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Titre : L’autre guerre
Auteur : Wendigo (participant 3)
Pour : Menekku (participant 10)
Pour : Menekku (participant 10)
Fandom : Agents of SHIELD
Persos/Couple : Melinda May & Philippe Coulson, pre Coulson/Barton
Rating : PG-13
Disclaimer : Rien n’est à moi !
Prompt : May et Coulson se retrouvent à diriger ce qui reste du SHIELD. Dire qu'ils ont des bagages est un doux euphémisme et la confiance, même en amitié, parfois il faut la travailler. Et j'aime bien le Clint/Coulson moi aussi, glisse en autant que tu veux en arrière-plan !
Ceci est la quatrième et dernière partie.
« Aw, ça craint », marmonne Clint pour lui-même depuis la position hors du chemin qu’il a adopté quand les choses ont commencé à barder.
Ce n’est pas exactement l’entrée en matière qu’il espérait pour sa première journée au sein du SHIELD bis, mais depuis le temps, il devrait savoir que le destin se tamponne le coquillard de manière spectaculaire avec ses espérances.
Cela dit, d’un autre côté, s’il croyait à ce genre de choses, il considèrerait probablement qu’il a utilisé le karma de toute une vie sur le miracle qui se tient dans son champ de vison. A côté de ça un peu de psychodrame n’est pas grand-chose.
La salle commune du Terrain de Jeu est aussi pleine qu’elle puisse l’être. Coulson ne dit rien, mais à ses bras croisés et son regard fixe que l’archer sait d’expérience indiquer une colère rentrée et une déception profonde plus dévastatrice que tout autre reproche, quelqu’un a du souci à se faire. Quelques pas devant lui, May fait ce truc où elle ne hausse pas la voix mais où l’espace psychologique qu’elle occupe dans une pièce double, et qui est bien plus terrifiant que si elle exprimait sa colère en criant.
Face à eux se trouvent les deux bébé-agents responsables de leur ire, auxquelles Clint à très brièvement été présenté avant que l’une d’elles ne prenne une grande inspiration et n’annonce d’une traite qu’elle avait défié les ordres et transmis une partie des détails de la drogue injectée à Phil à l’ex-directrice de l’Académie, ce sur quoi la seconde – la fameuse Skye, qui est à peu près ce à quoi il s’attendait d’après la description de Phil - a renchéri en ajoutant qu’elle avait révélé l’origine extraterrestre de la drogue, désolé mais pas désolée.
« Si on veut avoir une chance de tirer quelque chose du GH-325, Jemma et les personnes travaillant dessus doivent avoir toutes les informations », a-t-elle dit, menton levé dans une posture de bravade que Clint a jugé plus artificielle qu’autre chose - il s’y connait en bravade. « Pour nous deux et pour Léo. »
May est en train en train de les éviscérer verbalement quand Coulson l’interrompt d’un geste de la main.
« Toutes les deux, dans vos quartiers, Vous êtes aux arrêts jusqu’à nouvel ordre. L’Agent Koening va collecter vos téléphones et autre matériel électronique. »
Simmons semble sur le point de continuer à argumenter, mais Skye a manifestement plus de bon sens et la fait taire d’une main sur le bras et d’un « pas maintenant » murmuré. (Elle a plus de bon sens ou elle connaît bien mieux Coulson que sa comparse… Et inutile de se leurrer, le sentiment qui émerge à cette pensée est bel et bien une pointe de jalousie, absolument irrationnelle étant donnée la situation, doublée du sentiment rémanent de trahison contre lequel il lutte depuis que l’homme en planque dans l’allée en bas de son appartement lui a répondu avec la voix de feu l’agent Coulson).
Comme Clint, l’agent Triplett a fait profil bas durant l’altercation, mais une fois que les jeunes femmes escortées de l’agent Koening ont quitté la pièce avec un dernier regard en arrière, il aborde Coulson dans ce qui est clairement une tentative d’intersession.
Clint aurait pu lui dire que c’était voué à l’échec d’avance vu l’état d’esprit de Coulson, et effectivement, ce dernier l’écoute d’un visage de marbre sans laisser filtrer la moindre indication que les arguments l’atteignent, jusqu’à ce que le spécialiste batte à son tour en retraite.
Clint n’est pas sûr s’il est censé être là pour la suite, mais dans le doute il s’installe un peu plus confortablement. Il a suffisamment été du mauvais côté de ce genre de situation pour être curieux de processus de décision… Et s’il faut être tout à fait honnête, il n’est pour l’instant guère disposé à laisser sortir Coulson de son champ de vision. Ça pausera sans doute problème si ça perdure, mais pour l’instant il suit l’impulsion sans lutter.
Une fois la pièce désertée, May jette un coup d’œil dans sa direction – et ne dit rien, ce qui signifie probablement qu’il peut rester – avant de venir se planter à la table, mains à plats, murée dans un silence ombrageux tandis que Coulson se masse les tempes. Clint ne clamerait pas être proche d’elle, mais il la connaît depuis un nombre certain d’années et c’est bien la première fois qu’il la voit aussi démonstrative. La réputation d’impassibilité de la Cavalerie surpasse même celle de Coulson, c’est dire.
«Vous n’avez pas l’air très surpris”, fait-il remarquer quand il devient manifeste qu’aucun des deux agents n’est disposé à rompre le silence.
Coulson grimace à cela et se tourne à demi vers lui.
«Skye a un passif d’insubordination, d’activiste d’idéaliste et de loyauté envers ceux qu’elle considère les siens. Quand à Simmons… Elle était obsédée par le mystère du GH-325 avant même que Léo ne soit blessé et ces deux-là ne sont pas surnommés FitzSimmons pour rien. J’ai fait une erreur, j’aurais dû le voir venir… »
May ne dit rien et presse les lèvres, mais si Clint le remarque, il n’en tire manifestement pas les mêmes conclusions que Coulson, dont l’attention se braque soudain sur elle.
« Tu l’as vu venir », accuse-t-il d’une voix égale.
May jette un regard en coin vers Clint (sans doute pour déterminer si elle à une chance de l’éliminer avant qu’il n’assiste au reste de la scène, elle regrette probablement de l’avoir laissé rester à présent), mais elle n’essaie pas de nier.
« Je pensais que Simmons reviendrait à la charge à propos du décodage du GH-325 et essaierait de te convaincre de faire appel à des ressources extérieurs,” admet-elle du bout des lèvres. « Auquel cas j’aurais appuyé son argumentation et tenté de te convaincre de lui donner feu vert. Je ne n’imaginais certainement pas qu’elle sauterait directement à la case insubordination et révélation des secrets classifiés et encore moins qu’elle entraînerait Skye à sa suite.
- Mais tu savais qu’il y avait de l’huile sur le feu. Pourquoi ne m’as-tu pas prévenu ? »
May hésite un instant.
« Je pense que c’est une conversation qu’on devrait avoir en privé.
- Barton sais tout », balaye Coulson sans hésitation, ce qui ne manque pas de faire naître une étincelle de satisfaction égoïste chez Clint. « Parles.
- Tu te comportes de manière dangereusement irrationnelle face à ce qui t’est arrivé, Phil », dit-elle, et wow, elle ne retient rien, c’est brutal. « Tu as été l’objet d’une procédure médicale illégale et horriblement douloureuse dont tes souvenirs en ont été effacé parce que l’autre option était apparemment que tu en perdes la raison. On t’as injecté avec un sérum tiré du sang d’une créature extraterrestre maintenue en cryostase. Et maintenant tes souvenirs sont en train de revenir et avec eux des effets secondaires que tu refuses d’admettre. Je sais que tu as peur, mais refuser de regarder la réalité en face ne va pas la faire disparaître. La manière dont Simmons et Skye s’y sont prises n’est pas la bonne, mais elles ont raison sur le fond. Tu ne peux pas continuer à nier ce qui t’est arrivé, tu ne peux pas le cacher à ton équipe en espérant que tout se passe bien, ni empêcher Simmons d’essayer de découvrir comment fonctionne le sérum alors que c’est peut -être la chose qui te sauvera la vie-
- Ne me dit pas ce que je peux faire ou non ! » l’interrompt Coulson. « Comment veux-tu que je sois autre chose qu’irrationnel, Melinda ! J’étais mort ! Et quand ils ont essayés de me ramener à la vie, je les ai supplié de me laisser crever tellement la douleur était insupportable, tellement- Ils m’ont trépané, May. »
Sa main se lève dans un geste instinctif dont il ne semble pas se rendre compte, ses doigts viennent suivre une ligne horizontale invisible le long de son front, de ses tempes. Clint a le cœur au bord des lèvres et la furieuse envie d’enfoncer ses flèches dans quelque chose de vivant.
« Ils ont ouvert mon crâne comme on décapsule une bouteille et modifié des choses dans mon cerveau, ils ont mis quelque chose d’inhumain dans mes veines. J’ai changé, tu le dis toi-même, tout le monde le dit. Et ça t’étonne que je ne sois pas pressé de découvrir quel type de monstre ils ont fait de moi ? De découvrir si je ne suis plus humain, jusqu’où vont les changements ? Que je ne veuille pas que mon équipe, mes- que vous le sachiez ?
- Je n’ai pas dit que ce n’était pas naturel, Phil, j’ai dit que c’était irrationnel et que ça devait cesser. C’est normal d’avoir peur, mais tu ne peux pas laisser ta peur te conduire. Tu la regarde dans les yeux et tu l’affrontes ! Tu veux que je sois honnête ? Ce qui t’est arrivé est indescriptible, et n’importe qui d’autre se laisserait détruire par ça. Mais L’homme que je connais, le Philippe Coulson qui est mon ami… s’il y a quelqu’un de capable de survivre à ça, c’est lui. S’il y a quelqu’un de capable d’affronter sa peur, et de se donner les moyens de survivre ça... c’est toi. Et si tu as besoin d’un coup de pied au cul pour t’en rendre compte, c’est à ça que servent les amis. »
Un silence.
« Tu as changé, c’est vrai. C’est comme si une partie de la couche extérieure l’agent Coulson avait été érodé. Tu es plus franc, plus chaleureux, tes priorités ont un peu évoluées et se ont écartées de la mission et des ordres pour se rapprocher des gens. Ce n’est pas la fin du monde – et oui, je suis consciente que venant de moi c’est un jugement difficile à admettre. » Elle jette un regard en coin à Clint. « Même si honnêtement, ta tendance à recueillir les cas difficiles et à mériter leur loyauté était déjà là avant… Je n’ai pas peur de découvrir ce que tu es devenu, Phil Coulson, parce que je le sais déjà. »
Coulson est blanc comme un linge, tremblant et décomposé. L’agent May hésite, fait un pas pour se rapprocher de lui puis s’arrête, frôle son bras d’un geste prudent.
« Je ne t’en ai pas reparlé parce que j’espérais que quelqu’un d’autre te convaincrait de reprendre les recherches sur le GH-325 sans que j’ai besoin de m’en mêler. C’était lâche de ma part et je m’en excuse. J’aurais dû avoir le courage de te le dire franchement. »
Clint sait quelque chose de ce moment très précis, celui où tout semble trop dur, trop lourd pour continuer, ce moment où juste se laisser tomber là où on se tient semble la meilleure des solutions parce que tout le reste parait impossible. Insurmontable.
Mais il ne l’avait jamais identifié aussi clairement chez quelqu’un d’autre. Il se demande si c’est ce que Natasha a vu en lui après New York. C’est presque obscène d’en être témoin chez Coulson, qui a toujours été un roc de flegme et de compétence tranquille, qui n’a toujours partagé qu’au compte-goutte les détails personnels, les rares failles. Son récit de la veille était déjà un don d’une franchise renversante, qui l’a laissé à vif et lui a donné une bonne idée de la gravité de la situation. Mais l’entendre dire, le voir, est différent. Pire encore, d’une certaine manière, parce que les craintes de Coulson trouvent des échos des siennes ; tout ce que les psys essayent de lui faire dire depuis un an et demi : la possibilité que quelque chose de fondamental en lui ait été changé irrémédiablement, celle que ce ne soit pas fini, le ‘et si’ lancinant qui accompagne l’ombre menaçante d’une rechute, d’effets secondaires, du retour de Loki...
Il s’attend à moitié à ce que l’agent May pousse son avantage et se tend imperceptiblement, prêt à s’interposer verbalement, voir physiquement si nécessaire. Qu’importe qu’elle soit le second de Coulson, la hiérarchie peut aller au diable.
Mais elle le surprend, murmure simplement « Pense-y » et presse le bras de Coulson avant de battre en retraite à pas de velours. Clint s’arrache au mur contre lequel il était appuyé pour faire de même, mais la voix de Coulson l’arrête sur le seuil.
« Barton- Clint.
- Boss.
- Reste, s’il-te-plaît. »
Il préfèrerait encore retomber entre les mains de Loki plutôt que de refuser.
Après avoir quitté la salle commune après son engueulade avec Coulson – les éclats de voix ont porté jusqu’au travers de la porte - l’agent May recrute manu-militari Antoine et l’agent Koening. Ils occupent les heures intermédiaires cloitrés dans la salle de guerre dans un silence studieux, à filtrer les rapports et informations qui vont être redirigés vers l’agent Nadir pour analyse. Antoine identifie une série de rapports d’incident qui trahissent très probablement la trajectoire de l’un des évadés du Frigo au travers de l’Arkansas et passe un long moment à éplucher le dossier de ce dernier pour décider de la meilleure stratégie à adopter.
Le chien borgne de Barton passe son temps entre trottiner jusqu’à May pour se faire caresser – elle fait l’erreur de céder, au grand amusement (discret) d’Antoine -, puis de retourner s’assoir avec un air malheureux devant la porte close de la salle commune.
Koening s’est plaint que les réserves alimentaires du Terrain de Jeu n’incluaient pas de nourriture pour chien et que les infrastructures n’étaient pas adaptées, mais ça ne l’a pas empêché d’avoir déjà installé une litière de fortune, deux bols dédiés et un tapis sorti de nul part dans un recoin à côté de la cuisine. Antoine le soupçonne d’être plus enthousiaste face à l’addition canine à l’équipe qu’à l’’humaine, mais se garde bien de dire quoi que ce soit.
Quand Barton et Phil émergent finalement, ce dernier a les traits tirés, les yeux rougis, et l’archer ne vaut pas guère mieux. Antoine avait ses soupçons et cela ne fait que les étayer. Les SSTP sont une plaie.
Les deux hommes s’immobilisent à la porte de la salle de guerre et échangent quelques mots, puis Barton laisse passer Phil et se place sur ses cinq heures, un pas en retrait.
« May, peux-tu aller chercher Skye et Jemma ? »
Un hochement de tête et elle obtempère, laissant Antoine se reconcentrer sur ses dossiers et faire de son mieux pour ne pas jeter des regards en coin aux deux agents. Malgré sa réputation qui le précède (ou peut-être en partie à cause d’elle, Trip a entendu des choses pour le moins contradictoires) et le trajet de retour passé en sa compagnie, Hawkeye reste une inconnue de l’équation, laquelle n’est pas simplifiée par le comportement modérément erratique du directeur Coulson.
Il ne se passe que quelques minutes avant que May ne soit de retour, escortant les deux jeunes femmes, et Coulson vient se placer à une extrémité de la table holographique tandis que l’Avenger se retire le long d’un mur dans une position de repos qui n’en garde pas moins une pointe de menace latente.
Un sourire d’encouragement à Jemma lui vaut un petit signe de tête en retour, mais il reporte vite son attention sur Coulson quand ce dernier se racle la gorge.
« Jemma, Skye, j’aimerais mettre quelques choses au point. Tout d’abord je veux que vous soyez conscientes toutes les deux que sous la direction de Fury, ce que vous venez de faire vous aurait valu au mieux une rétrogradation sérieuse et quelques dizaines d’heure d’entretiens en tête à tête avec les interrogateurs de la section spéciale, au pire quelques dizaines d’heure d’entretiens en tête à tête avec les interrogateurs de la section spéciale et la porte. C’est une rupture grave de la confidentialité, aujourd’hui plus que jamais, alors que l’HYDRA a prouvé qu’il était justement à la recherche de ces informations spécifiques et que le secret est notre meilleure protection. Vous aviez vos raisons, mais cela ne change rien au fait que vous ayez délibérément décidé d’outrepasser vos prérogatives et de révéler des informations sensibles-
- Pas à n'importe qui ! » proteste Jemma, mais un regard glacial la fait taire aussi sec.
« Les détails n’ont pas d’importance, Simmons », la réprimande-t-il. « vous pouvez l’habiller comme vous voulez, vous avez révélé des informations sensibles à quelqu’un qui n’était pas habilité à les connaître et qui volontairement ou non est susceptible de les transmettre à nos ennemis.
- Je comprends », murmure-t-elle.
« Quand à toi Skye, je suis d’autant plus déçu que les informations que tu as choisi de révéler ne te concernent pas seulement toi, il s’agit d’informations médicales confidentielles qui me touchent directement. J’attendais mieux de ta part. » Son ton est posé, et Skye semble se ratatiner littéralement sur place. Antoine admire avec un détachement presque académique l’art avec lequel il fait de ce qui aurait pu être un passage de savon classique une leçon que nul dans la pièce n’est prêt d’oublier.
Il fait une pause.
« Toutefois, nous ne sommes plus le SHIELD de Nick Fury, nous ne pouvons plus nous permettre de l’être. » A sa droite, Antoine capte du coin de l’œil un mouvement infime de May, et réalise qu’elle n’a aucune idée de ce que Coulson va dire ou faire, il n’en a pas discuté avec elle et qu’elle découvre en même temps qu’eux sa décision.
« C’est le cloisonnement et le secret obsessionnel qui ont permis à l’HYDRA de prendre racine, à des agents de mener des projets confidentiels avec les ressources du SHIELD sans même que le directeur soit au courant, sans que quelqu’un ne se pose de question. Vous avez vu les rapports, vous savez que l’HYDRA a parfois utilisé le Soldat de l’Hiver directement en contact avec des équipes loyales du SHIELD simplement parce que les agents ont appris à se taire, à obéir aux ordres et à ne pas poser de question sur leur propre organisation. Je ne veux pas ça de vous. Obéissance ne veut pas dire confiance, et j’ai besoin d’avoir confiance en vous. Si vous avez des doutes, si vous n’êtes pas d’accord vous devez nous le dire, à l’agent May ou à moi. Les secrets ont leur raison d’être, mais parfois aussi- » Il s’interrompt, soupire.
« Les secrets ont leur raison d’être, mais parfois aussi ils peuvent être dangereux. Récemment le fait d’être prêt à désobéir aux ordres venus d’en haut, notre capacité d’initiative, est ce qui nous a permis de survivre. Il a été porté à mon attention que je n’ai pas géré la question du GH-235 comme je l’aurais dû, que je me suis montré irrationnel en interdisant à Simmons de poursuivre ses recherches. J’avais tort, et j’ai laissé mes propres sentiments colorer mon jugement. Je sais qu’évaluer quand il est nécessaire de prendre une initiative plutôt que de suivre les ordres peut être difficile, et dans le feu de l’action cela ne sera pas retenu contre vous. Le choix de consulter le professeur Weaver était correct : elle a les compétences nécessaires et nous sommes aussi sûr d’elle que faire se peut. Mais Jemma, tu as choisi délibérément de ne pas me consulter une nouvelle fois sur le sujet, d’agir directement, et c’est cela que je te reproche. »
Les deux jeunes femmes n’en menaient pas large, mais à ces mots Jemma baisse le regard, pour la première fois depuis qu’elle est entrée dans la salle. A ses côtés Skye tend sa main à l’aveugle et attrape celle de la scientifique, la serre dans un geste de réconfort. Jemma inspire, expire, puis relève la tête.
« Je comprends. Et pour ce que ça vaut je le regrette, et je suis prête à accepter n’importe quelle punition, mais ne me retirez pas mes recherches, s’il-vous-plaît.
- Il a été également porté à mon attention qu’en terme de sanction, mes choix étaient plutôt limités », continue Coulson avec une pointe infime d’ironie dans la voix et un regard en coin vers Barton. Une double expression d’espoir hésitant traverse les visages des deux jeunes femmes. « Nous sommes trop peu nombreux pour que je vous mette à pied ou réduise votre niveau d’autorisation, et quand à des punitions salariales… hé bien je ne vous paie pas, ce qui coupe net à cette voie particulière. » Un rire amusé échappe à Antoine et il peut voir des sourires plus ou moins tendus fleurir dans la pièce… qui s’effacent assez rapidement chez Skye et Jemma quand le directeur poursuit.
« Skye, puisque May est ton XO je vais la laisser déterminer d’une punition appropriée. »
La jeune femme pâlit.
« Simmons, puisque tu es déterminée à tout savoir, tu vas pouvoir consulter tous les dossiers et les vidéos que nous avons récupérés sur ma procédure de résurrection. » Jemma s’illumine, mais il la coupe vite, visage impassible. « Crois-moi, si tu ne vois pas en quoi cela peut-être une punition tu le découvriras bien assez tôt. »
Elle hoche la tête, expression assombrie, mais Antoine est à peu près certain qu’une toute petite partie d’elle se retient de demander quand est-ce qu’elle peut commencer.
Le regard de Coulson se pose tout à tour sur chacune des six personnes présentes dans la pièce.
« Avant de vous laisser retourner à vos activités j’ai une dernière chose à vous dire. Je vous demande de l’honnêteté et du courage, et il n’est que justice que je vous en offre en retour. De plus vous êtes loin d’être stupides, et j’imagine que certains d’entre vous ont déjà tiré leurs propres conclusions des fragments de renseignement qu’ils ont collectés au fil des missions. » Antoine l’a très certainement fait. « Il est plus sûr que vous ayez tous le même niveau d’information.
Vous savez ce qui m’est arrivé, que j’ai été ramené à la vie. Les détails de la procédure et les personnes ayant été impliquées ne sont pas encore totalement connus. Il se peut qu’il y ait eu des membres de l’HYDRA impliqués. Ce que nous savons, c’est que le GH-325 n’est pas une simple drogue miracle : il a été en partie synthétisé à partir d’une créature extraterrestre non-identifiée, et qu’il est possible que des effets secondaires psychiques se déclarent maintenant que je suis en train de retrouver mes souvenirs. May et l’agent Barton connaissent tous les détails et si vous avez besoin d’éclaircissements sur un point vous pouvez venir me voir. Je ne vous garantis pas toute la vérité, mais s’il y a des choses que vous ne pouvez pas savoir, je vous en informerai dans la mesure du possible. Inutile de vous dire qu’Anne Weaver mise à part, ces informations sont à considérer comme extrêmement confidentielles. J’ai dit tout à l’heure que je m’étais montré irrationnel sur le sujet, et c’est vrai. J’ai refusé que Simmons poursuive ses recherches en partie parce que j’avais peur de ce que je risquai de découvrir sur moi-même. J’ai toujours peur, je ne vous le cacherai pas. Mais cela ne doit pas nous empêcher de poursuivre les recherches si possible, et j’espère que cela ne vous empêchera pas de continuer à me suivre. »
Silence, puis Skye lâche la main de Jemma, contourne la table, et vient serrer le directeur dans ses bras. L’homme tressaille puis accepte l’embrassade, referme ses bras un instant autour des épaules de la jeune fille avant de la relâcher.
« Je suis désolé », dit-elle en reculant d’un pas, et il accepte l’excuse d’un hochement de tête.
A sa suite vient Jemma, qui échange quelques phrases avec Coulson, trop bas pour qu’Antoine puisse suivre, puis l’agent Koening, l’air mécontent, probablement face à cette débauche de secrets. Antoine ne le connaît que depuis quelques jours, mais l’homme semble aussi à cheval sur les procédures de sécurité et le respect de la confidentialité que l’était feu son frère jumeau. L’échange semble toutefois l’apaiser et il laisse place à Antoine, qui tend la main à Coulson.
« Travailler avec vous était déjà un honneur Monsieur », dit-il simplement. « Et ce n’en est que plus vrai à présent. Votre confiance est bien placée.
- L’honneur est partagé, Agent Triplett », répond Coulson de cette manière qu’Antoine a déjà identifiée chez lui et qui fait des mots bien plus qu’une simple formule de positesse.
Hawkeye se met en mouvement, quittant l’immobilité presque surnaturelle qu’il a gradé durant tout l’échange et qui a presque fait oublier sa présence à Antoine l’espace d’un instant.
Il échange un regard avec Coulson et May, puis s’étire.
« Agent Koening, on me dit que c’est vous le responsable des lieux. Je pourrais avoir le tour du propriétaire ? Je serais plus tranquille une fois que je serai familiarisé avec les lieux.
- L’Agent Barton est de niveau Huit », l’informe Coulson.
«Et moi je vais préparer à manger », décide Antoine. « Les rations ça va bien cinq minutes, mais je pense que nous pourrions tous bénéficier de quelque chose d’un peu plus savoureux. » Et d’un peu de relaxation et de cohésion d’équipe. « Ce sera prêt dans une heure. Personne n’a rien contre les pizzas ?
- Je vais t’aider », intervient Skye. « Je fais une pâte du tonnerre. Jemma ? »
La jeune femme hésite, pèse manifestement le pour et le contre entre ça et retourner immédiatement s’enterrer dans son laboratoire.
« J’arrive. Je vais juste me changer et je vous rejoins. »
Une fois la salle de guerre vidée, Melinda et Coulson se font face, dans le silence inconfortable du ‘qui va céder et parler en premier’… C’est Melinda qui se jette à l’eau.
« Beau discours. Je suis désolée d’avoir essayé de te manipuler plutôt que de te dire la vérité. Ça ne se reproduira plus.
- Et je suis désolé de t’avoir crié dessus.
- On est quitte ?
- On est quitte. »
Elle va jusqu’à l’un des placards qui occupent l’un des murs, pousse un panneau le long de système de refroidissement du serveur et en tire deux bières nichées dans un recoin.
« Je te rassure, ce n’est pas moi qui les ait mis là. Je soupçonne les ingénieurs qui ont mis la base en place d’avoir oublié de vider leur réserve avant de repartir », commente-t-elle. A son regard éloquent elle hausse un sourcil amusé et vient s’assoir à ses côtés sur le rebord de la table.
« L’autre jour tu te demandais si cette nouvelle mission était la promotion la plus inespérée au monde, ou le pire cadeau empoisonné… Tu as trouvé ? »
Il fait cliqueter sa bière contre la sienne et soupire.
« Je pense… Je pense que ça pourrait être les deux. »
Le silence qui suit est confortable, jusqu’à ce qu’elle se tourne à demi vers lui.
« Alors, l’Agent Barton ? »
Il ne répond rien, mais le rougissement infime de ses oreille le trahi. Il prend une longue gorgée, soupire, puis regarde autour de lui.
« Les murs de cette base sont vraiment hideux, tu ne trouves pas ? »
no subject
Date: 2014-10-02 03:57 pm (UTC)Pauvre Phil, d'ailleurs, tu parles d'un boulot ^^ On peut dire que Fury lui a laissé un job pas du tout compliqué!!! J'aime énormément la façon dont tu dépeint May et son amitié avec Coulson. Je trouve que les fandoms en général manquent de représentation intéressantes d'amitié homme-femme, encore plus dans le cas de personnages de leur âge, et d'ailleurs manquent en général de personnages comme May. Tu la campes avec beaucoup de vraisemblance par rapport au personnage,c 'est très plaisant à lire. J'aime que Jemma soit prête à tout pour sauver son pauvre coéquipier: la scène où ils étaient à l'eau dans la série...c'était tellement marquant que mon pauvre petit coeur en avait pris un coup!!
Oh, et J'ai lu les deux premiers Hawkeye de Matt Fraction, que j'ai beaucoup appréciés, et les petites touches l'évoquant m'ont beaucoup amusé! Et Clint a emmené son chien !! ^^
C'est une review un peu décousue, mais pour dire cela plus calmement: Merci. C'était une très jolie fic.
no subject
Date: 2014-10-03 02:08 pm (UTC)Ecrire May était très sympa, et c'est la première fois depuis longtemps que j'ai écrit une fic avec des POVs multiples, du coup c'était aussi un petit challenge à moi-même. :)
Un autre truc c'est que je me suis forcé à ne pas regarder le premier épisode de la nouvelle saison avant d'avoir fini et rendu ta fic... et en le regardant ensuite je me suis dit que finalement elle ne se case pas trop mal dans l'élipse entre les deux saisons. Il reste le point des choses que Coulson cache manifestement à Skye (probablement sur ses parents), mais si je m'étais embarqué là dedans en plus, tu n'aurais jamais vu arriver ta fic. ^^
Wendigo