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Titre : Sang et cendres
Auteur : Bibifoc (Participant.e 21)
Pour : Mary Idylle (Participant.e 17)
Fandom : Our flag means death
Persos/Couple : Izzy->Ed
Rating : M
Disclaimer : David Jenkins a créé la série et cette version des personnages !
Prompt : quand ils étaient jeunes, c'est Ed qui a fait le tatouage d'Izzy au visage, et c'est aussi le moment où ce dernier a réalisé qu'il aimait ça quand Ed lui faisait mal
"He, Izzy, pourquoi tu n'as pas de tatouages ?"
Le temps est bien trop calme; l'équipage ressent un mélange d'ennui et d'inquiétude, car les réserves d'eau baissent. Izzy tente de ne pas être trop soucieux. La dernière fois qu'Edward s'est inquiété en regardant la forme des nuages à l'horizon, il y a eu une violente tempête qu'il était le seul à avoir prévu. S'il ne s'inquiète pas maintenant, c'est que tout ira bien.
Ou alors, qu'il est trop occupé à tourner son esprit vers des sujets futiles. Izzy jure mollement, mais répond quand même. "Je n'ai jamais eu assez d'argent à consacrer à des dépenses inutiles."
"Donc tu n'as rien contre," répond Edward avec un grand sourire, inteprétant la réponse de la façon qui l'arrange le plus, bien sûr. "Je pourrais te tatouer."
Izzy est tenté de dire oui, parce que le sourire d'Edward peut lui faire oublier sa frustration du calme plat, d'être prisonnier de l'ennui commun. Tant qu'Edward sourit de cette façon, le temps ne passe pas, chaque heure est une précieuse seconde.
Mais il ne se sent pas moins le devoir de faire remarquer les évidences. "Tu ne sais pas faire un tatouage."
"J'ai acheté de quoi," dit Edward. "Je vais apprendre. Quand je me débrouillerai, je ferai tous les tatouages que tu veux gratuitement."
Izzy pèse le pour et le contre. Il sait qu'Edward apprend très vite, quand il ne se lasse pas avant. Mais pas au point de réussir un tatouage du premier coup.
"Evidemment, il paraît que cela fait un peu mal," dit Edward. "Mais ça ne peut pas être si difficile, si ?"
Izzy serre les dents.
Peut-être que l'esprit d'Edward continue de battre la campagne, sans direction. Cela lui arrive. Mais un instinct primal crispe la mâchoire d'Izzy. Ed l'a défié. De façon tellement frustrante, parce qu'il peut prétendre ne pas l'avoir fait exprès, et...
Izzy ne peut pas résister à Edward. A chaque fois, il en voit la possibilité, un chemin noir et stérile et direct et si simple devant lui, et qui clairement ne lui rapportera aucune satisfaction.
"Comme si tu pouvais me faire mal avec des petites aiguilles," rétorque-t-il, offensé.
Izzy a reçu un coup d'épée dans le bras, qui était dirigé vers la poitrine d'Edward, une fois. Et ce n'est rien devant le nombre de fois où il a laissé des ampoules brûler ses mains et ses pieds dans des plans de son invention. Chaque douleur qu'il endure pour lui les attache un peu plus, dans les souvenirs d'Izzy en tout cas, un noeud impossible à défaire parce qu'il est taché de sang. Dans les souvenirs d'Edward aussi, avec un peu de chance. Izzy n'est pas certain de croire à sa chance. Mais il croit au sang, parfois.
"Vas-y, essaie seulement," grogne-t-il, avec une grimace offensée, parce que même si Izzy sait qu'Edward peut lui faire faire n'importe quoi, même si Ed le sait probablement aussi, Izzy essaie toujours de maintenir l'illusion pour un entourage imaginaire (ils sont seuls sur cette partie du pont, et aucun dieu n'existe)
Edward choisit de prendre son acquiescement réticent comme de l'enthousiasme, ou alors il en a juste assez pour eux deux. "Parfait. Couche-toi sur le dos."
Izzy n'avait pas réalisé qu'Edward pensait utiliser son visage comme lieu de première expérimentation. Mais il ne proteste pas. C'est le plus logique, que doit-il faire, se déshabiller devant Edward ? L'idée le frappe comme la foudre, et il est furieux contre son propre esprit, plus encore qu'il l'est contre sa propre soumission. Pourquoi Edward doit-il se pencher sur lui de cette façon, ses longs cheveux caressant son cou ? La seule façon dont cela devrait arriver est s'ils se battaient, à coups de poings, comme des pirates. Mais c'est presque le cas, n'est-ce pas ? Edward l'a défié, et Edward se prépare à lui enfoncer des aiguilles sous la peau. C'est ce dont Izzy a besoin, quand sa maudite imagination s'enflamme.
Edward se penche sur Izzy à nouveau (comment ose-t-il être si près ?) et l'aiguille entre sous la peau d'Izzy. Il se prépare à la douleur. Il se prépare à la supporter, pour montrer à Edward qu'il ne craint rien, et certainement pas cela, qu'il n'est pas ce genre de mauviette.
Izzy se retient de crier quand l'aiguille le transperce. Il s'attendait à la douleur. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle laisse derrière elle une traînée de feu. Ses joues le brûlent, et le désir transperce son ventre. Il ne se contrôle pas, sa cambre, presque imperceptiblement, mais suffisamment pour qu'Edward laisse échapper un petit sifflement contrarié.
"Ne bouge pas."
Edward doit réaliser tout cela, n'est-ce pas ? La tête d'Izzy lui tourne. Mais non, il regarde juste le début de son oeuvre, un sourire satisfait sur le visage.
La seconde piqûre est similaire. Izzy tend tous ses muscles pour ne pas bouger. Il fait semblant de s'immobiliser ; le sang dans ses veines fonce plus vite qu'un ouragan.
Il veut presser Edward contre lui (un genou contre son ventre, cela lui suffirait), il veut le mordre, il veut s'enfuir le plus loin possible, il veut que cela ne s'arrête jamais, combien y a-t-il de piqûres dans un tatouage ?
Il est saisi, un instant, par la réalisation terrifiante qu'Ed ne sait rien de tout cela. Sinon, il arrêterait tout de suite, évidemment, alors est-ce le devoir d'Izzy de se confesser ? Il essaie d'ouvrir la bouche, de trouver les mots. Il en est incapable. Il ne sait pas, il ne comprend pas. Ce n'est pas la douleur, à laquelle il est habitué. Ce ne sont pas les mains d'Ed sur lui, auxquelles il ne s'habituera jamais, mais qui le font juste se pétrifier et souhaiter que le monde finisse avant ce contact, sans pensées impures. C'est un désir tellement plus intime, et aussi moins, parce qu'aucun d'eux ne comprend, Edward moins que lui...
"Hmmm, non, pas comme ça." murmure Edward. Il hésite, change d'angle, appuie son bras gauche sur la poitrine d'Izzy. Le poids est une ancre, qui empêche Izzy de respirer, qui l'empêche de se perdre. S'il tournait la tête, Edward se coucherait-il sur lui ?
Le visage d'Ed devant ses yeux devient flou, à travers des larmes qu'Izzy parvient encore à ne pas laisser couler. Ed semble maintenant fait de ciel, de nuages, quelque chose de beaucoup trop grand.
Izzy était prêt à supporter n'importe quelle souffrance, par fierté, devant Edward et devant lui-même. Mais il n'y a plus aucune fierté ici, quand le plaisir et le désir le noient lentement, quand il veut cela sans mélange. Comment une douleur peut-elle à la fois être aussi aiguë et aussi persistante, son esprit toujours enveloppé par une euphorie grandissante ? C'est comme si la douleur et l'absence de douleur alternaient pour augmenter son désir, au-delà de toute limite.
Comment Edward ose-t-il lui faire aimer cela ? Izzy ne veut pas survivre à cela.
Mais il ne veut pas non plus lui dire d'arrêter, et les aiguilles s'enfoncent sous sa peau, encore et encore, sans cesse et sans pitié.
A la fin, Izzy accepte tout. Même le désir brûlant et perpétuellement insatisfait, même la honte persistante du plaisir est quelque chose qui l'enveloppe, qui le protège, et il oublie même de souhaiter que cela ne s'arrête jamais.
Bien sûr, cela s'arrête. Cela a duré une éternité. C'était infiniment trop court.
Izzy ouvre les yeux à nouveau. Le visage d'Edward est toujours peint de nuages. Le sien, taché d'encre noire sous l'oeil, doit être peint de cendres. Son désir à fini de brûler. Oh, il peut sentir son sexe tendu, il peut sentir que si Ed le touchait, s'il le laissait seulement se frotter contre lui, une fois... mais non. Déjà sa folie s'éloigne, et l'idée lui en semble mesquine.
"Tu veux voir ?" demande Ed. Il dégaine son couteau, poli comme un miroir.
Izzy avait oublié un instant le but de tout cela. Il crispe son visage ; un instant, la douleur flamboie, comme avant, et il perd pied à nouveau.
"Je veux juste que tu finisses ce que tu as commencé," murmure-t-il, incohérent, "je veux juste ce couteau à travers moi," et il se rappelle seulement maintenant, quand il voit le visage d'Edward se crisper, son obstination à ne tuer personne. Il n'y pensait même pas, il voulait juste une douleur plus intense, plus persistante.
Mais ce n'est pas grave, c'est juste quelque chose de plus qu'il ne pourra jamais avoir.
"C'est encore mieux," murmure-t-il. "Tu es le seul qui doit me tuer, je suis immortel."
Le sourire d'Edward brille à nouveau, ses dents blanches qu'Izzy peut si bien imaginer mordre. Il rit comme si Izzy était hilarant, exprès. Puis, il lui montre son tatouage dans le reflet de l'acier.
C'est une croix ; pas comme la croix des églises, plus longue à une extrémité (Izzy ne croit pas en Dieu, mais de la part d'Edward il aurait accepté cela). Juste un simple x, quelque chose de si petit pour l'avoir ainsi cloué à de nouveaux désirs obscènes.
Izzy ne veut pas demander ce que cela représente. C'est ce qu'Edward utilise pour signer, même si c'est aussi beaucoup d'autres choses. Tant qu'Izzy ne demande pas, il peut avoir cela. Il y a tant de choses auxquelles il peut rêver que tant qu'il ne demande rien.
La douleur dans son visage s'estompe, perd de sa solennité, redevient un inconfort. Izzy porte un doigt à son visage, essuie le sang, se retient d'y mettre ses ongles. Oui, il lui reste encore un peu de douleur à extraire, pour quand il sera seul, et pensera à Edward, et qu'Edward ne saura rien de sa souillure et ne pensera pas à lui.
"Tous les tatouages que je veux gratuitement," dit-il finalement, avec un sourire au coin de la bouche. C'est lui qui défie Edward maintenant.
Il ne sait même pas s'il le veut, s'il ne souhaite que cela, ou s'il est terrifié de perdre le contrôle de lui-même à nouveau.
Alors il laisse le choix à Ed de décider de son destin.
Comme si le contraire avait jamais été possible.
Auteur : Bibifoc (Participant.e 21)
Pour : Mary Idylle (Participant.e 17)
Fandom : Our flag means death
Persos/Couple : Izzy->Ed
Rating : M
Disclaimer : David Jenkins a créé la série et cette version des personnages !
Prompt : quand ils étaient jeunes, c'est Ed qui a fait le tatouage d'Izzy au visage, et c'est aussi le moment où ce dernier a réalisé qu'il aimait ça quand Ed lui faisait mal
"He, Izzy, pourquoi tu n'as pas de tatouages ?"
Le temps est bien trop calme; l'équipage ressent un mélange d'ennui et d'inquiétude, car les réserves d'eau baissent. Izzy tente de ne pas être trop soucieux. La dernière fois qu'Edward s'est inquiété en regardant la forme des nuages à l'horizon, il y a eu une violente tempête qu'il était le seul à avoir prévu. S'il ne s'inquiète pas maintenant, c'est que tout ira bien.
Ou alors, qu'il est trop occupé à tourner son esprit vers des sujets futiles. Izzy jure mollement, mais répond quand même. "Je n'ai jamais eu assez d'argent à consacrer à des dépenses inutiles."
"Donc tu n'as rien contre," répond Edward avec un grand sourire, inteprétant la réponse de la façon qui l'arrange le plus, bien sûr. "Je pourrais te tatouer."
Izzy est tenté de dire oui, parce que le sourire d'Edward peut lui faire oublier sa frustration du calme plat, d'être prisonnier de l'ennui commun. Tant qu'Edward sourit de cette façon, le temps ne passe pas, chaque heure est une précieuse seconde.
Mais il ne se sent pas moins le devoir de faire remarquer les évidences. "Tu ne sais pas faire un tatouage."
"J'ai acheté de quoi," dit Edward. "Je vais apprendre. Quand je me débrouillerai, je ferai tous les tatouages que tu veux gratuitement."
Izzy pèse le pour et le contre. Il sait qu'Edward apprend très vite, quand il ne se lasse pas avant. Mais pas au point de réussir un tatouage du premier coup.
"Evidemment, il paraît que cela fait un peu mal," dit Edward. "Mais ça ne peut pas être si difficile, si ?"
Izzy serre les dents.
Peut-être que l'esprit d'Edward continue de battre la campagne, sans direction. Cela lui arrive. Mais un instinct primal crispe la mâchoire d'Izzy. Ed l'a défié. De façon tellement frustrante, parce qu'il peut prétendre ne pas l'avoir fait exprès, et...
Izzy ne peut pas résister à Edward. A chaque fois, il en voit la possibilité, un chemin noir et stérile et direct et si simple devant lui, et qui clairement ne lui rapportera aucune satisfaction.
"Comme si tu pouvais me faire mal avec des petites aiguilles," rétorque-t-il, offensé.
Izzy a reçu un coup d'épée dans le bras, qui était dirigé vers la poitrine d'Edward, une fois. Et ce n'est rien devant le nombre de fois où il a laissé des ampoules brûler ses mains et ses pieds dans des plans de son invention. Chaque douleur qu'il endure pour lui les attache un peu plus, dans les souvenirs d'Izzy en tout cas, un noeud impossible à défaire parce qu'il est taché de sang. Dans les souvenirs d'Edward aussi, avec un peu de chance. Izzy n'est pas certain de croire à sa chance. Mais il croit au sang, parfois.
"Vas-y, essaie seulement," grogne-t-il, avec une grimace offensée, parce que même si Izzy sait qu'Edward peut lui faire faire n'importe quoi, même si Ed le sait probablement aussi, Izzy essaie toujours de maintenir l'illusion pour un entourage imaginaire (ils sont seuls sur cette partie du pont, et aucun dieu n'existe)
Edward choisit de prendre son acquiescement réticent comme de l'enthousiasme, ou alors il en a juste assez pour eux deux. "Parfait. Couche-toi sur le dos."
Izzy n'avait pas réalisé qu'Edward pensait utiliser son visage comme lieu de première expérimentation. Mais il ne proteste pas. C'est le plus logique, que doit-il faire, se déshabiller devant Edward ? L'idée le frappe comme la foudre, et il est furieux contre son propre esprit, plus encore qu'il l'est contre sa propre soumission. Pourquoi Edward doit-il se pencher sur lui de cette façon, ses longs cheveux caressant son cou ? La seule façon dont cela devrait arriver est s'ils se battaient, à coups de poings, comme des pirates. Mais c'est presque le cas, n'est-ce pas ? Edward l'a défié, et Edward se prépare à lui enfoncer des aiguilles sous la peau. C'est ce dont Izzy a besoin, quand sa maudite imagination s'enflamme.
Edward se penche sur Izzy à nouveau (comment ose-t-il être si près ?) et l'aiguille entre sous la peau d'Izzy. Il se prépare à la douleur. Il se prépare à la supporter, pour montrer à Edward qu'il ne craint rien, et certainement pas cela, qu'il n'est pas ce genre de mauviette.
Izzy se retient de crier quand l'aiguille le transperce. Il s'attendait à la douleur. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle laisse derrière elle une traînée de feu. Ses joues le brûlent, et le désir transperce son ventre. Il ne se contrôle pas, sa cambre, presque imperceptiblement, mais suffisamment pour qu'Edward laisse échapper un petit sifflement contrarié.
"Ne bouge pas."
Edward doit réaliser tout cela, n'est-ce pas ? La tête d'Izzy lui tourne. Mais non, il regarde juste le début de son oeuvre, un sourire satisfait sur le visage.
La seconde piqûre est similaire. Izzy tend tous ses muscles pour ne pas bouger. Il fait semblant de s'immobiliser ; le sang dans ses veines fonce plus vite qu'un ouragan.
Il veut presser Edward contre lui (un genou contre son ventre, cela lui suffirait), il veut le mordre, il veut s'enfuir le plus loin possible, il veut que cela ne s'arrête jamais, combien y a-t-il de piqûres dans un tatouage ?
Il est saisi, un instant, par la réalisation terrifiante qu'Ed ne sait rien de tout cela. Sinon, il arrêterait tout de suite, évidemment, alors est-ce le devoir d'Izzy de se confesser ? Il essaie d'ouvrir la bouche, de trouver les mots. Il en est incapable. Il ne sait pas, il ne comprend pas. Ce n'est pas la douleur, à laquelle il est habitué. Ce ne sont pas les mains d'Ed sur lui, auxquelles il ne s'habituera jamais, mais qui le font juste se pétrifier et souhaiter que le monde finisse avant ce contact, sans pensées impures. C'est un désir tellement plus intime, et aussi moins, parce qu'aucun d'eux ne comprend, Edward moins que lui...
"Hmmm, non, pas comme ça." murmure Edward. Il hésite, change d'angle, appuie son bras gauche sur la poitrine d'Izzy. Le poids est une ancre, qui empêche Izzy de respirer, qui l'empêche de se perdre. S'il tournait la tête, Edward se coucherait-il sur lui ?
Le visage d'Ed devant ses yeux devient flou, à travers des larmes qu'Izzy parvient encore à ne pas laisser couler. Ed semble maintenant fait de ciel, de nuages, quelque chose de beaucoup trop grand.
Izzy était prêt à supporter n'importe quelle souffrance, par fierté, devant Edward et devant lui-même. Mais il n'y a plus aucune fierté ici, quand le plaisir et le désir le noient lentement, quand il veut cela sans mélange. Comment une douleur peut-elle à la fois être aussi aiguë et aussi persistante, son esprit toujours enveloppé par une euphorie grandissante ? C'est comme si la douleur et l'absence de douleur alternaient pour augmenter son désir, au-delà de toute limite.
Comment Edward ose-t-il lui faire aimer cela ? Izzy ne veut pas survivre à cela.
Mais il ne veut pas non plus lui dire d'arrêter, et les aiguilles s'enfoncent sous sa peau, encore et encore, sans cesse et sans pitié.
A la fin, Izzy accepte tout. Même le désir brûlant et perpétuellement insatisfait, même la honte persistante du plaisir est quelque chose qui l'enveloppe, qui le protège, et il oublie même de souhaiter que cela ne s'arrête jamais.
Bien sûr, cela s'arrête. Cela a duré une éternité. C'était infiniment trop court.
Izzy ouvre les yeux à nouveau. Le visage d'Edward est toujours peint de nuages. Le sien, taché d'encre noire sous l'oeil, doit être peint de cendres. Son désir à fini de brûler. Oh, il peut sentir son sexe tendu, il peut sentir que si Ed le touchait, s'il le laissait seulement se frotter contre lui, une fois... mais non. Déjà sa folie s'éloigne, et l'idée lui en semble mesquine.
"Tu veux voir ?" demande Ed. Il dégaine son couteau, poli comme un miroir.
Izzy avait oublié un instant le but de tout cela. Il crispe son visage ; un instant, la douleur flamboie, comme avant, et il perd pied à nouveau.
"Je veux juste que tu finisses ce que tu as commencé," murmure-t-il, incohérent, "je veux juste ce couteau à travers moi," et il se rappelle seulement maintenant, quand il voit le visage d'Edward se crisper, son obstination à ne tuer personne. Il n'y pensait même pas, il voulait juste une douleur plus intense, plus persistante.
Mais ce n'est pas grave, c'est juste quelque chose de plus qu'il ne pourra jamais avoir.
"C'est encore mieux," murmure-t-il. "Tu es le seul qui doit me tuer, je suis immortel."
Le sourire d'Edward brille à nouveau, ses dents blanches qu'Izzy peut si bien imaginer mordre. Il rit comme si Izzy était hilarant, exprès. Puis, il lui montre son tatouage dans le reflet de l'acier.
C'est une croix ; pas comme la croix des églises, plus longue à une extrémité (Izzy ne croit pas en Dieu, mais de la part d'Edward il aurait accepté cela). Juste un simple x, quelque chose de si petit pour l'avoir ainsi cloué à de nouveaux désirs obscènes.
Izzy ne veut pas demander ce que cela représente. C'est ce qu'Edward utilise pour signer, même si c'est aussi beaucoup d'autres choses. Tant qu'Izzy ne demande pas, il peut avoir cela. Il y a tant de choses auxquelles il peut rêver que tant qu'il ne demande rien.
La douleur dans son visage s'estompe, perd de sa solennité, redevient un inconfort. Izzy porte un doigt à son visage, essuie le sang, se retient d'y mettre ses ongles. Oui, il lui reste encore un peu de douleur à extraire, pour quand il sera seul, et pensera à Edward, et qu'Edward ne saura rien de sa souillure et ne pensera pas à lui.
"Tous les tatouages que je veux gratuitement," dit-il finalement, avec un sourire au coin de la bouche. C'est lui qui défie Edward maintenant.
Il ne sait même pas s'il le veut, s'il ne souhaite que cela, ou s'il est terrifié de perdre le contrôle de lui-même à nouveau.
Alors il laisse le choix à Ed de décider de son destin.
Comme si le contraire avait jamais été possible.
no subject
Date: 2022-08-29 02:57 pm (UTC)J'aime trop leur dynamique dans ce texte ! En tout cas merci beaucoup !!!
Mary Idylle
no subject
Date: 2022-08-29 06:56 pm (UTC)Bibifoc