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Titre : Du romantisme des baisers sur un chantier archéologique
Auteur : Chat alors (Participant.e 15)
Pour : Lorelei (Participant.e 18)
Fandom : La Momie
Persos/Couple : Ardeth/Jonathan, Evelyn.
Rating : K+ je crois
Disclaimer : La momie ne m’appartient pas.
Prompt : Evy est tour à tour amusée, agacée et exaspérée par son frère. Alors quand il décide d'aller fureter du côté de la tombe de Toutankhamon en plein pendant les fouilles de Carter, elle est prête à s'arracher les cheveux. Et s'il y a bel et bien une malédiction dessus, il est temps de faire appel à Ardeth pour remettre un peu de bon sens dans la tête de Jonathan.
Notes (optionnel) :

1) Maman a tort
2) C’est beau l’amour
3) L’infirmière pleure
4) Je l’aime

Ahem

1) Je n’ai pas trouvé de meilleur titre jusqu’à présent, mais je suis ouverte aux suggestions
2) Ardeth et Jonathan switchent entre le vouvoiement et le tutoiement (surtout Jonathan), pour suivre avec le film dans sa version française où c’est un bon gros BORDEL !
3) Je ne sais pas si c’est ce à quoi tu t’attendais, cher.e prompteur mais j’espère que ça te plaira ! J’ai eu du mal à imaginer Evelyn faire appel à Ardeth pour sermonner Jonathan, j’ai donc contextualisé de manière à expliquer la présence d’Ardeth sur le chantier de fouilles et comment et pourquoi il met en garde Jonathan. Je dois avouer n’avoir jamais écrit sur ce couple jusqu’à présent, en tout cas, rien qui ne soit pas « implied » mais j’espère ne pas m’être trop cassée les dents. J’espère que ma version pour ton prompt te plaira, et je vous souhaite à tous.tes une bonne lecture !
4) Oui, j’écoute Mylène Farmer


* * *


— Madame, ayez l’obligeance de quitter ce chantier ! vociféra Carter

— Pas avant que vous m’ayez écouté, Monsieur Carter ! répliqua Evelyn avec autant d’énergie.

En rétrospection, songea Jonathan, rejoindre l’équipe archéologique d’Howard Carter n’était pas une aussi bonne idée qu’elle n’en avait l’air sur le papier.

Toutefois, il y avait quelque chose de divertissant dans le fait de voir une force de la nature, telle qu’Evelyn Carnahan-O’Connell, rencontrer une autre force de la nature telle qu’Howard Carter.

Le milieu de l’archéologie pouvait être un lieu impitoyable. Nombreux étaient ceux qui se battaient, utilisant les mots comme des armes acérées, et qui sabotaient les fouilles d’autres équipes, dans l’espoir d’être celui à faire la découverte du siècle et supplanter ainsi leurs rivaux. La reconnaissance éternelle et mondiale était de l’ambroisie et les archéologues voulaient s’enivrer. Ainsi, il était mal vu pour ces scientifiques de voir de nouveaux venus – des étrangers, vraiment – demander un entretien au chef de fouille, voire même proposer de rejoindre l’équipe. Qui plus est, lorsque l’un de ces nouveaux venus était une femme.

Une femme au nom d’Evelyn Carnahan – O’Connell. La femme. Celle dont le nom déclenchait des frissons de peur et d’admiration au sein du milieu archéologique. Une archéologue brillante, une égyptologue remarquable, mais aussi celle qui avait détruit la bibliothèque du Caire et déclenché une malédiction à Hamunaptra. Peu importe qu’elle n’était pas la seule à faire partie de l’équipe de fouille, et donc pas la seule fautive dans l’histoire, et qu’elle avait mis fin au règne d’Imhotep. Pour ces messieurs bien pensants du milieu, elle était une femme et donc la seule responsable.

Elle était autant admirée pour son intelligence et ses compétences qu’elle était crainte par sa manie de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Jonathan s’étonnait de ne pas voir Rick aux côtés de sa femme, à l’épauler sinon à calmer ses ardeurs. D’ailleurs, ou était-il passé cet Américain ?

Il fut tiré de ses pensées lorsque sa sœur s’installa à côté de lui, un air déterminé mais exaspéré sur son visage.

— À en juger par ton expression, ça ne s’est pas bien passé, fit remarquer Jonathan, amusé.

— Cet homme est impossible, Jonathan ! Bien-sûr, il est brillant mais ce qu’il peut être têtu ! souffla-t-elle.

Jonathan cacha un rire, se retenant de dire à sa sœur qu’elle pouvait être aussi têtue, sinon pire qu’Howard Carter.

— Il refuse de m’écouter, mais il faudra bien qu’il m’entende ! C’est capital… !

Evy gigotait beaucoup tandis qu’elle parlait, signe de son irritabilité. Jonathan ne la connaissait que trop bien. Si cela continuait, le ton allait monter…

— Ma jolie petite sœur adorée chérie et adorée, dit Jonathan avec précaution (il valait mieux calmer le jeu, c’était comme aux cartes, utiliser d’abord la flatterie et les compliments avant l’affrontement). Tu sais que je suis toujours prêt à t’épauler, quoiqu’il arrive mais… tu ne crois pas qu’il serait temps d’abandonner ?

— Non, c’est impossible Jonathan ! Ça peut être la découverte du siècle ! Et imagine que ces rumeurs de malédiction sont vraies ? Il vaut mieux rester par précaution, nous ne voulons pas d’une autre catastrophe !

Jonathan se retint de rire. À moins que Toutankhamon ne soit réveillé d’entre les morts et poussé dans une folie vengeresse, toute autre éventuelle malédiction ferait bien pâle figure à côté d’Imhotep… et puis allons ! Ce n’était pas comme si l’Égypte était un no man’s land où, au lieu de tomber sur une bombe à chaque pas, on tombait sur une malédiction… du moins, il l’espérait, et il changerait la définition de son dictionnaire.

Égypte antique : ancienne civilisation du nord-est de l’Afrique, concentrée le long du cours du Nil, couvrant une période d’environ 3 000 ans dont le peuple était bien trop porté sur les malédictions, mais heureusement nous ont légué de bien nombreux trésors qui n’attendent qu’à être découverts par moi
Important : attention aux momies vengeresses. Éloigner Evy des artefacts maudits.
(Jonathan Carnahan, novembre 1922)

Oula… retour sur Terre, Jonathan !

— Justement ! dit-il en se ressaisissant. Il ne vaut mieux pas être dans les parages lorsque ça arrivera !

— Jonathan, enfin ! protesta Evelyn, voulant le rabrouer.

Jonathan choisit de se méprendre sur la raison de sa protestation, l’occasion de taquiner sa sœur était trop belle.

— Tu as raison… abandonner tout ce trésor… Les rumeurs de cette malédiction peuvent les effrayer, ainsi nous aurons main mise sur les fouilles et sur le trésor !

Jonathan ! s’écria Evelyn, exaspérée, dont le ton de voix s’avérait aussi fort que son poing sur l’épaule de Jonathan.

— Ouch, Evy ! Ça fait mal !

— Un peu de sérieux, Jonathan et tiens-toi tranquille je t’en supplie… dit Evy, presque suppliante. Je sais combien tu aimes les trésors anciens, mais ce n’est vraiment pas le moment ! Tu peux nous attirer des ennuis !

— Tu es gonflée Evy… rétorqua Jonathan. Moi, attirer des ennuis ? Qui a lu la formule dans le Livre des Morts et ressuscité Imhotep ?

— Et qui a volé un artefact précieux qui contenait la carte vers Hamunaptra ? répliqua Evy en haussant d’un sourcil.

— … Touché.

Elle était devenue trop forte à ce jeu, il ne pouvait pas s’empêcher de l’admirer pour sa répartie et s’en agacer en même temps. C’était beaucoup plus divertissant quand elle le faisait à son mari ou à une tierce personne. Pas lui ! Son grand frère adoré !

Evelyn soupira, essayant de retrouver son calme.

— Je retourne à notre emplacement, je vais travailler mes arguments… je ne quitterai pas cet endroit tant que Monsieur Carter ne m’aura pas écouté !

Elle lui serra affectueusement l’épaule, puis s’éloigna.

Jonathan l’observa jusqu’à ce qu’elle soit hors de vue, puis sa concentration fut troublée par un rire grave, plaisant.

— Votre sœur est… tenace, retentit une voix derrière lui.

— Vous n’avez pas idée ! répondit automatiquement Jonathan

Il se retourna et fut frappé de surprise.

Le visage amical et amusé d’Ardeth Bay lui faisait face, et le cœur de Jonathan bondit dans sa poitrine.

— Ça alors, Ardeth, vieille branche ! s’exclama Jonathan, ravi.

— Bonjour mon ami, lui répondit Ardeth.

Dieu, il n’avait pas changé, constata Jonathan. Il était toujours aussi beau que dans ses souvenirs. Jonathan sentit les battements familiers de son cœur battre avec énergie, comme ce fut le cas lors de sa dernière rencontre avec le Medjai. Du calme, toi, rabroua Jonathan à son cœur.

— Quelle surprise, qu’est-ce qui t’amène ici ?

— Mes hommes m’ont signalé la présence d’étrangers sur ce site. Lorsque j’ai entendu les mots « O’Connell-Carnahan », « momie » et « malédiction », j’ai su que je devais venir.

…. Ah.

— Ai-je eu tord, mon ami ?

— …… non, je suppose que non, concéda Jonathan. Vous avez donc fait tout ce chemin pour… quoi, nous dissuader de participer à cette fouille ?

— … J’espérais vous parler, tout simplement, mon ami.

— Dois-je me sentir honoré de voir le chef des Medjai se déplacer pour nous ? voulut plaisanter Jonathan. Ou bien, le lieu est donc si dangereux que ça ?

Ardeth sourit à son tour. Jonathan fondit intérieurement, il espéra qu’il n’avait pas l’air d’un jeune amoureux transit.

— Non mon ami… je suis venu parce que nous nous connaissons, il n’aurait pas été juste de vous envoyer quelqu’un d’autre que moi à votre rencontre.

— J’imagine bien… Ce n’est pas que je ne suis pas ravi de te voir, mon vieux, mais qu’est-ce qui t’amène exactement ici ?

— J’ai compris votre intérêt pour ce site et ce qu’il renferme. Votre sœur est très… passionnée.

Jonathan se retint de rire. C’était le cas de le dire !

— Quand Evy a décidé de quelque chose, c’est difficile de l’en dissuader !

— Je l’ai compris, répondit Ardeth non sans humour. Seulement, je me dois de vous recommander la plus grande prudence. Vous, ainsi que l’équipe de ce Monsieur Carter, ignorez tout de ce que renferment ces lieux… c’est un lieu sacré de repos qu’il s’apprête à profaner.

Tiens, tiens, tiens, son cher ami Ardeth en saurait-il un peu plus sur la question ? Il se devait de l’interroger !

— Ainsi donc, il y aurait une sépulture sous nos pieds ? Tout le monde pense qu’il n’y a plus rien à fouiller dans les parages, même si Carter croit le contraire… il espère découvrir quelque chose… c’est à cause de ces rumeurs, vous voyez…

Dans la région de la vallée des rois, il était coutume de dire qu’elle avait été épuisée par les pilleurs et les égyptologues, et qu’il ne restait ainsi plus rien à découvrir qui n’ait déjà été découvert ou volé. Depuis la nuit des temps, la vallée des rois avait attiré des touristes, chercheurs et pilleurs et aucune tombe n’avait pu leur échapper, mais des rumeurs persistaient… que quelques tombes avaient pu passer entre leurs griffes et demeuraient enfouies sous terre. Les « on dit » parlaient de la tombe de Toutankhamon, au règne court et effacé, dont le trésor funéraire, faste et colossal, demeurait entier et intouché depuis l’Antiquité. D’autres parlaient de la dernière demeure de Cléopâtre, la dernière reine d’Égypte, dont la localisation demeurait cachée, perdue pour l’humanité. Tant d’illustres souverains au trésor colossal qui attendaient d’être découverts.

Il se disait aussi que certains de ces lieux étaient marqués par la malédiction du pharaon et que quiconque troublerait le repos de sa momie et volerait ses trésors trouverait la mort incessamment sous peu.

Des histoires de bonne femme, certains diraient-il. Des superstitions. Pourtant, Jonathan aimait ces histoires. Il était certes moins passionné que sa sœur, mais il y avait quelque chose de grisant et d’émouvant à l’idée qu’une sépulture d’un illustre personnage allait se présenter à eux, que l’Égypte ancienne n’avait pas fini de dévoiler son histoire et ses mystères. Et ses trésors. Aussi et surtout ses trésors.

Jonathan aimait ces histoires. Moins celles sur la malédiction. Il avait assez donné avec Imhotep, merci bien !

— Parfois, même les rumeurs décèlent une part de vérité, dit Ardeth, énigmatique.

— Vraiment ? Et quelle serait cette vérité, mon ami ? Il y a bien quelque chose, n’est-ce-pas ? Sinon vous ne seriez pas ici… Est-ce que ce lieu contient un trésor colossal comme on le dit, ou est-il maudit ?

— C’est un lieu qui renferme un trésor et une malédiction.

Jonathan soupira. Pourquoi les deux allaient souvent de paire. Les anciens égyptiens étaient donc si paranoïaques que ça ?

— Il n’est pas prudent d’y entrer, mon ami.

— Excuse-moi… je ne veux pas donner l’impression de douter de ta parole mais comment tu en es sûr ? Tu as déjà visité le lieu, fais un peu de tourisme ou quelque chose comme ça ?

— Nous, Medjai, sommes tenus de protéger ces lieux, ainsi nous avons appris à connaître tout ce qu’il y a à savoir sur eux.

— C’est vrai ? demanda Jonathan, intéressé. Justement, vous pourriez m’en dire plus… vous savez comment accéder au tombeau et ce qu’il renferme ? Si c’est la tombe d’un pharaon, imaginez les richesses qui s’y trouvent ! Vous savez ce qu’elle contient exactement ? Ahem… simple curiosité scientifique bien-sûr.

Ardeth l’observa comme s’il avait envie de rire. Jonathan ne voyait absolument pas ce qu’il y avait de drôle.

— Ah, mon ami…

Dieu, le ton de sa voix est si tendre… ce n’était vraiment pas bon pour ses nerfs. Il avait l’impression de sentir des papillons voler dans son ventre.

— Il ne serait pas sage d’essayer de profaner ce lieu sacré, Jonathan, reprit Ardeth avec plus de douceur. Vous ne savez pas quelles en seront les conséquences…

— Ce lieu est donc vraiment maudit ? demanda Jonathan, à la fois dubitatif et curieux.

— Pas au sens auquel vous l’entendriez… ce lieu renferme une énergie bien ancienne, il recueille le repos éternel d’une âme bien jeune qui a quitté ce monde terrestre de façon brutale. Il serait plus sage de laisser les morts continuer de reposer dans la plus profonde sérénité. Ils n’apprécient pas de voir leur sommeil troublé.

Jonathan s’assombrit, son esprit le ramena malgré lui vers les champs désolés d’un no man’s land, où la pluie d’octobre s’était mêlée au sang qui avait coulé. Dans ces champs retournés par les bombes, bon nombre de ses camarades reposaient, sans avoir eu la chance d’être découverts ou qui ont été enterrés à la va-vite, sans sépulture, sans fleurs pour les honorer. Juste la terre, le froid et l’oubli.

— Oui, vous avez raison… mais les morts restent ce qu’ils sont. Des morts. En matière de cruauté, les vivants font pire, croyez-moi…

Ardeth le contempla sans dire un mot, ses yeux noirs ancrés sur sa figure avec une telle intensité que Jonathan en avait les frissons. Avec courage, il se força à rencontrer les yeux d’Ardeth et fut frappé par l’empathie avec laquelle Ardeth semblait le considérer. Il y avait de la gravité dans son regard, mais il y avait aussi quelque chose de doux… quelque chose que Jonathan connaissait mais ne parvenait pas à y mettre un nom… Qu’est-ce que cela pouvait être…

Puis, la magie s’évapora.

Un bruit assourdissant perça soudainement l’atmosphère, la terre trembla sous leurs pieds, fragilisant leur équilibre, des nuages de poussière et de sable s’élevèrent dans les airs, envahissant les poumons, des cris se firent entendre, l’agitation régnait en mettre autour d’eux.

Jonathan perdit l’équilibre sous la force de la terre agitée et il se sentit chuter, lorsque deux bras le rattrapèrent, s’agrippant fermement à lui, la ramenant contre la sécurité d’un corps chaud. Jonathan n’avait cependant pas le luxe de l’apprécier à sa juste valeur, son esprit trop préoccupé par ce qu’il venait de se passer.

La terre avait cessé de trembler, le bruit assourdissant avait laissé place à des hurlements et des conversations agitées. Tout le monde bougeait autour d’eux. Jonathan entendait des brides de mots, tels que « c’est insensé! », « faites attention ! » ou encore « quel manque de prudence ! » mais son esprit était ailleurs. Où était Evy et comment allait-elle ? Oh, il espérait qu’il ne lui était rien arrivé…

Jonathan se redressa, constatant avec un peu de gêne qu’il était toujours dans les bras d’Ardeth et que celui-ci n’avait rien fait pour s’en démêler.

Avec regret, il se libéra de ses bras. En d’autres circonstances, il aurait rêvé s’y réfugier et s’imprégner de l’odeur du Medjai jusqu’à s’enivrer.

— Que s’est-il passé au juste ? demanda Jonathan et il se félicita que sa voix ne tremblait pas.

— Il me semble qu’il y a eu une explosion, répondit Ardeth en observant les environs. Ce Carter est furieux.

C’était un euphémisme, il était positivement en train de sermonner un groupe de ses hommes. Jonathan ne s’en inquiéta pas davantage. Sa priorité, c’était sa sœur. Il partit à sa recherche en compagnie d’Ardeth et fut soulagé de la voir saine et sauve, bien que secouée. Rick se tenait à ses côtés, un bras protecteur autour des épaules d’Evelyn, alors qu’elle leur racontait ce qu’il s’était passé. Visiblement, une poignée d’hommes de l’équipe avait manipulé des explosifs en vue de les stocker en lieu sûr, loin du chantier où Carter avait commencé à fouiller. Sous une manipulation maladroite, un explosif s’était fragilisé puis déclenché sitôt les hommes s’étaient éloignés pour chercher le reste de la cargaison. Heureusement pour tout le monde, ils avaient tout juste commencé à déposer les explosifs ainsi l’impact avait été moins grave et aucun mort et aucun blessé n’était à déplorer, outre du matériel de fouille et quelques bagages personnels sérieusement endommagés.

Rassuré et après s’être assuré que sa sœur n’était pas blessée et qu’elle était entre de bonnes mains (« Oui, je vais bien Jonathan… Ne t’inquiète pas pour moi… Puisque je te dis que je vais bien ! Honnêtement, tu es pire que ne l’ont été nos parents ! »), Jonathan s’éloigna avec l’idée de retrouver leurs bagages pour y dénicher sa flasque d’alcool. Après tout ce remue ménage, un petit réconfortant ne pouvait pas faire de tord !

Il fut surpris lorsqu’Ardeth lui demanda la permission de l’accompagner et de marcher à ses côtés. Il avait pensé qu’il aurait préféré rester en compagnie de Rick et Evy… il avait toujours semblé qu’il s’entendait bien mieux avec Rick, avec qui il avait bien plus d’affinités, qu’avec… eh bien, juste lui. Jonathan.

Il ne le repoussa cependant pas. Qui était-il pour refuser sa compagnie ?

Il était étonnant de constater à quel point il était aisé de discuter avec Ardeth. Jonathan était d’un naturel bavard, il avait la conversation facile, surtout quand il était nerveux, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il était sincèrement et secrètement heureux de la présence d’Ardeth, qu’il ne pensait plus revoir après les événements d’Hamunaptra, mais aussi terriblement nerveux de se retrouver en sa présence, avec son traître de cœur qui était très énergique, sans oublier la sensation de papillons dans son ventre dès qu’Ardeth s’approchait de son espace personnel. Ainsi, pour cacher ses sentiments, Jonathan s’était mis à parler, de tout et de rien. Il posait des questions à Ardeth. Que devenait-il, qu’avait-il fait depuis Hamunaptra, comment se passait sa vie de Medjai, s’il n’avait pas rencontré de momie revenue d’outre-tombe, ainsi que des questions sur sa culture. Il lui parlait également de lui-même, du retour en Angleterre après l’Égypte, du mariage d’Evy et de Rick, du travail d’Evy au musée des antiquités britanniques, de sa nouvelle vie à lui après les richesses d’Hamunaptra.

Il avait parfois peur de trop parler et d’ennuyer Ardeth ou, pire, le faire fuir. Et s’il se rendait compte qu’il était positivement ennuyeux ? Et s’il préférait aller voir Rick et Evy ?

À son étonnement mais aussi à sa plus grande joie, Ardeth ne montrait aucun de ces signes et semblait écouter avec attention ses mots, et répondait à ses questions sans retenue.

— … et c’est alors que ces rustres m’ont menacé ! raconta Jonathan. Il s’avérait que la jeune femme que je charmais alors était la petite sœur du chef de gang. Ils m’ont menacé des pires atrocités ! Heureusement que Rick était là… ces Siciliens ne sont vraiment pas courtois. Heureusement qu’ils ont une excellente gastronomie… mais ce n’est tout de même pas ma faute si je l’ai remporté aux cartes… ni que je m’entendais très bien avec sa sœur.

— Est-ce seulement pour ces raisons qu’ils se sont montrés si menaçants ? demanda Ardeth, espiègle.

Ce satané Medjai ne le connaissait que trop bien, alors que Jonathan savait si peu de choses sur lui. C’était injuste et terriblement frustrant !

— … bon d’accord, il se pourrait que ce n’était pas un simple jeu de cartes et que nous avions misé… de l’argent et quelques petits objets de valeur de rien du tout. Ils n’ont pas été très contents de perdre.

Ardeth repoussa la tête en arrière et lâcha un rire amusé. Ce son était la plus belle des musiques aux oreilles de Jonathan.

— Ah, Jonathan… dit Ardeth, amusé et… tendre ?

Tendre ? Non, ce n’était pas possible. Pourquoi Ardeth le regarderait-il de cette façon ? La chaleur devait lui jouer des tours.

— Vous m’avez manqué, lâcha-t-il enfin, avec un sourire tendre étirant ses lèvres.

Ardeth l’observa un moment, sans plus rien dire. Il semblait réfléchir.

Flatté par ses paroles, mais nerveux face aux yeux d’Ardeth le fixant sans ciller, Jonathan s’apprêtait à répondre à la plaisanterie lorsque le visage d’Ardeth se pencha soudainement vers le sien.

Figé par la surprise, les mots lui échappant, il sentit le souffle chaud d’Ardeth caresser son visage avant que ses lèvres ne touchèrent finalement les siennes.

C’était soudain, brûlant mais doux, très doux, mais un baiser que Jonathan aurait apprécié et répondu avec plaisir, mais il était envahi par le choc et la surprise, les questions se bousculant dans sa tête. Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi il m’embrasse ? Qu’est-ce que je dois faire ? Je dois rêver, ce n’est pas possible. Est-ce qu’il me joue un tour ?

Ayant remarqué son absence de réponse et la raideur de ses membres, Ardeth se retira et l’observa avec une certaine inquiétude et des questions dans son regard.

Jonathan avait parfaitement conscience d’avoir l’air idiot à le regarder bêtement, sans rien dire. Il ne parvenait pas à comprendre ce qu’il s’était passé, et quelle était la raison derrière le geste d’Ardeth.

Allez Jonathan, dis quelque chose !

— Si c’est une plaisanterie, dit-il enfin. Je dois dire que c’est de très mauvais goût !

Faîtes qu’il ne me brise pas le cœur, il est déjà assez fragile comme ça…

Ardeth le fixa, sans dire un mot et Jonathan avait l’impression que ces yeux pouvaient sonder son âme. Il avait un regard si hypnotique. Il ne pouvait s’y soustraire, même s’il le souhaitait. Les Medjai avaient-ils ce pouvoir ? Jonathan craignait qu’Ardeth n’aimerait pas ce qu’il pourrait y trouver…

Un tel regard, profond et sombre, il pourrait s’y perdre et tant pis si cela faisait de lui semblable à une jeune fille sentimentale.

Ardeth secoua la tête, faisant se mouvoir gracieusement ses boucles brunes. Dieu, comment pouvait-il avoir l’air aussi séduisant en faisant un geste aussi anodin ? Ce n’était pas juste ! Jonathan ne pouvait prétendre à un tel charisme en faisant de même, ni d’avoir le pouvoir d’y résister.

— Non, mon ami… pas une plaisanterie…

Jonathan le fixa, n’osant y croire. Il était trop habitué aux déceptions.

— Eh bien, qu’est-ce que c’est, si ce n’en est pas une ? demanda-t-il, sur la défensive.

— Vous… me plaisez beaucoup, Jonathan, avoua Ardeth avec une telle candeur que cela le rendait presque innocent, vulnérable.

Jonathan laissa échapper un rire sans humour.

— Excuse-moi Ardeth mon vieux… j’ai un peu du mal à y croire.

Qu’est-ce que cet homme si beau, si fort, si parfait pouvait bien lui trouver ? Evy, il aurait compris. Sa sœur était tellement belle, talentueuse, drôle et courageuse. Même Rick. Mais lui n’avait pas grand-chose pour lui. Il était le frère raté, bien moins courageux et intelligent.

— Pourquoi donc ? demanda Ardeth, non sans surprise.

— Pourquoi ? (Jonathan lâcha un soufflement dubitatif). Pourquoi ? La réponse s’impose d’elle-même, non ? Allons, qui voudrait d’un lâche doublé d’un archéologue raté ?

Qui plus est avec un léger penchant pour la boisson…

— C’est un regard bien dur que vous avez sur vous, Jonathan.

— N’est-ce pourtant pas la vérité ? Je ne suis peut-être pas malin comme ma sœur, mais je suis au moins lucide là-dessus…

— Cela m’attriste beaucoup de vous voir vous considérer ainsi, mon ami… Vous, un homme avec bien de nobles qualités…

— Oh oui, des qualités ! Être lâche, peureux, trop attiré par les trésors, ni fort ni intelligent, gringalet… et un sens de l’humour assez pauvre. Le voilà, le vrai Jonathan Carnahan.

— Mais ce n’est pas ce que vous êtes, Jonathan.

— Ah oui ? Et qui suis-je pour vous, puisque vous semblez vous y connaître ?

— Quand je vous vois… Je vois un homme courageux (il ajouta, voyant Jonathan prêt à protester), un homme qui a certes peur, et avec raison, mais qui était prêt à affronter la créature et les dangers de l’Égypte pour aller secourir sa sœur. Je vois un homme qui a su lire les écritures anciennes pour aider à mettre un terme à la malédiction d’Imhotep. Je vois un homme qui est resté, malgré les dangers, pour rester aux côtés d’une sœur qu’il aime par dessus tout. Je vois un homme à qui on peut se fier, auprès de qui on peut se tourner. Quelqu’un que je suis heureux de connaître et d’appeler « mon ami », un homme dont je souhaiterai tout connaître et me rapprocher, s’il me le permets.

— Je… vous…

Tant de compliments et de paroles positives… il n’en avait pas l’habitude… il ne savait pas comment réagir.

— Je vous ai réduit au silence, mon ami ? demanda Ardeth, gentiment moqueur. C’est bien inhabituel. Il me semblait que rien ne pouvait vous empêcher de parler.

Cette taquinerie le fit redescendre sur Terre.

— Oh, ça suffit bien ! Vous n’êtes pas drôle Ardeth ! répliqua Jonathan, à la fois vexé et amusé bien malgré lui, s’empêchant de rire, Ardeth avait le don pour réussir à le détendre.

— Et vous, vous êtes adorable, répondit Ardeth avec un sourire tendre, amusé.

— Non, je ne lui pas… commença à protester Jonathan.

— Ce n’est pas dans mes habitudes de mentir, Jonathan.

Non, cela ne l’était pas, concéda Jonathan en son for intérieur. Il n’avait jamais vu le Medjai agir de façon trompeuse ou hypocrite. Même lorsqu’il s’agissait de danger, il n’avait jamais édulcoré ses paroles. Il avait toujours été sincère, une sincérité brutale parfois, mais toujours la vérité. C’était dans sa nature, une nature belle et honnête.

S’il doutait encore de ses mots, il ne pouvait pas douter de son expression. Ardeth le regardait avec une sincérité nue et une tendresse dévoilée qu’il s’en sentit gêné malgré lui. Devant l’intensité de ce regard et de ses propres émotions, il voulut fuir et baissa les yeux et détourna le regard.

La main d’Ardeth, brûlante contre sa paume, le força à lui faire face. Ses yeux rencontrèrent ceux d’Ardeth, d’un regard brûlant et intense. Bon sang, comment pouvait-on avoir un regard pareil ? Ça devrait être interdit ! Oui, interdit !

— Comment puis-je vous persuader de mes sentiments, Jonathan ?

— Eh bien… je… je ne saurais dire, balbutia Jonathan, perdant peu à peu ses moyens face à sa proximité avec le Medjai.

— Peut-être que ceci vous prouvera la sincérité de mes sentiments… murmura Ardeth en se penchant.

Jonathan sentit l’odeur naturelle et enivrante de son compagnon alors que ses lèvres, douces et chaudes, rencontrèrent de nouveau les siennes. C’était infiniment doux et respectueux de sa personne, mais leur sage baiser se transforma bientôt en quelque chose de plus passionné et fougueux, à l’initiative d’Ardeth, ce qui laissa Jonathan à bout de souffle, et le cœur affolé.

Ardeth se retira légèrement et Jonathan vit son sourire et la tendresse de son regard. Jonathan se dit que si Cupidon existait, une nouvelle flèche venait de le transpercer en plein cœur, et qu’on lui offrait celui qu’Ardeth avait décroché pour lui.

Il se reprit, voyant qu’Ardeth attendait une réaction de sa part.

— Eh bien… je ne suis pas sûr, mon vieux… je pense que j’ai encore besoin d’être persuadé.

Son sourire était un peu hésitant mais il se voulait espiègle.

Le sourire d’Ardeth était éclatant, et il s’attela à prouver combien et avec quel enthousiasme ses sentiments étaient sincères.

Jonathan doutait toujours de lui-même, et un jour, avec le temps, parviendrait-il à croire à sa valeur et combien il méritait l’amour d’Ardeth.

En attendant, il profitait de l’instant présent, s’enivrant de la sensation des lèvres d’Ardeth sur les siennes puis sur sa peau, et de la sincérité des sentiments d’Ardeth.

Encore… et encore… et encore.

Date: 2022-05-28 07:12 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Pauvre Jon, comment il se considère mal :'( Heureusement qu'Ardeth est là pour tenter de redresser la barre ! x) Je ne sais pas si sa méthode fonctionne mais en tout cas, elle plait à Jon, c'est le principal :p
C'était bien sympa à lire en tout cas, merci !

MoustiCat

Date: 2022-05-29 07:57 pm (UTC)
From: (Anonymous)
J'ai toujours imagé Jonathan avoir un problème de confiance en lui, ça se ressent un peu dans les films (notamment quand il dit à Evy dans le premier film "je n'ai jamais rien trouvé, s'il-te-plaît dis-moi que j'ai trouvé quelque chose"), en tout cas c'est comme ça que je l'interprète, et j'aime l'idée d'Ardeth qui essaye de le rebooster, de lui montrer qu'il a des qualités

Merci en tout cas, contente que ça te plaise :)

Chat alors

Date: 2022-06-18 12:02 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Merci pour ce prompt, c'est tout à fait le genre de chose que j'espérais !

Date: 2022-08-27 07:57 am (UTC)
From: (Anonymous)
Merci à toi !
Contente que ça te plaise :)

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