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Titre : Nature morte avec secret
Auteur : Ligeia (Participant.e 10)
Pour : Festimouche (Participant.e 8)
Fandom : Gloutons et Dragons / Dungeon Meshi
Persos/Couple : Laïos, Sithle->Delgal
Rating : T
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Ryoko Kui
Prompt : Laïos erre de tableaux en tableaux pour trouver à manger et tombe sur une scène qu’il n’aurait pas dû voir : un jeune Sithle encore adolescent qui avoue ses sentiments au roi Delgal !



“Celui-là !” s’exclama Laïos avec détermination. Tant de gens l'avaient empêché de manger les dernières fois à grand coup d’étiquette. Il pouvait difficilement trouver plus vide que sa nouvelle trouvaille : une coupe à fruits débordant de poires, d’oranges et de raisin, sur un guéridon, devant une tenture brodée représentant deux sphinx batifolant.

“J’ai rarement vu quelque chose qui ressemblait plus à un piège que cette nourriture apparemment gratuite,” commenta Tylchak.

Marcyle leva les bras au ciel. “Non ! Parce que personne de normal ne voudrait manger un tableau !”

“Ils sont faits pour aspirer les gens, pourtant,” commenta Senshi en ajustant les nœuds. “Je ne sais pas s’ils ont jamais servi à être regardés.”

Avant même de pouvoir donner son avis, Laïos se fit aspirer par le tableau.

Il aurait pu, en théorie, se gorger de raisin, et de façon plus importante vérifier toutes ses théories sur les peintures vivantes. Mais la première chose qui le frappa fut la musique, bien évidemment invisible depuis l’extérieur.

Il n'était pas seul à nouveau, malheureusement.

La musique diminuait ses chances d’être repéré aux cliquetis de son armure. Le plan ne changeait pas. Mais les sons de l’instrument furent rejoints par une voix.

“Mon roi, pendant trop longtemps, je vous ai vu comme un enfant. J’avais tort, et je regrette cela plus que je ne peux dire. Nous ne mûrissons pas à la même vitesse. J’ai peur, maintenant, de sembler jeune à vos yeux. Je vous prie de vous rappeler que j’ai toujours été près de vous, quand vous m’entendrez.”

C’était la voix de l’elfe qui avait reconnu Laïos ! La dernière personne qu’il souhaitait rencontrer ! Et pourtant, la curiosité fut la plus forte, et Laïos chercha une ouverture dans les tentures.

“Je crois que je devine,” répondit une voix d’homme.

Enfin Laïos trouva l'intervalle où une tenture laissait la place à la suivante, les écarta aussi discrètement qu’il pouvait.

“Vraiment ?”

L’elfe, heureusement, ne regardait pas dans sa direction. Il était assis sur l’accoudoir du canapé, penché vers le roi, et le fixait le avec intensité. Ses doigts ne grattaient plus son instrument que par réflexe, offrant une mélodie répétitive, simple et douce.

Le roi, assis sur le même canapé, avait été le jeune prince dans le dernier tableau. Son âge semblait le même, mais bien entendu, son titre permettait d’établir que cela se passait après la mort de son père.

“Mon père n’a pas toujours été très honnête avec toi,” dit doucement le roi. “Tu n’es plus un enfant recueilli par charité, et cela fait longtemps que ta magie nous a apporté bien plus que nous ne t’avons donné. Je ne te ferai pas l’injure de te dire que le royaume fonctionnerait aussi bien sans toi, mais tu peux partir quand tu le désires, et chargé de cadeaux…”

“Non !” s’exclama l’elfe. “Non, pas du tout ! C'est tout le contraire !” Son visage était empreint d’une désolation bien supérieure à celle qu’on manifeste habituellement lors d’un malentendu embarrassant. La musique s’interrompit. Une des mains de l’elfe était toujours posée sur le manche de son instrument, mais l’autre se leva vers le roi, presque à le toucher.

“Je ne veux pas partir,” dit-il. “Je ne veux pas de cadeaux. Vous êtes généreux, et je vous aime pour cela. Mais vous l’êtes trop ici.”

“Je dois demander pourquoi.” dit le roi gravement.

“Et je dois donc répondre. Je le regrette parce que je suis tombé amoureux de vous, Votre Majesté, et que pour ce que je sais de l’amour, si vous m’aimiez en retour, vous feriez tout pour m’empêcher de vous quitter.”

Le silence qui s’ensuivit fut douloureux, même pour Laïos, alors que cela s’était passé il y a très longtemps et que cela ne le regardait pas. Il aurait dû reculer, fuir cette scène, sans la crainte que son armure ne grince et ne révèle son indiscrétion - et sa qualité d’intrus, mais c’était moins important.

Finalement, le roi saisit doucement le poignet de l’elfe, et l’abaissa.

“Je suis désolé, Sithle,” murmura-t-il.

L’elfe l’interrompit. “Je vous ai dit, je ne suis pas surpris.” dit-il d’une voix faible. “Mais vous savez, maintenant, et je ne peux plus revenir en arrière ou vous aimer moins. Ma magie est puissante, utilisez-la autant que vous le voulez et sachez que je m'en réjouis. Mon apparence est plaisante. Utilisez mon corps aussi si vous le souhaitez, sans regrets.”

Le roi ne lâcha pas son poignet, posa doucement la main de l’elfe sur le canapé. “Je n’agis pas ainsi, et je ne voudrais pas te donner cette impression.”

“Je sais,” soupira l’elfe. “Vous serez un bon roi. Vous ne voulez pas d’esclaves. Je me demande seulement, ai-je demandé trop tard, ou n’avais-je aucune chance depuis le début. Mais non, ne me dites rien, chaque réponse serait douloureuse…”

Laïos était toujours paralysé par l’embarras, et c’est malheureusement le moment que Thistle choisit pour quitter le roi du regard pour la première fois.

“Comment osez-vous ?” s'écria-t-il. Il ne posa pas de questions cette fois, et envoya directement un sort dans la direction de Laïos, qui eut à peine le temps de laisser retomber les pans de tissu.

Mais beaucoup de sorts pouvaient passer à travers, et Laïos eut le temps de se demander s’il allait mourir, et s’il le méritait peut-être un peu.

***

“Laïos ! Est-ce que ça va ?”

“Je vous avais dit que cela ne prenait pas si longtemps de manger trois pêches !”

Laïos sentit un début de migraine lui attaquer le cerveau, alors qu’il essayait de remettre ses idées en place. Rien qu’un sort de soins de Marcille ne pouvait empirer.

“Tu as pu goûter ?” demanda Senshi, presque embarrassé de poser une telle question.

Laïos finit de se rappeler. Bien sûr, il était rentré dans ce tableau, avec les licornes et la coupe à fruits.

“Vous allez rire,” dit-il, “mais je ne me rappelle plus de rien.”

À part d’un terrible sentiment de crainte qui me convainquit que ses amis l’avaient sauvé en le ramenant avant qu’il demande, mais il n’aurait pas pu dire de quoi.

Date: 2024-08-25 03:18 pm (UTC)
From: (Anonymous)
Haaaaan ça me fend le coeur, pauvre bébou !! J'ai beaucoup apprécié le niveau de langage des dialogues, j'ai trouvé que ça mettait bien dans le contexte, et les émotions sont assez subtiles. En plus, j'aime le one sided, tellement de feels !!!
Merci pour cette fic !

Festimouche

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