![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png)
![[community profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/community.png)
Titre : Twelve Months
Auteur : Safran (Participant 22)
Pour : Fée Laisse (Participant 8)
Fandom : Seven Days
Persos/Couple : Tôji Seryô/Shino Yuzuru, Shino (la fille)
Rating : G
Disclaimer : propriété de Tachibana Venio et Takarai Rihito, c'est-à-dire pas moi.
Prompt : Seryô/Yuzuru + Shino (fille) : Yuzuru se retrouve assis dans l'immense salon de Seryô, et Shino (fille) vient jouer les trouble-fête, s'amusant à le gêner en touchant son visage, en virevoltant de l'un à l'autre, un peu sexy, un peu insolente. Mais il ne faut pas que les garçons se laissent faire !
Notes : Toutes mes excuses pour le retard et pour m'être un petit peu éloignée du prompt, pour n'en garder que l'idée générale et m'étendre sur les râlages de Yuzuru à la place. Les garçons m'ont donné du fil à retordre, mais j'ai été très contente d'avoir une excuse pour écrire sur eux. J'espère que ça te plaît !
Bon, c'est vrai que c'est la dix ou douzième fois qu'il vient ici, donc il devrait peut-être y être habitué maintenant. D'un autre côté, c'est la dix ou douzième fois qu'il vient, donc Shino-san ne devrait vraiment plus avoir besoin de lui faire l'inventaire de tout ce qu'elle aime chez lui comme si elle le voyait pour la première fois. Il sait qu'il a les cheveux fins, la peau pâle et un joli visage (il le savait déjà sans qu'elle le lui dise), il n'a vraiment pas besoin qu'elle le lui répète à chaque fois. En caressant chaque partie concernée du bout de ses petits doigts manucurés.
Ce qui l'insupporte peut-être le plus, songe Yuzuru, c'est qu'elle a les cheveux encore plus fins et soyeux, la peau encore plus pâle et délicate, le visage encore plus joli et féminin, que tout ce pour quoi elle le complimente, il le retrouve en elle, en mieux. Comme si Tôji avait fait une mauvaise affaire en la remplaçant par Yuzuru, le même mais de piètre qualité (pas une vraie fille, déjà).
— Vous pourriez peut-être arrêter de me traiter comme un gamin. Je suis à l'université maintenant, Shino-san, lance-t-il.
Elle bat des mains, tout à fait, elle, comme une gamine émerveillée.
— Ooh, c'est vrai ! Tu es déjà un grand ! Tu es dans quel établissement ? Je connais sûrement des gens là-bas ! Mais je suis sûre que de toute façon, toutes les filles t'adorent déjà.
Et le pire, c'est qu'elle ne le fait pas exprès, Yuzuru s'en rend bien compte : elle est possessive mais pas assez subtile ou intelligente pour être manipulatrice comme ça, trop directe (elle aussi) et impulsive (elle aussi) pour ça : elle dit juste ce qu'elle pense, avec un grand sourire, franche et rayonnante et une fontaine de compliments là où Yuzuru est juste accidentellement insultant et, aujourd'hui encore, se vexe pour un rien.
Il ne peut juste pas s'empêcher de craindre, une fois de plus, bêtement, que Tôji va réaliser, à la comparaison, en les voyant face à face, qu'il a perdu au change.
Il est plus que temps que ça arrive. Ça va arriver d'un jour à l'autre. Ça fait presque un an qu'ils sont ensemble. Personne n'a jamais voulu de Yuzuru pendant aussi longtemps.
... Bon, Tôji est spécial.
Oh, et puis flûte, décide-t-il. Il écarte la main baladeuse de sa joue d'une petite tape sèche. C'est brutal et égocentrique, mais Tôji aime ça. Tôji l'aime pour ça.
— Hé, pourquoi vous faites ça ? se laisse-t-il enfin éclater. Vous savez très bien que j'ai déjà quelqu'un, et j'y tiens. Vous n'arriverez pas à me séduire ou à m'envoyer voir ailleurs, alors ça vaut même pas la peine d'essayer !
Shino-san cligne des yeux, surprise, blessée. Une jolie poupée innocente même quand elle est confrontée à ses actes. Personne ne parvient à se fâcher réellement sur elle, n'est-ce pas ? On lui en veut de causer toujours tant de problèmes à tout le monde mais on lui pardonne toujours au final. Elle a encore eu deux sérieuses disputes avec le frère de Tôji cette année (à la connaissance de Yuzuru), et on la laisse toujours revenir.
— Mais non, voyons, je n'essaye pas de te chasser. Je suis toujours énervée que tu m'aies volé mon Tôji, mais tu lui fais beaucoup de bien.
Elle sourit, avec un air un peu triste mais heureux quand même, et gentil, comme une victime héroïque. Yuzuru la déteste et se déteste et déteste Tôji qui ne dit rien.
— Et toi, tu la laisses me tripoter sans t'énerver ? lance-t-il en se retournant vers l'intéressé.
Les yeux de Tôji brillent.
Yuzuru s'interrompt une seconde.
— Cinglé, finit-il par lui marteler, par automatisme, mais à voix basse, parce que sa gorge est déjà sèche avant que Tôji ne commence à rire (sans démentir).
Ça suffit. Yuzuru se lève brusquement, attrape Tôji et l'entraîne hors de la véranda par le bras, pas du tout romantique et très impoli, mais il n'en a rien à faire, c'est comme ça qu'il est, il a déjà fait assez d'efforts pour cette sorcière aujourd'hui.
— Excuse-nous, Shino ! lance gaiement Tôji par-dessus son épaule avant que la porte du jardin se referme.
Il rit toujours doucement, en trébuchant avec ses belles chaussures dans la pelouse impeccable à la suite des grandes enjambées de Yuzuru. Il sourit toujours quand Yuzuru s'arrête soudain et se retourne vers lui d'un bloc.
— Je t'adore quand tu es comme ça, dit-il avant que Yuzuru n'ait même ouvert la bouche.
Yuzuru se dégonfle avec un gros soupir et laisse tomber sa tête contre l'épaule de Tôji, comme un gosse malgré ses deux ans de plus.
— T'es bien le seul.
Cette fois-ci, il sent le petit rire de Tôji vibrer dans sa poitrine contre son front. Tôji glisse les doigts dans ses cheveux, sur sa nuque. Sa main est tiède et rafraîchit Yuzuru, à qui la colère et la frustration ont donné chaud.
C'est un petit contact tout bête, rien de spécial ; intime et chaleureux, d'accord, mais ils se touchent tout le temps, et souvent bien moins innocemment que ça. Mais ce petit contact de rien du tout, Yuzuru n'arrive pas à s'en remettre, parce qu'il ne peut pas s'empêcher de se demander pour combien de temps est-ce qu'il y aura encore droit.
Sa moyenne, avant Tôji, c'était quelques semaines avant de se faire jeter. Il a rarement dépassé deux mois de relation, jamais trois. Il n'a pas l'habitude, ça ne s'est jamais passé comme ça ; alors au fil des mois qui passent, au lieu d'être rassuré d'avoir passé la barre de l'échéance, il flippe de plus en plus dans l'anticipation que le couperet finisse par tomber, soudain, sans prévenir. Ce qui le met sur les nerfs, et le rend infect, et lui fait mener la vie dure à Tôji, encore plus, et c'est ça qui va causer sa perte, il le sait, mais n'importe qui en aurait déjà plus que marre de lui (du vrai lui, derrière le visage fin et féminin que Shino-san loue tant) après tout ce temps.
Tôji, évidemment, n'est pas n'importe qui, et dit l'aimer de plus en plus chaque jour qui passe, et sourit à ses aveux de panique, mais Tôji est un peu timbré et plus qu'un peu masochiste.
— C'est pour ça que je t'aime, Yuzuru, répète Tôji encore une fois, sans la moindre honte, avec son sourire niais et éblouissant de protagoniste de shôjo manga. Ton caractère de cochon y compris.
C'est complètement crétin de sa part de le dire, et de le dire aussi souvent, et encore plus crétin que ça fasse tellement de bien de Yuzuru de l'entendre à chaque fois supplémentaire, même s'il le sait, même s'il le croit. Yuzuru lui cogne du poing dans l'autre épaule pour le principe, mais ferme les yeux et savoure ces mots comme la main sur sa nuque.
Lui, il n'arrive pas à dire ce genre de choses, pas aussi souvent. Il a déjà dit Merci, une fois, mais c'est dur de le répéter, il n'y arrive pas, alors qu'il le pense tellement fort. Il ne dit ce qu'il pense que quand ça n'a pas d'importance, que lorsqu'il vaudrait mieux qu'il se taise.
Un jour, il y parviendra, et peut-être qu'alors il méritera un petit peu Tôji, peut-être qu'il le traitera un petit peu plus comme Tôji le mérite. Même si Tôji dit aimer sa conduite, ça n'excuse pas.
— J'ai de la chance que tu sois si tordu, grogne-t-il, finalement, à la place.
Ça n'est pas exactement un merci et c'est beaucoup moins gentil, mais c'est tout aussi sincère, et de toute façon Tôji rosit et rit, embarrassé, et se laisse embrasser par Yuzuru aux joues brûlantes.
— Il va bien falloir qu'on retourne à l'intérieur.
— Pas envie. Allons chez moi.
— Quoi ? Il est déjà tard, et j'ai cours demain matin...
— Pas moi. T'as qu'à dormir chez moi.
Tôji rougit encore un peu, parce que le playboy n'a jamais été qu'un garçon qui aime intensément (et n'a jamais été un élève plus sérieux que Yuzuru).
— D'accord.
Il est terriblement mignon comme ça, genre jeune donzelle intimidée se préparant à ses premiers émois, même si ça fait des mois maintenant ; mais Yuzuru ne se laisse pas distraire.
— Attends, tu n'as pas entraînement de tir à l'arc, hein ?
— ... Après les cours, pas le matin.
— Ok, alors.
Tôji secoue la tête, un peu vexé, mais plante un dernier petit baiser exaspéré sur le sourire de fripouille de Yuzuru avant de le laisser pour retourner à l'intérieur de la maison, aller chercher son sac. Yuzuru contourne le bâtiment, à son rythme, et va s'adosser à l'un des piliers du portail en l'attendant.
À l'intérieur, une forme or pâle et rose pastel passe devant une fenêtre, s'arrête, se tourne vers lui. Yuzuru voulait spécifiquement éviter de la recroiser et d'avoir à admettre sa présence, mais Tôji apparaît justement enfin sur le perron, sac sur l'épaule, et son majordome fait ouvrir la grille. Alors quand Shino-san lui fait un signe de la main, Yuzuru entrelace ses doigts à ceux de Tôji et, avant de se retourner pour partir, lui tire la langue fièrement.
Auteur : Safran (Participant 22)
Pour : Fée Laisse (Participant 8)
Fandom : Seven Days
Persos/Couple : Tôji Seryô/Shino Yuzuru, Shino (la fille)
Rating : G
Disclaimer : propriété de Tachibana Venio et Takarai Rihito, c'est-à-dire pas moi.
Prompt : Seryô/Yuzuru + Shino (fille) : Yuzuru se retrouve assis dans l'immense salon de Seryô, et Shino (fille) vient jouer les trouble-fête, s'amusant à le gêner en touchant son visage, en virevoltant de l'un à l'autre, un peu sexy, un peu insolente. Mais il ne faut pas que les garçons se laissent faire !
Notes : Toutes mes excuses pour le retard et pour m'être un petit peu éloignée du prompt, pour n'en garder que l'idée générale et m'étendre sur les râlages de Yuzuru à la place. Les garçons m'ont donné du fil à retordre, mais j'ai été très contente d'avoir une excuse pour écrire sur eux. J'espère que ça te plaît !
Bon, c'est vrai que c'est la dix ou douzième fois qu'il vient ici, donc il devrait peut-être y être habitué maintenant. D'un autre côté, c'est la dix ou douzième fois qu'il vient, donc Shino-san ne devrait vraiment plus avoir besoin de lui faire l'inventaire de tout ce qu'elle aime chez lui comme si elle le voyait pour la première fois. Il sait qu'il a les cheveux fins, la peau pâle et un joli visage (il le savait déjà sans qu'elle le lui dise), il n'a vraiment pas besoin qu'elle le lui répète à chaque fois. En caressant chaque partie concernée du bout de ses petits doigts manucurés.
Ce qui l'insupporte peut-être le plus, songe Yuzuru, c'est qu'elle a les cheveux encore plus fins et soyeux, la peau encore plus pâle et délicate, le visage encore plus joli et féminin, que tout ce pour quoi elle le complimente, il le retrouve en elle, en mieux. Comme si Tôji avait fait une mauvaise affaire en la remplaçant par Yuzuru, le même mais de piètre qualité (pas une vraie fille, déjà).
— Vous pourriez peut-être arrêter de me traiter comme un gamin. Je suis à l'université maintenant, Shino-san, lance-t-il.
Elle bat des mains, tout à fait, elle, comme une gamine émerveillée.
— Ooh, c'est vrai ! Tu es déjà un grand ! Tu es dans quel établissement ? Je connais sûrement des gens là-bas ! Mais je suis sûre que de toute façon, toutes les filles t'adorent déjà.
Et le pire, c'est qu'elle ne le fait pas exprès, Yuzuru s'en rend bien compte : elle est possessive mais pas assez subtile ou intelligente pour être manipulatrice comme ça, trop directe (elle aussi) et impulsive (elle aussi) pour ça : elle dit juste ce qu'elle pense, avec un grand sourire, franche et rayonnante et une fontaine de compliments là où Yuzuru est juste accidentellement insultant et, aujourd'hui encore, se vexe pour un rien.
Il ne peut juste pas s'empêcher de craindre, une fois de plus, bêtement, que Tôji va réaliser, à la comparaison, en les voyant face à face, qu'il a perdu au change.
Il est plus que temps que ça arrive. Ça va arriver d'un jour à l'autre. Ça fait presque un an qu'ils sont ensemble. Personne n'a jamais voulu de Yuzuru pendant aussi longtemps.
... Bon, Tôji est spécial.
Oh, et puis flûte, décide-t-il. Il écarte la main baladeuse de sa joue d'une petite tape sèche. C'est brutal et égocentrique, mais Tôji aime ça. Tôji l'aime pour ça.
— Hé, pourquoi vous faites ça ? se laisse-t-il enfin éclater. Vous savez très bien que j'ai déjà quelqu'un, et j'y tiens. Vous n'arriverez pas à me séduire ou à m'envoyer voir ailleurs, alors ça vaut même pas la peine d'essayer !
Shino-san cligne des yeux, surprise, blessée. Une jolie poupée innocente même quand elle est confrontée à ses actes. Personne ne parvient à se fâcher réellement sur elle, n'est-ce pas ? On lui en veut de causer toujours tant de problèmes à tout le monde mais on lui pardonne toujours au final. Elle a encore eu deux sérieuses disputes avec le frère de Tôji cette année (à la connaissance de Yuzuru), et on la laisse toujours revenir.
— Mais non, voyons, je n'essaye pas de te chasser. Je suis toujours énervée que tu m'aies volé mon Tôji, mais tu lui fais beaucoup de bien.
Elle sourit, avec un air un peu triste mais heureux quand même, et gentil, comme une victime héroïque. Yuzuru la déteste et se déteste et déteste Tôji qui ne dit rien.
— Et toi, tu la laisses me tripoter sans t'énerver ? lance-t-il en se retournant vers l'intéressé.
Les yeux de Tôji brillent.
Yuzuru s'interrompt une seconde.
— Cinglé, finit-il par lui marteler, par automatisme, mais à voix basse, parce que sa gorge est déjà sèche avant que Tôji ne commence à rire (sans démentir).
Ça suffit. Yuzuru se lève brusquement, attrape Tôji et l'entraîne hors de la véranda par le bras, pas du tout romantique et très impoli, mais il n'en a rien à faire, c'est comme ça qu'il est, il a déjà fait assez d'efforts pour cette sorcière aujourd'hui.
— Excuse-nous, Shino ! lance gaiement Tôji par-dessus son épaule avant que la porte du jardin se referme.
Il rit toujours doucement, en trébuchant avec ses belles chaussures dans la pelouse impeccable à la suite des grandes enjambées de Yuzuru. Il sourit toujours quand Yuzuru s'arrête soudain et se retourne vers lui d'un bloc.
— Je t'adore quand tu es comme ça, dit-il avant que Yuzuru n'ait même ouvert la bouche.
Yuzuru se dégonfle avec un gros soupir et laisse tomber sa tête contre l'épaule de Tôji, comme un gosse malgré ses deux ans de plus.
— T'es bien le seul.
Cette fois-ci, il sent le petit rire de Tôji vibrer dans sa poitrine contre son front. Tôji glisse les doigts dans ses cheveux, sur sa nuque. Sa main est tiède et rafraîchit Yuzuru, à qui la colère et la frustration ont donné chaud.
C'est un petit contact tout bête, rien de spécial ; intime et chaleureux, d'accord, mais ils se touchent tout le temps, et souvent bien moins innocemment que ça. Mais ce petit contact de rien du tout, Yuzuru n'arrive pas à s'en remettre, parce qu'il ne peut pas s'empêcher de se demander pour combien de temps est-ce qu'il y aura encore droit.
Sa moyenne, avant Tôji, c'était quelques semaines avant de se faire jeter. Il a rarement dépassé deux mois de relation, jamais trois. Il n'a pas l'habitude, ça ne s'est jamais passé comme ça ; alors au fil des mois qui passent, au lieu d'être rassuré d'avoir passé la barre de l'échéance, il flippe de plus en plus dans l'anticipation que le couperet finisse par tomber, soudain, sans prévenir. Ce qui le met sur les nerfs, et le rend infect, et lui fait mener la vie dure à Tôji, encore plus, et c'est ça qui va causer sa perte, il le sait, mais n'importe qui en aurait déjà plus que marre de lui (du vrai lui, derrière le visage fin et féminin que Shino-san loue tant) après tout ce temps.
Tôji, évidemment, n'est pas n'importe qui, et dit l'aimer de plus en plus chaque jour qui passe, et sourit à ses aveux de panique, mais Tôji est un peu timbré et plus qu'un peu masochiste.
— C'est pour ça que je t'aime, Yuzuru, répète Tôji encore une fois, sans la moindre honte, avec son sourire niais et éblouissant de protagoniste de shôjo manga. Ton caractère de cochon y compris.
C'est complètement crétin de sa part de le dire, et de le dire aussi souvent, et encore plus crétin que ça fasse tellement de bien de Yuzuru de l'entendre à chaque fois supplémentaire, même s'il le sait, même s'il le croit. Yuzuru lui cogne du poing dans l'autre épaule pour le principe, mais ferme les yeux et savoure ces mots comme la main sur sa nuque.
Lui, il n'arrive pas à dire ce genre de choses, pas aussi souvent. Il a déjà dit Merci, une fois, mais c'est dur de le répéter, il n'y arrive pas, alors qu'il le pense tellement fort. Il ne dit ce qu'il pense que quand ça n'a pas d'importance, que lorsqu'il vaudrait mieux qu'il se taise.
Un jour, il y parviendra, et peut-être qu'alors il méritera un petit peu Tôji, peut-être qu'il le traitera un petit peu plus comme Tôji le mérite. Même si Tôji dit aimer sa conduite, ça n'excuse pas.
— J'ai de la chance que tu sois si tordu, grogne-t-il, finalement, à la place.
Ça n'est pas exactement un merci et c'est beaucoup moins gentil, mais c'est tout aussi sincère, et de toute façon Tôji rosit et rit, embarrassé, et se laisse embrasser par Yuzuru aux joues brûlantes.
— Il va bien falloir qu'on retourne à l'intérieur.
— Pas envie. Allons chez moi.
— Quoi ? Il est déjà tard, et j'ai cours demain matin...
— Pas moi. T'as qu'à dormir chez moi.
Tôji rougit encore un peu, parce que le playboy n'a jamais été qu'un garçon qui aime intensément (et n'a jamais été un élève plus sérieux que Yuzuru).
— D'accord.
Il est terriblement mignon comme ça, genre jeune donzelle intimidée se préparant à ses premiers émois, même si ça fait des mois maintenant ; mais Yuzuru ne se laisse pas distraire.
— Attends, tu n'as pas entraînement de tir à l'arc, hein ?
— ... Après les cours, pas le matin.
— Ok, alors.
Tôji secoue la tête, un peu vexé, mais plante un dernier petit baiser exaspéré sur le sourire de fripouille de Yuzuru avant de le laisser pour retourner à l'intérieur de la maison, aller chercher son sac. Yuzuru contourne le bâtiment, à son rythme, et va s'adosser à l'un des piliers du portail en l'attendant.
À l'intérieur, une forme or pâle et rose pastel passe devant une fenêtre, s'arrête, se tourne vers lui. Yuzuru voulait spécifiquement éviter de la recroiser et d'avoir à admettre sa présence, mais Tôji apparaît justement enfin sur le perron, sac sur l'épaule, et son majordome fait ouvrir la grille. Alors quand Shino-san lui fait un signe de la main, Yuzuru entrelace ses doigts à ceux de Tôji et, avant de se retourner pour partir, lui tire la langue fièrement.
no subject
Date: 2013-09-16 09:00 am (UTC)no subject
Date: 2013-09-16 06:42 pm (UTC)Je dois dire que j'apprécie ta façon de traiter la relation de Yuzuru avec Shino, parce que ce n'est pas facile, ce n'est pas vraiment développé dans le manga. J'aime bien d'ailleurs que Yuzuru soit si puéril alors qu'il est plus adulte (après tout, il est entré à la fac)
Et j'adore Tôji, même si la fic n'est pas de son point de vue; j'aime la mise en exergue de son côté naïf et de son masochisme.
C'était doux et réconfortant à lire pour ce jour de rentrée. Encore merci pour cette agréable lecture !
Fée laisse
no subject
Date: 2013-09-20 11:35 am (UTC)Safran