elle passera et à ce moment là je veux t’épouser.
Les larmes coulèrent, rondes et cristallines sur les joues de velours et la voix de Ty se brisa.
— Je ne peux pas. »

A paraître dans le courant du mois de Janvier aux éditions Niddheg.



Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5

Date: 2013-06-16 08:04 pm (UTC)
From: (Anonymous)
C'est pas 4/4 ?

Miss Saint-James

Date: 2013-06-16 08:34 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Vérifié, tout est en place. Merci, c'est à moi de m'excuser pour ce mastodonte...

Miss Saint-James

Ici Blue Djinn

Date: 2013-06-21 07:16 am (UTC)
From: (Anonymous)
Mille milliards de merci pour cette fic qui non seulement répond si parfaitement au prompt, mais en plus embraye immédiatement sur une intrigue plus vaste et tout aussi réjouissante (et c'est sans parler du mariage pour tous en arrière plan. A ce point là Barrayar n'est même plus progressiste, elle est carrément avancée ! :D)

J'adore la manière dont tu écris Ivan, mais encore plus By, avec son cynisme et sa méfiance, ses distractions qui consistent à faire tourner Ivan en bourrique et sa compétence insoupçonnée pour son boulot ; tous les personnages que tu fais apparaitre et leurs relation les un avec les autres, Miles, ravi de venir jouer les oiseaux de mauvais augure ; Cordélia qui est absolument fantastique et la maïeutique incarnée, sa scène avec Ivan est grandiose ; le choeurs des amis et de la famille (et Dono !) qui suit et commente l'évolution des évènement ; Ekaterine qui reconnait le jardin ; les tractations politiques ; l'enquête et le roman à l'eau de rose... Les écrits de Eloïse Vorbujold Master et globalement tous les jeux de mot un peu crack ou les références que tu as fait avec les noms de Vors ou autres personnages secondaires, qui ont été remarqués et appréciés.

En un mot comme en cent : j'ai adoré et je le relirai avec plaisir et jubilation. Merci !!

Re: Ici Blue Djinn

Date: 2013-06-21 08:15 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Merci à toi pour ce prompt qui m'a tellement inspiré. Tout comme l'actualité politique en fait et je suis contente d'avoir pu le faire cette année.

Je ne pense pas que Barrayar soit progressiste, si toutes les sexualités ne sont pas acceptées sur Beta je veux bien manger mon proverbial chapeau et Cetaganda est "décadente" donc sûrement pleine d'amours homosexuelles, et les Escobarrans... j'en sais rien mais je les suppose plus avancés que Barrayar, même chose pour Komarr que j'ai supposée beaucoup plus galactique au niveau des moeurs. Bon et on sait ce qui se passe sur Athos. (Et Jackson Hole ne compte pas).

Je suis contente d'avoir réussi à donner une cohérence à tout ça et à avoir respecté les personnages (ce qui est dur vu le peu qu'on sait de By (toujours pas lu (et pas vraiment envie) Captain Vorpatril's Alliance)).

L'écriture a été assez intense et frénétique ce qui fait que je pense qu'après la fin de l'anonymat je retoucherai la fic avant de la poster donc avec un peu de chance il y aura un intérêt à relire.

Encore une fois depuis le temps que je voulais écrire sur ce couple je te remercie de m'en avoir donné l'opportunité.

(Et la question du omegaverse se pose toujours, qui est omega qui est alpha dans ce couple ?)

Miss Saint-James

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