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Titre : From Wyoming with love. (Partie 2)
Auteur : Renge (Participant 19)
Pour : Have You Met Ted (Participant 13)
Fandom : True Blood
Persos/Couple : Pam/OC
Rating : PG-13
Disclaimer : Je ne possède ni True Blood ni l’univers de Charlaine Harris, mais je me suis bien amusé à jouer avec.
Prompt : Pam. J'adore l'aspect "lesbienne méga aristo" de ce personnage. Alors j'aimerais quelque chose de plutôt drôle autour de cette attitude-là. Ca peut être une scène quotidienne, ou quelque chose de plus long, qui implique par exemple un autre personnage féminin de la série, ou un flash-back qui explore un peu le passé de Pam, puisqu'on ne l'a pas vu, je crois, dans la série.
Notes : Je n’ai pas vu la dernière saison, donc je reprends à la fin de la saison 2. Les personnages féminins de True Blood à part Pam et Jessica ne m’ayant pas vraiment tapé dans l’œil j’ai préféré faire un OC (très inspiré cependant il est vrai). J’ai un peu dépassé la journée de Pam, mais j’ai vraiment adoré écrire sur elle, j’espère que ça te plaira autant qu’à moi.
Note de la modératrice : La fic est trop longue, j'ai dû la couper en deux parties. La partie 1 est ici.
***
Franchement, elle en avait marre de passer si mal ses nuits. En tous cas elle ne partirait pas de ce bled avant d’avoir réussi à passer une nuit entière nue et surtout seule avec Sam. Enfin bon, toutes ces pensées n’allaient pas la faire entrer plus vite dans la demeure Cromp-Barrett qui s’étendait droit devant elle dans toute sa splendeur pseudo coloniale comme si elle n’en voyait pas assez des comme ça à Triffouillis-sur-Nullepart, Louisiane.
La lune était levée depuis peu et la nuit promettait d'être longue.
Hélas, la maison n’allait pas s’ouvrir seule. Elle sauta sans effort jusqu’au premier étage et de là monta jusqu’au deuxième où se trouvait la petite fenêtre d’où venait la lumière.
— Psst…
Comme à chaque fois la jeune fille se retourna et regarda par la fenêtre, sans même réfléchir un instant au fait qu’elle était au deuxième étage. Elle attrapa son regard du premier coup et senti le glamour plonger en elle immédiatement.
— Ouvre-moi la fenêtre et invite-moi.
Ah, si seulement tous les problèmes pouvaient se régler avec un petit peu de glamour...
—Je vous en prie, entrez.
Docile et aussi stupide qu'un mouton, exactement comme elle aimait la jeunesse... Pourquoi diable Eric avait cru que ce serait une bonne idée de lui faire garder ce cocktail d'hormones et problèmes qu'était Jessica ?
Elle jeta un coup d'oeil à la chambre virginale et rose de la fille chérie de la maison. Sans aucun doute qu'en cherchant un peu dans les tiroirs elle découvrirait de quoi choquer papa mais elle n'était pas là pour fouiller la chambre d'une adolescente, elle avait un nécromancien à neutraliser et plus vite que ça.
— Assied-toi.
Papa avait fait un beau travail, il avait élevé une belle plante verte qui savait s'asseoir comme il fallait.
— Comment tu t'appelles ?
— Jacqueline, madame.
Jacqueline ? Eh bien, papa et maman avaient de l'ambition !
— Jacqueline, est-ce que ton père est à la maison ?
— Non, madame, sa voiture n'est pas là.
Première bonne nouvelle de la soirée.
— Il sort beaucoup ces temps-ci ?
— Oui madame, il travaille le soir.
Pam laissa ses doigts traîner sur la coiffeuse en continuant à se promener dans la pièce pendant que la petite demoiselle la suivait du regard.
— Et avant, où est-ce qu'il passait ses soirées.
— Dans son bureau.
— Toute la soirée ?
— Oui, madame, et quand il se retirait pour la nuit personne n'avait le droit de le déranger. Je me suis fait gronder une fois.
— Personne ?
—Juste Lily, madame.
—Lily ?
La blonde eut une moue de mépris.
— La gouvernante. Cindy dit que c'est la maîtresse de papa. Mais c'est faux parce qu'elle est trop vulgaire. Tiffany dit que c'est la fille illégitime de papa mais franchement ça se voit que c'est faux parce qu'elle est moche et bête.
— Je m'en fiche.
— Pardon madame.
— Et où est le bureau de papa ?
— Au rez-de-chaussée à droite de la salle à manger.
Pam lui sourit.
— Qui est à la maison en ce moment, Jacqueline ?
— Il y a moi et normalement il devrait y avoir José mais il est chez sa soeur qui est malade parce qu'il sait qu'en ce moment papa n'est pas à la maison pour voir qu'il ne fait pas son travail. Lily est sortie. Elle sort tous les soirs quand papa n'est pas là pour la surveiller, je suis aussi sure qu'elle pique l'argenterie parce qu'il y a des couteaux qui ont disparu.
—Tu as un petit ami, Jacqueline ?
— Oui madame, Billy.
— Tu vas appeler Billy et tu lui donner rendez-vous dans un motel et ensuite tu vas aller là-bas et je suis sûre que vous trouverez quelque chose à faire.
— Mais papa ne veut pas que je vois Billy. Il dit qu'un indien n'arrivera jamais à rien et sera toujours pauvre et puant.
—Et bien Jacqueline ton Billy et toi vous êtes comme Roméo et Juliette et donc tu dois aller le retrouver.
— Oh oui, on est comme Roméo et Juliette mais nous on se suicidera pas comme des débiles...
Jacqueline prit son téléphone.
— Allo Billy...
Pam sortit de la chambre et descendit tranquillement au rez-de-chaussée où elle trouva de suite le bureau. Maintenant les choses allaient se compliquer. De toute évidence, l'entrée à l'atelier du nécromancien se trouvait ici, il ne lui restait plus qu'à trouver où exactement et comment y accéder.
Aucun des murs ne sonnait creux, par contre le parquet était remplacé sous le bureau par une trappe camouflée sous un tapis persan clairement trop beau pour un décor aussi laid et nouveau riche que celui de M. Cromp-Barrett.
Elle descendit les marches avec lenteur, essayant d'éviter d'éventuels pièges...
De toute évidence Dick était un praticien bien trop confiant, il n'avait laissé aucun piège pour protéger son savoir et ses artéfacts... Décidément les humains devraient apprendre un peu des vampires, la paranoïa était toujours justifiée, elle en avait toujours eu la preuve.
La pièce ne sentait strictement rien, pas même la terre où les morceaux de charogne qui traînaient par là. Voilà qui lui rappelait de charmantes choses, si ce bon vieux Dick pouvait être l'auteur des meurtres voilà qui lui faciliterait divinement la vie.
Bon, en attendant de tomber miraculeusement sur des tonneaux remplis de sang il fallait encore qu'elle trouve ce qu'elle était venu chercher.
Elle écarta des bocaux pleins de choses qu'elle ne voulait même pas contempler, elle retira un linge noir sur un miroir qui se mit à saigner et à crier, elle se hâta de remettre le linceul en place. Finalement elle tomba sur un vieux codex manuscrit écrit en cyrillique. Bingo !
Sam était tranquillement en train de farfouiller dans le moteur de la petite Chevy lorsqu'elle arriva enfin à sa hauteur.
— Alors, qu'est-ce que tu ramènes ?
Pam brandit son manuscrit antique comme un trophée.
— Un mandat de perquisition chez un vampire qui a trois fois mon âge.
***
— Rappelle-moi, c'est quoi le plan ?
— On entre, on maîtrise la soubrette française, on pénètre jusqu'aux chambres de Serg, on neutralise Dick le nécromant et on se baigne dans la gloire. Un vrai jeu d'enfants.
— Et si le vampire millénaire est envoyé contre nous par le nécromant ?
— On avisera.
Sam secoua la tête en riant.
— Dieu me préserve de venir au secours d'autres beautés vampiriques à l'avenir.
— Tu n'as pas à t'en faire ma belle, il n'y en a pas d'autre comme moi, que ce soit pour la beauté ou l'étrange aptitude à se mettre invariablement en danger.
Sam l'attrapa par le cou et l'embrassa à pleine bouche. Décidément parfois le fait de ne pas respirer était bien utile, surtout quand il s'agissait de se lécher le visage en se frottant l'une à l'autre, une de ses activités favorites depuis toujours.
— Pour la gloire facile ! Déclara la garagiste en montrant les dents avant de commencer à se dévêtir et à changer de forme.
Pam repoussa les heureuses pensées que ce baiser avait fait naître et se prépara à défendre chèrement sa peau dans un combat totalement inégal et où elle risquait beaucoup mais si elle l'emportait... Si elle l'emportait Eric serait forcé de lui acheter ces adorables chaussures avec plumes de paon qui lui avait tellement fait de l'oeil sur internet. Merde pour un tel butin il la couvrirait de plumes de paons !
Elle ouvrit la grille qui grinçait d'un son des plus lugubres et monta jusqu'au manoir où les toiles d'araignées avaient soigneusement été remises en place sur la cloche. Elle prit plaisir à les défaire en sonnant joyeusement malgré le tintement inquiétant du métal.
— Vous désirez ?
Décidément ce déguisement était toujours aussi affreux quelle que soient l'heure et le jour.
Peu importait, à présent, que la bataille commence !
—Je souhaiterais voir Serg.
La poupée de chair ouvrit la bouche, Pam lui prit le menton et plongea son regard dans le sien.
Tenter de mettre un glamour sur un humain déjà possédé par un autre vampire était comme essayer de remonter une rivière à contre-courant, fatigant, chiant, répétitif, épuisant mais possible, après tout les saumons le faisaient tous les jours et elle était incroyablement plus intelligente et surtout plus sexy qu'un saumon, surtout que c'était gras ces petites choses.
Heureusement pour elle ça faisait un moment que Serg avait posé son empreinte et il semblerait qu'il ne l'ait pas renouvelée récemment.
La chose n'avait duré que quelques secondes mais elle avait maintenant une soif d'enfer et ce n'était que le début.
— Le maître ne reçoit que le samedi.
Pam afficha sa mine la plus dépitée et commença à parlementer pendant qu'elle imprimait directement sa volonté dans le cerveau à présent malléable de la soubrette.
— Je reviendrai !
Elle tourna les talons et repassa la grille qui marquait la limite de la propriété, elle démarra la voiture et se mit à faire demi-tour, arrivée à la route elle s'engagea sur une piste à peine plus qu'un sentier pour chèvres.
Conformément à ses ordres la soubrette attendait à la porte de derrière. Pam passa la première et quand elle eut constaté que rien n'arrivait Sam sauta de son perchoir et la rejoignit sur la terre ferme.
— Où est Serg ?
— Il est dans son atelier avec l'apprenti, madame.
— Combien de portes y a-t-il à l'atelier ?
— Une seule à ma connaissance, madame.
— Est-ce que l'apprenti boit quand il est là ?
— Oui madame.
— C'est toi qui sert le verre ?
— Oui.
Elles avaient de la chance.
— Et bien voilà ce que tu vas faire...
***
Le manoir était aussi kitch de l'intérieur que de l'extérieur, ce qui avait l'avantage pour les résidents de faire un nombre incalculable d'épreuves pour tout assaillant puisque mille et un bibelots de mauvais goût manquaient à tout moment de tomber alors qu'elles se faufilaient discrètement jusqu'à la tanière de Serg.
Pam tendit à Peggy la maid le flacon de somnifère et lui donna les instructions. Alors vint l'attente. Que Pam fit passer en pensant à tout ce qu'elle ferait à Sam lorsqu'elle aurait enfin résolu toute cette affaire. Décidément, elle avait vraiment passé beaucoup trop de temps à Nullepart, Louisiane si une simple garagiste garou éveillait en elle de telles pulsions. Il était comme qui disait grand temps qu'elle baise. Elle était en manque et ça commençait à se voir. Non, parce que même si Trouperdu, Louisiane était loin de la mer ce n'en était pas moins la capitale du thon, et lorsqu'enfin quelque chose d'autre se présentait il fallait bien sûr qu'Eric ait la préséance. Et elle détestait avoir les miettes des autres. Ça et elle avait assez connu Sigmund pour ne pas avoir envie de partager avec Eric. Elle avait tiré un trait sur cette affaire là très très tôt dans l’histoire de leur petite famille vampirique.
— Il s'est endormi, madame.
Elles pénétrèrent silencieusement dans la grotte qui formait le sous-sol du manoir. La pierre blanche et glacée à perte de vue donnait l'impression d'aller donner droit dans un piège et Pam serra un peu plus les dents. L'atelier éclairé par de grands lustres apparu enfin au fond du couloir sinueux.
Dick Cromp-Barrett dormait du sommeil de l'injuste dans l'un des fauteuils. Quant à Serg il était immobile comme une statue de marbre. Dick s'était montré intelligent et avait pensé à pallier ses défaillances d'humain en conservant l'emprise qu'il avait sur Serg à travers une amulette qui elle n'avait pas besoin de dormir. Il ne restait qu'à la trouver, la détruire et l'affaire était bouclée.
Elle passa la main dans le col du polo griffé… Rien. Elle commença à réviser ses poches avec une pointe d’ennui, pourquoi fallait-il donc qu’elle fasse de telles besognes. Aucune amulette dans ses poches. Elle déchira les manchettes et regarda ses bras. Ah !
L’amulette était là, une fine bande de cuir entourant son biceps avec au milieu une sorte de reliquaire. Elle tendit la main pour détruire le bijou.
Le grognement de Sam fut son seul avertissement. Toujours accrochée au reliquaire, elle plongea sur le côté, emportant l’amulette avec elle et manquant le coup de poignard de Serg. Elles étaient mal. Elle ne regarda pas le nécromant se relever de son faux sommeil, toute son attention était sur le vampire trois fois plus vieux qu’elle qui avait décidé de l’envoyer retrouver Godric dans le néant originel. En esquivant la nouvelle attaque du vampire qui, tous les dieux soient loués, avait perdu de sa rapidité à être manipulé par un simple humain, elle prit le temps de briser l’amulette sur un mur. Ce qui bien sûr n’eut aucun effet puisque Dick le releveur de cadavres était réveillé.
Il ne lui restait plus qu’à compter sur Sam pour la sortir de là…
Ce qui était aussi compromis puisque la Bête faisait maintenant aussi partie de l’équation. A moins qu’Eric ou Superman ne débarquent soudainement elles étaient royalement mortes.
Bon, elle n’allait sûrement pas se laisser faire sans vendre chèrement sa peau et une chose était sûre, Dick allait en prendre plein la gueule.
Elle se jeta à nouveau loin du couteau de Serg, mais cette fois-ci elle sentit la morsure de l’argent alors qu’une estafilade déchirait sa jolie veste Chanel. Elle abandonna ses chaussures au saut suivant et déchira sa jupe droite à celui d’après.
Première étape, débarrasser le vampire de son couteau. Deuxième étape, l’immobiliser assez longtemps pour trancher la gorge de Dick. Troisième étape, être encore non-morte quand Serg retrouverait ses esprits… Ça avait l’air facile comme tout dit comme ça…
Elle sauta au plafond, s’accrochant au mur comme une araignée et estima d’un coup d’œil la situation. Sam était seule face à la Bête et tentait de protéger Peggy qui n’avait même pas eu le bon sens de fuir, pire qu’une vache… Si elle réussissait à faire courir Peggy dans les couloirs, lancer la Bête après elle et fermer la porte… Aucune chance que Sam soit d’accord avec ce plan. Les humains de cette époque avaient d’étranges notions chevaleresques dans la tête et Sam ne la laisserait pas se faire dévorer même si la maid n’était qu’une servante humaine, une réserve de sang bien pratique…
Elle esquiva l’attaque brutalement stupide de Serg et tenta de faire voler le couteau de ses mains… Raté. Elle redescendit sur terre et attrapa la première chose qui passait… Un flacon rempli de formol, s’ils avaient été en extérieur, elle aurait pu le lancer puis l’enflammer mais ici elle risquait de brûler autant que Serg et contrairement à lui elle ne s’en remettrait pas aussi facilement. Elle le lui lança cependant au visage et évita de justesse la corde d’argent qui avait manqué de lui immobiliser les bras. Si même Dick s’y mettait elle était clairement dans la merde.
Elle se jeta sur Dick le plus vite qu’elle put, autant dire que l’humain ne la vit même pas arriver. La Bête et Serg par contre eurent le temps de l’intercepter. Donc le nécromant avait donné la priorité à la protection… Maintenant comment est-ce qu’elle tirait parti de cette information ? Surtout qu’à présent les deux monstres étaient entre elles et l’humain…
Bah, si elle ne trouvait pas en improvisant… Elle attrapa les autres flacons de formol et s’employa à bombarder Dick, ce serait bien sa veine si il n’y avait même pas un éclat de verre qui le blessait… Serg faisait écran de son corps pendant que la Bête s’amusait à affronter Sam dont la fourrure commençait à se teindre de rouge. Elle sauta sur le vampire dans le sillage de son dernier flacon de fœtus de quelque chose. Elle réussit à lui arracher le couteau mais le coup que lui donna l’aîné lui brisa quelques côtes et l’envoya s’encastrer dans la bibliothèque, légèrement déconcertée pendant quelques secondes. Secondes que Serg mit à profit pour arriver à son niveau.
Elle n’échappa pas sans peine des décombres de la bibliothèque. Elle sut immédiatement qu’elle avait perdu l’avantage, Serg était sur elle et elle ne pouvait qu’esquiver avec difficulté, ses pieds glissant sur le sol mouillé, son épaule droite refusant étrangement de lui obéir rapidement, elle devait avoir été plus touchée que ce qu’elle pensait. Il était temps de tenter le tout pour le tout.
— Sam !
La panthère releva la tête et rassembla ses forces. Pam se mit en position, épuisant ses dernières réserves à éviter les coups de l’autre vampire. Elle vit du coin de l’œil la garou se ramasser sur elle-même puis se jeter de toutes ses forces sur la Bête, elle sauta sur le côté et bondit sur Dick, elle entendit un grand bruit derrière elle mais resta concentrée, ses ongles pénétrèrent dans la gorge de Dick qui n’eut même pas le temps de paraître surpris avant de s’écrouler, elle se retourna alors et vit la Bête qui avait réussi à renverser Sam et s’apprêtait à lui déchirer la chair tendre de la gorge. Elle se jeta sur la chose, l’écrasant au sol, ce qui ne lui fit strictement rien.
Okay, elle était mal, elle n’arrivait plus à se relever et en plus la Bête était sur elle… Allez, un dernier effort Serg allait se réveiller d’une minute à l’autre… Elle ferma ses mains autour du museau squelettique, mais vautrée par terre n’avait jamais été la meilleure position pour utiliser toute sa force et déjà la chose se libérait et…
Les os tombèrent au sol. Elle laissa tomber sa tête sur le sol de pierre mouillé.
Sa coiffure, son maquillage, ses vêtements, tout était foutu. Sans compter que ses chaussures devaient se trouver quelque part sous les décombres de l’armoire.
— Pam, quelle charmante surprise.
Serg avait toujours un accent à couper au couteau. D’un autre côté il allait très bien avec le décor transylvanesque. Elle se releva seule et Serg fit semblant de ne pas noter sa difficulté… parfois l’étiquette vampirique était une sacrée chienlit et elle n’aurait pas été contre une main pour l’aider à se mettre sur pied mais c’eut été montrer sa faiblesse et elle était là en tant qu’envoyée de son Créateur et donc elle devait se relever seule pour parler d’égal à égal.
— Ravie de vous voir enfin, Serg.
Elle lui sourit en époussetant ses vêtements.
— Puis-je proposer que nous passions au salon, très chère.
— Avec plaisir.
Serg quitta les lieux le premier et elle put enfin s’occuper de Sam. Qui boitait. Elle s’agenouilla et passa la main dans la fourrure trempée. La panthère posa son énorme tête dans le creux de son cou et poussa un soupir tandis qu’elle la caressait.
— Le maître vous prie de bien vouloir agréer ces modestes présents.
Peggy trouva un coin de table encore assez propre et y déposa les vêtements.
— Aurez-vous besoin de mon aide ? demanda-t-elle, son visage reflétant tout le vide entre ses deux oreilles.
— Non merci.
Peggy disparut et Pam se tourna à nouveau vers la garou.
— Tu préfères rester en panthère où tu veux te changer ?
La seule réponse du félin fut de la pousser doucement du museau avant de reculer et commencer à se transformer. Une énorme plaie saignait lentement sur sa cuisse droite.
— Tu vas régénérer seule ou tu veux de l’aide ?
Sam s’ébroua, renvoyant ses longs cheveux longs dans son dos.
— Je ne suis pas sûre d’avoir très envie de te rencontrer régulièrement dans mes rêves… J’attends d’avoir passé un peu plus de temps avec toi pour me décider.
Pam sourit.
— N’aie crainte, tu me supplieras de te pénétrer tes rêves.
— Personne ne t’a jamais dit que l’arrogance était un vilain défaut.
— Pas arrogante, réaliste chérie
Elles étaient toutes les deux nues en train de contempler ce que Serg leur avait fait apporter… Décidément les vieux vampires étaient tous mabouls.
Sam se débattit avec les différentes couches de vêtements jusqu’à ce que Pam lui vienne en aide.
— Tu crois que le fait de lui avoir sauvé la vie pourrait me donner le droit à des bandages et peut-être des points de suture ? Parce que j’ai beau régénérer vite ça fait un mal de chien.
— Sans aucun doute.
Pam n’avait pas fini sa phrase que Peggy se présentait avec un nécessaire de premier secours et fit signe à la garou de remonter ses jupes. La vampire en profita pour mettre le costume dont Serg avait cru bon de les affubler. Elle prit le temps de soumettre ses cheveux à une coiffure en accord avec sa tenue et de retirer la poussière et le sang sur son visage. Elle aurait aimé avoir son nécessaire à maquillage sur elle, mais c’était déjà mieux que rien.
— Prête ma chère ?
Sam faisait une charmante servante du XVIIIème, quant à elle elle savait d’expérience qu’elle était superbe dans son grand habit à la française, même si elle trouvait que le rouge sang de la robe était un peu exagéré. Elles rejoignirent Serg au salon. Lui aussi s’était changé, passant ses plus beaux habits de gentilhomme. La perruque poudrée lui allait toujours aussi bien et s’il n’y avait le confort moderne de l’électricité illuminant la pièce elle aurait pu se croire de retour dans son château russe des siècles de ça.
— Très chère.
Il baisa sa main avec toute la grâce et l’aisance de la vraie noblesse.
— Serg, permettez-moi de vous présenter Sam. Sam, Serg.
— Enchanté mademoiselle.
Pam s’assit trop vite sur la causeuse et sortit son mouchoir de son décolleté en toussant.
— Tu craches du sang !
Les yeux de la garou étaient démesurément ouverts. Pam sourit en essuyant le coin de sa bouche.
— Ma chérie c’est le seul liquide qu’il y ait dans mon corps, bien sûr que je crache du sang.
— Puis-je vous proposer le mien, délicieuse Pam ?
Serg tendit le bras, dénudant son poignet.
Mais elle n’avait pas envie du sang de Serg. Elle avait envie de celui de son Sire, de son sang chaud et familier, de sa main dans ses cheveux, de sa voix lui disant qu’elle avait bien fait, de son odeur qui l’enveloppait, elle ne voulait rien autant que de se lover contre Eric et le laisser lui faire croire que tout était bien, qu’ils allaient rester là jusqu’à la fin du monde, qu’elle était enfin à l’abri…
— Non merci, Serg, ça ira.
— Du sang humain alors ?
Elle ne regarda pas Sam et se contenta de secouer la tête. De toute façon le sang de Peggy devait trop ressembler à du sang de cochon pour être vraiment apetissant.
— Donc du synthétique… à quelle époque vivons-nous… Et vous, charmante Sam, un repas chaud vous ferait-il plaisir.
La garou rugit presque d’assentiment. Peggy s’éclipsa.
En hôte des plus civils Serg attendit qu’ils soient repus avant de passer aux sujets importants.
— Il est évident que quelle que soit la mission pour laquelle Eric vous a mandaté, je serais plus que ravi de l’accepter.
— Mon Créateur et moi-même vous en sommes très reconnaissants. Qu’allez-vous faire de Dick ?
— Oh, le malheureux aura un malencontreux accident de chasse hélas, heureusement il mourra en héros et terrassera la Bête qui hantait la réserve. Le corps n’est pas trop abimé, je devrais réussir à faire passer tout ça sans grandes difficultés, même en plein jour.
Pam savait que Serg faisait exprès de mentionner le détail, de montrer qu’il n’était pas soumis aux mêmes lois qu’elles, que lui pouvait agir dans la journée, que même si elle l’avait sauvé il restait mille fois plus puissant qu’elle… politique vampirique, valable à tout moment. Mettez deux vampires dans une pièce et ils commenceront immédiatement à comparer la taille de leurs instruments…
— Puis-je vous offrir l’hospitalité pour ce jour ?
Elle n’eut pas besoin de tourner la tête pour savoir ce qu’en pensait Sam.
— Non, Serg, nous allons nous retirer. J’ai juste une dernière question. Cromp-Barrett travaillait seul ?
Serg dévoila ses canines.
— Bien sûr que non, voyons, il avait la plus avide des apprenties.
Pam soupira, rien ne pouvait jamais être simple !
— Et qu’est-ce qu’elle pourrait faire avec le sang de deux humains ?
Serg fronça les sourcils.
— Rien, par contre avec le sang de trois humains, les ossements d’un enfant et la peau d’une jeune vierge elle pourrait s’amuser à convoquer une créature des plus charmantes.
Elle avait presque envie de se laisser aller à un rire hystérique mais ce serait manquer de classe alors elle se contenta de sourire et de dire :
— Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt !
***
Elles réveillèrent John mais à dire vrai, Pam s’en fichait, elles ne lui laissèrent même pas le temps de tiquer sur leurs vêtements et entrèrent.
— La police est venue, Sam, le commissaire Trinkell a été retrouvé vidé de son sang.
— Et bien au moins elle ne devrait pas revenir ici de si tôt. Nous avons laissé la voiture assez loin pour que ce ne soit pas un problème.
Les yeux de Pam commençaient à se fermer seuls, elle avait besoin de dormir et vite.
— On a besoin d’un endroit sûr où dormir, John, il y a encore un autre nécromant à éliminer.
Le shaman fixa un très long moment Pam vautrée sur son canapé, enfin autant que la robe et le corset le lui permettaient.
— J’ai une cave.
— Merci, John.
Pam entrouvrit les yeux et le vieux les détourna pour ne pas être pris par le glamour. Elle sourit, elle avait toujours aimé la peur instinctive qu’elle pouvait provoquer.
— Pas de coups foireux, vieil homme. Si je devais disparaître malencontreusement sous ton toit mon Créateur le saurait et te retrouver ne serait qu’un jeu d’enfant pour lui. Et tu souhaiteras que la mort veuille bien t’emporter en enfer pour lui échapper.
Le vieux shaman se redressa, ses yeux lançant des éclairs.
— Je n’ai qu’une parole, vampire et tu l’as que tu seras en sécurité sous mon toit cette nuit !
Puis la curiosité l’emporta.
— Tu as un lien télépathique avec ton Créateur ?
Pam se renversa sur le canapé.
— Non, juste un portable.
***
Bien sûr tous les policiers de la région devaient être en train de les chercher, mais ça ne les empêcha pas de revenir à Jaynesville. Plus qu’une toute petite affaire à boucler et elle serait enfin libre. Libre de passer toute une nuit avec Sam avant de retourner à Nullepart, Louisiane.
Mais avant ça il fallait qu’elles neutralisent un nécromant sur le point d’invoquer quelque chose de vraiment pas joli. Oh, une simple formalité, d’ailleurs Serg ne leur avait même pas proposé son aide, et l’étiquette vampirique voulait que Pam crève plutôt que de demander son aide parce que ce serait impliquer que son maître était faible et incapable de se débrouiller seul…
Alors elles chassaient seules.
Heureusement elles n’eurent pas besoin d’aller trop loin. La demeure Cromp-Barrett était la proie des flammes et l’étrange autel devant le feu votif était assez visible pour qu’elles sachent qu’elles avaient trouvé.
D’un autre côté quand on s’apprêtait à invoquer une créature pour le moins antinaturelle on pouvait se permettre de ne pas être discrète.
Et Lily Archer était tout sauf discrète, échevelée, les yeux immenses, engoncée dans sa grande robe rouge devant son autel reposant sur une grande vasque remplie de sang…
— Et merde !
Elle venait d’apercevoir Jacqueline bâillonnée et saucissonnée contre un arbre. Juste ce qui lui manquait, une humaine à sauver… Au moins ça ferait un témoin oculaire pour prouver qu’elle n’avait rien à voire avec ce charmant sacrifice rituel.
— Occupe-toi de Jacqueline et je m’occupe de notre apprentie sorcière, glissa-t-elle à Sam avant de fondre sur sa proie.
Enfin d’essayer. Elle n’arrivait pas à la toucher et pour cause, elle s’était visiblement enfermée dans un cercle de protection. Franchement elle détestait la magie, un bon combat dans la boue contre un garou quand vous vouliez, mais tous ces tours de passe-passe avec les magiciens…
Bref, elle ferait mieux de trouver une solution avant qu’elle ne finisse son incantation parce qu’elle n’avait pas envie de voir le morceau de barbaque qui allait résulter du charmant mélange sur l’autel.
Pour briser le cercle…
Elle leva les yeux au ciel, parfois elle était un peu lente. Pour briser le cercle il suffisait de briser le cercle de la façon la plus littérale qui soit. Elle posa un genou en terre et leva le poing.
Très honnêtement elle détestait faire ça, tout d’abord parce que ça n’allait vraiment pas avec l’image qu’elle voulait donner d’elle-même et ensuite parce que ça mettait de la terre partout sur ses vêtements et pire encore sous ses ongles ! Mais parfois il fallait savoir se sacrifier pour une cause. Et le moins qu’on puisse dire c’est que cette cause lui tenait particulièrement à cœur.
Le premier coup de poing fit trembler la terre. Le deuxième provoqua la première fissure. Au troisième coup la fissure brisa le cercle et elle s’élança, attrapant sans peine l’humaine et la maintenant en l’air d’une seule main terreuse autour de son cou.
— Je crois que nous n’avons pas encore été présentées. Je suis Pam, enchantée.
Elle sourit et serra un peu plus, regardant ses jambes trembler et s’agiter dans le vide.
— Oh, ma pauvre petite vous m’avez l’air bien fatiguée. Oh, suis-je bête vous voulez peut-être que je vous repose ?
Sa main continuait de serrer, veillant à ce qu’elle continue de respirer mais pas trop non plus.
— N’aie crainte, mon petit, je vais te laisser en vie.
Ses canines étaient sorties. Que voulez-vous, elle était un prédateur, ce genre de situation l’excitait presque par défaut, ça allait avec le mauvais karma et la beauté éternelle mon chou.
— Mais d’abord je veux savoir pourquoi.
La mortelle cessa de bouger dans tous les sens. Ses yeux flamboyaient de rage.
— Ils méritaient de mourir ! Tous ! Ces sales hypocrites ! Ils m’ont tous abandonné ! Ils étaient sensés me protéger de lui et ils m’ont renvoyé chez moi en me disant de ne pas mentir ! Ils méritaient d’être saignés comme des gorets !
Pam laissa son regarda vagabonder vers Sam qui était en train de calmer Jacqueline qui pleurait en tremblant.
— Ils le méritaient ! Ils l’ont tous laissé faire ! Ils m’ont rattrapé et rendu à lui comme une esclave en fuite. Ils étaient tous coupables !
Elle leva les yeux au ciel.
— Ils l’ont laissé continuer à abuser de moi ! Ils savaient tous que c’était mon père et ils l’ont laissé faire ! Ils l’ont mérité ! C’était ma venge…
— Par les dieux ma fille, vas-tu cesser de geindre ! Je me fiche de ta vie. Je t’ai juste demandé pourquoi m’avoir mis le meurtre sur le dos.
Le flot de parole cessa et elle la regarda avec de grands yeux.
— P… Parce que vous étiez là au bon endroit et au bon moment…
Elle la laissa voir ses canines lorsqu’elle sourit.
— Première erreur : ne jamais s’attaquer à plus fort que soit.
Elle serra un peu plus fort.
— Deuxième erreur : ne jamais impliquer quelqu’un d’autre dans un meurtre.
L’humaine planta ses ongles dans la main de Pam, essayant désespérément de lui faire lâcher prise.
— Troisième erreur : Ne jamais s’en prendre à moi.
Les yeux de l’humaine commençaient à rouler dans leurs orbites. Elle la laissa tomber à terre. Elle s’agenouilla et passa la main sous son menton plongeant ses yeux dans ceux de l’humaine.
— La différence entre toi et moi, chérie, c’est que personne n’a jamais retrouvé les corps.
Et elle pénétra son esprit comme on passe le seuil de sa demeure, détruisant tout ce qu’elle y trouvait. En voilà une qui ne nuirait plus à qui que ce soit et qui surtout ne risquait pas de contredire les jolies choses qu’elle allait dire à la police.
***
Elle se réveilla d’un coup. Comme tous les soirs. Elle ne passait jamais par cet état de semi-conscience qui caractérisait le sommeil humain, elle passait toujours de la mort totale du sommeil à la vie renouvelée de son corps immortel.
Elle se laissa cependant profiter quelques instants du calme. Elle en avait enfin fini avec tous ces problèmes, plus d’étiquette vampirique, plus de nécromants, plus de policiers…
Plus que Sam…
Elle s’étira, sentant ses seins tendre le tissu léger de sa nuisette.
Plus que Sam…
Sa langue passa avec langueur sur ses canines.
Elle allait profiter de chacune des secondes qu’elle aurait avec la brune.
***
— Chéri, je suis rentrée !
Eric leva les yeux au ciel et resta vautré dans son fauteuil, les pieds sur le bureau.
— Alors, comment était le Wyoming ?
Chaud, humide, accueillant, fougueux, mordant, joueur, infatigable, d’une beauté à couper le souffle…
— Tu aurais détesté.
Surtout que cette fois, Créateur ou pas elle ne lui aurait pas laissé Sam.
— D’ailleurs je t’ai ramené un souvenir.
Elle posa la glacière sur le bureau. Eric se redressa.
Elle le regarda en souriant ouvrir le couvercle et froncer les sourcils.
— De la neige ?
— Eh, au moins tu ne peux pas te plaindre que ce ne soit pas fait sur place.
L’ancien viking plongea les mains dans la poudre blanche et finit par trouver les vrais cadeaux pour lesquels elle avait risqué sa peau.
Eric contempla le rubis gros comme un œuf de caille.
— J’ai déjà eu Serg au téléphone. Il part à la fin de la semaine pour Dallas. Mais le rubis est un joli présent.
Il sourit à son infante.
— Tu as fait de l’excellent travail Pam.
Elle leva les yeux au ciel.
— Comme si je pouvais faire autrement !
Il passa au bandeau de perles.
— Souvenir ethnique ?
— La preuve de la Faveur que te doivent les Anciens de la Réserve Wind River.
Il se leva et la prit dans ses bras en la faisant tournoyer.
— Pam que ferais-je sans toi ?
— Rien et en plus mangerais mal et tu grossirais, sans parler de ta coupe de cheveux qui serait détestable.
Il se contenta de l’embrasser avant de la poser sur le bureau.
— Qu’est-ce qui te ferais plaisir ? Tout ce que tu veux ma belle…
Un animal de compagnie. Tout le monde à besoin d’un bon garagiste. Elle pourrait même faire videur. Ou danseuse. Et puis ce serait tellement classe…
— De nouvelles pompes. Et un voyage à Paris. Avec le shopping. Et c’est toi qui porte les paquets. Je te laisserais même ramener quelque chose pour ta souris télépathe.
Eric prit ses mains et y déposa un baiser.
— Tout ce que tu veux.
Elle lui sourit.
— Je vais me changer et ensuite m’assurer que tu n’as pas réussi à bousiller tout le bar en mon absence.
Eric se contenta de rire.
Elle ferma la porte du bureau et commença à se déshabiller en se rendant dans sa chambre.
Elle laissa tomber les derniers vêtements et jeta un rapide coup d’œil dans la glace. Sa peau avait déjà régénéré, effaçant les marques de la nuit précédente. Elle ouvrit son placard et chercha une tenue appropriée.
S’il y avait bien une chose qu’elle avait apprise et qui l’excluait à jamais du passionnant jeu d’échec vampirique c’était ça : ne jamais désirer ce qu’on ne peut pas obtenir. C’était ce qui avait tué Godric, heureusement pour elle ça ne tuerait pas Eric qui semblait avoir reporté son intérêt sur Souris Stackhouse, mais ce genre de désirs étaient un gouffre sans fond qui vous amenaient irrémédiablement à faire des bêtises plus grosses que vous. Or elle n’était pas quelqu’un de stupide et elle tenait trop à sa superbe peau.
Elle repassa devant la glace pour se recoiffer et retoucher son maquillage. Son regard s’accrocha à la dernière marque qui palissait dans son cou. Ses doigts l’effleurèrent machinalement.
Elle ne croyait pas au mauvais karma, mais elle savait que les désirs menaient toutes les créatures à leur perte. Or elle était clairement trop belle pour mourir.
Elle noua un foulard rouge autour de son cou, pulvérisa un nuage de parfum sur son corps et jeta un dernier coup d’œil sur sa tenue.
Parfaite.
Elle repoussa la mèche plus courte que les autres derrière son oreille. Il était temps d’entrer en scène. Elle prit machinalement une longue inspiration, plaqua son sourire sur son visage et poussa la porte.
Sur la coiffeuse abandonnée une mèche de cheveux noirs serrée dans un ruban rouge absorba le dernier rayon de lumière avant que la porte ne se ferme.
Auteur : Renge (Participant 19)
Pour : Have You Met Ted (Participant 13)
Fandom : True Blood
Persos/Couple : Pam/OC
Rating : PG-13
Disclaimer : Je ne possède ni True Blood ni l’univers de Charlaine Harris, mais je me suis bien amusé à jouer avec.
Prompt : Pam. J'adore l'aspect "lesbienne méga aristo" de ce personnage. Alors j'aimerais quelque chose de plutôt drôle autour de cette attitude-là. Ca peut être une scène quotidienne, ou quelque chose de plus long, qui implique par exemple un autre personnage féminin de la série, ou un flash-back qui explore un peu le passé de Pam, puisqu'on ne l'a pas vu, je crois, dans la série.
Notes : Je n’ai pas vu la dernière saison, donc je reprends à la fin de la saison 2. Les personnages féminins de True Blood à part Pam et Jessica ne m’ayant pas vraiment tapé dans l’œil j’ai préféré faire un OC (très inspiré cependant il est vrai). J’ai un peu dépassé la journée de Pam, mais j’ai vraiment adoré écrire sur elle, j’espère que ça te plaira autant qu’à moi.
Note de la modératrice : La fic est trop longue, j'ai dû la couper en deux parties. La partie 1 est ici.
***
Franchement, elle en avait marre de passer si mal ses nuits. En tous cas elle ne partirait pas de ce bled avant d’avoir réussi à passer une nuit entière nue et surtout seule avec Sam. Enfin bon, toutes ces pensées n’allaient pas la faire entrer plus vite dans la demeure Cromp-Barrett qui s’étendait droit devant elle dans toute sa splendeur pseudo coloniale comme si elle n’en voyait pas assez des comme ça à Triffouillis-sur-Nullepart, Louisiane.
La lune était levée depuis peu et la nuit promettait d'être longue.
Hélas, la maison n’allait pas s’ouvrir seule. Elle sauta sans effort jusqu’au premier étage et de là monta jusqu’au deuxième où se trouvait la petite fenêtre d’où venait la lumière.
— Psst…
Comme à chaque fois la jeune fille se retourna et regarda par la fenêtre, sans même réfléchir un instant au fait qu’elle était au deuxième étage. Elle attrapa son regard du premier coup et senti le glamour plonger en elle immédiatement.
— Ouvre-moi la fenêtre et invite-moi.
Ah, si seulement tous les problèmes pouvaient se régler avec un petit peu de glamour...
—Je vous en prie, entrez.
Docile et aussi stupide qu'un mouton, exactement comme elle aimait la jeunesse... Pourquoi diable Eric avait cru que ce serait une bonne idée de lui faire garder ce cocktail d'hormones et problèmes qu'était Jessica ?
Elle jeta un coup d'oeil à la chambre virginale et rose de la fille chérie de la maison. Sans aucun doute qu'en cherchant un peu dans les tiroirs elle découvrirait de quoi choquer papa mais elle n'était pas là pour fouiller la chambre d'une adolescente, elle avait un nécromancien à neutraliser et plus vite que ça.
— Assied-toi.
Papa avait fait un beau travail, il avait élevé une belle plante verte qui savait s'asseoir comme il fallait.
— Comment tu t'appelles ?
— Jacqueline, madame.
Jacqueline ? Eh bien, papa et maman avaient de l'ambition !
— Jacqueline, est-ce que ton père est à la maison ?
— Non, madame, sa voiture n'est pas là.
Première bonne nouvelle de la soirée.
— Il sort beaucoup ces temps-ci ?
— Oui madame, il travaille le soir.
Pam laissa ses doigts traîner sur la coiffeuse en continuant à se promener dans la pièce pendant que la petite demoiselle la suivait du regard.
— Et avant, où est-ce qu'il passait ses soirées.
— Dans son bureau.
— Toute la soirée ?
— Oui, madame, et quand il se retirait pour la nuit personne n'avait le droit de le déranger. Je me suis fait gronder une fois.
— Personne ?
—Juste Lily, madame.
—Lily ?
La blonde eut une moue de mépris.
— La gouvernante. Cindy dit que c'est la maîtresse de papa. Mais c'est faux parce qu'elle est trop vulgaire. Tiffany dit que c'est la fille illégitime de papa mais franchement ça se voit que c'est faux parce qu'elle est moche et bête.
— Je m'en fiche.
— Pardon madame.
— Et où est le bureau de papa ?
— Au rez-de-chaussée à droite de la salle à manger.
Pam lui sourit.
— Qui est à la maison en ce moment, Jacqueline ?
— Il y a moi et normalement il devrait y avoir José mais il est chez sa soeur qui est malade parce qu'il sait qu'en ce moment papa n'est pas à la maison pour voir qu'il ne fait pas son travail. Lily est sortie. Elle sort tous les soirs quand papa n'est pas là pour la surveiller, je suis aussi sure qu'elle pique l'argenterie parce qu'il y a des couteaux qui ont disparu.
—Tu as un petit ami, Jacqueline ?
— Oui madame, Billy.
— Tu vas appeler Billy et tu lui donner rendez-vous dans un motel et ensuite tu vas aller là-bas et je suis sûre que vous trouverez quelque chose à faire.
— Mais papa ne veut pas que je vois Billy. Il dit qu'un indien n'arrivera jamais à rien et sera toujours pauvre et puant.
—Et bien Jacqueline ton Billy et toi vous êtes comme Roméo et Juliette et donc tu dois aller le retrouver.
— Oh oui, on est comme Roméo et Juliette mais nous on se suicidera pas comme des débiles...
Jacqueline prit son téléphone.
— Allo Billy...
Pam sortit de la chambre et descendit tranquillement au rez-de-chaussée où elle trouva de suite le bureau. Maintenant les choses allaient se compliquer. De toute évidence, l'entrée à l'atelier du nécromancien se trouvait ici, il ne lui restait plus qu'à trouver où exactement et comment y accéder.
Aucun des murs ne sonnait creux, par contre le parquet était remplacé sous le bureau par une trappe camouflée sous un tapis persan clairement trop beau pour un décor aussi laid et nouveau riche que celui de M. Cromp-Barrett.
Elle descendit les marches avec lenteur, essayant d'éviter d'éventuels pièges...
De toute évidence Dick était un praticien bien trop confiant, il n'avait laissé aucun piège pour protéger son savoir et ses artéfacts... Décidément les humains devraient apprendre un peu des vampires, la paranoïa était toujours justifiée, elle en avait toujours eu la preuve.
La pièce ne sentait strictement rien, pas même la terre où les morceaux de charogne qui traînaient par là. Voilà qui lui rappelait de charmantes choses, si ce bon vieux Dick pouvait être l'auteur des meurtres voilà qui lui faciliterait divinement la vie.
Bon, en attendant de tomber miraculeusement sur des tonneaux remplis de sang il fallait encore qu'elle trouve ce qu'elle était venu chercher.
Elle écarta des bocaux pleins de choses qu'elle ne voulait même pas contempler, elle retira un linge noir sur un miroir qui se mit à saigner et à crier, elle se hâta de remettre le linceul en place. Finalement elle tomba sur un vieux codex manuscrit écrit en cyrillique. Bingo !
Sam était tranquillement en train de farfouiller dans le moteur de la petite Chevy lorsqu'elle arriva enfin à sa hauteur.
— Alors, qu'est-ce que tu ramènes ?
Pam brandit son manuscrit antique comme un trophée.
— Un mandat de perquisition chez un vampire qui a trois fois mon âge.
***
— Rappelle-moi, c'est quoi le plan ?
— On entre, on maîtrise la soubrette française, on pénètre jusqu'aux chambres de Serg, on neutralise Dick le nécromant et on se baigne dans la gloire. Un vrai jeu d'enfants.
— Et si le vampire millénaire est envoyé contre nous par le nécromant ?
— On avisera.
Sam secoua la tête en riant.
— Dieu me préserve de venir au secours d'autres beautés vampiriques à l'avenir.
— Tu n'as pas à t'en faire ma belle, il n'y en a pas d'autre comme moi, que ce soit pour la beauté ou l'étrange aptitude à se mettre invariablement en danger.
Sam l'attrapa par le cou et l'embrassa à pleine bouche. Décidément parfois le fait de ne pas respirer était bien utile, surtout quand il s'agissait de se lécher le visage en se frottant l'une à l'autre, une de ses activités favorites depuis toujours.
— Pour la gloire facile ! Déclara la garagiste en montrant les dents avant de commencer à se dévêtir et à changer de forme.
Pam repoussa les heureuses pensées que ce baiser avait fait naître et se prépara à défendre chèrement sa peau dans un combat totalement inégal et où elle risquait beaucoup mais si elle l'emportait... Si elle l'emportait Eric serait forcé de lui acheter ces adorables chaussures avec plumes de paon qui lui avait tellement fait de l'oeil sur internet. Merde pour un tel butin il la couvrirait de plumes de paons !
Elle ouvrit la grille qui grinçait d'un son des plus lugubres et monta jusqu'au manoir où les toiles d'araignées avaient soigneusement été remises en place sur la cloche. Elle prit plaisir à les défaire en sonnant joyeusement malgré le tintement inquiétant du métal.
— Vous désirez ?
Décidément ce déguisement était toujours aussi affreux quelle que soient l'heure et le jour.
Peu importait, à présent, que la bataille commence !
—Je souhaiterais voir Serg.
La poupée de chair ouvrit la bouche, Pam lui prit le menton et plongea son regard dans le sien.
Tenter de mettre un glamour sur un humain déjà possédé par un autre vampire était comme essayer de remonter une rivière à contre-courant, fatigant, chiant, répétitif, épuisant mais possible, après tout les saumons le faisaient tous les jours et elle était incroyablement plus intelligente et surtout plus sexy qu'un saumon, surtout que c'était gras ces petites choses.
Heureusement pour elle ça faisait un moment que Serg avait posé son empreinte et il semblerait qu'il ne l'ait pas renouvelée récemment.
La chose n'avait duré que quelques secondes mais elle avait maintenant une soif d'enfer et ce n'était que le début.
— Le maître ne reçoit que le samedi.
Pam afficha sa mine la plus dépitée et commença à parlementer pendant qu'elle imprimait directement sa volonté dans le cerveau à présent malléable de la soubrette.
— Je reviendrai !
Elle tourna les talons et repassa la grille qui marquait la limite de la propriété, elle démarra la voiture et se mit à faire demi-tour, arrivée à la route elle s'engagea sur une piste à peine plus qu'un sentier pour chèvres.
Conformément à ses ordres la soubrette attendait à la porte de derrière. Pam passa la première et quand elle eut constaté que rien n'arrivait Sam sauta de son perchoir et la rejoignit sur la terre ferme.
— Où est Serg ?
— Il est dans son atelier avec l'apprenti, madame.
— Combien de portes y a-t-il à l'atelier ?
— Une seule à ma connaissance, madame.
— Est-ce que l'apprenti boit quand il est là ?
— Oui madame.
— C'est toi qui sert le verre ?
— Oui.
Elles avaient de la chance.
— Et bien voilà ce que tu vas faire...
***
Le manoir était aussi kitch de l'intérieur que de l'extérieur, ce qui avait l'avantage pour les résidents de faire un nombre incalculable d'épreuves pour tout assaillant puisque mille et un bibelots de mauvais goût manquaient à tout moment de tomber alors qu'elles se faufilaient discrètement jusqu'à la tanière de Serg.
Pam tendit à Peggy la maid le flacon de somnifère et lui donna les instructions. Alors vint l'attente. Que Pam fit passer en pensant à tout ce qu'elle ferait à Sam lorsqu'elle aurait enfin résolu toute cette affaire. Décidément, elle avait vraiment passé beaucoup trop de temps à Nullepart, Louisiane si une simple garagiste garou éveillait en elle de telles pulsions. Il était comme qui disait grand temps qu'elle baise. Elle était en manque et ça commençait à se voir. Non, parce que même si Trouperdu, Louisiane était loin de la mer ce n'en était pas moins la capitale du thon, et lorsqu'enfin quelque chose d'autre se présentait il fallait bien sûr qu'Eric ait la préséance. Et elle détestait avoir les miettes des autres. Ça et elle avait assez connu Sigmund pour ne pas avoir envie de partager avec Eric. Elle avait tiré un trait sur cette affaire là très très tôt dans l’histoire de leur petite famille vampirique.
— Il s'est endormi, madame.
Elles pénétrèrent silencieusement dans la grotte qui formait le sous-sol du manoir. La pierre blanche et glacée à perte de vue donnait l'impression d'aller donner droit dans un piège et Pam serra un peu plus les dents. L'atelier éclairé par de grands lustres apparu enfin au fond du couloir sinueux.
Dick Cromp-Barrett dormait du sommeil de l'injuste dans l'un des fauteuils. Quant à Serg il était immobile comme une statue de marbre. Dick s'était montré intelligent et avait pensé à pallier ses défaillances d'humain en conservant l'emprise qu'il avait sur Serg à travers une amulette qui elle n'avait pas besoin de dormir. Il ne restait qu'à la trouver, la détruire et l'affaire était bouclée.
Elle passa la main dans le col du polo griffé… Rien. Elle commença à réviser ses poches avec une pointe d’ennui, pourquoi fallait-il donc qu’elle fasse de telles besognes. Aucune amulette dans ses poches. Elle déchira les manchettes et regarda ses bras. Ah !
L’amulette était là, une fine bande de cuir entourant son biceps avec au milieu une sorte de reliquaire. Elle tendit la main pour détruire le bijou.
Le grognement de Sam fut son seul avertissement. Toujours accrochée au reliquaire, elle plongea sur le côté, emportant l’amulette avec elle et manquant le coup de poignard de Serg. Elles étaient mal. Elle ne regarda pas le nécromant se relever de son faux sommeil, toute son attention était sur le vampire trois fois plus vieux qu’elle qui avait décidé de l’envoyer retrouver Godric dans le néant originel. En esquivant la nouvelle attaque du vampire qui, tous les dieux soient loués, avait perdu de sa rapidité à être manipulé par un simple humain, elle prit le temps de briser l’amulette sur un mur. Ce qui bien sûr n’eut aucun effet puisque Dick le releveur de cadavres était réveillé.
Il ne lui restait plus qu’à compter sur Sam pour la sortir de là…
Ce qui était aussi compromis puisque la Bête faisait maintenant aussi partie de l’équation. A moins qu’Eric ou Superman ne débarquent soudainement elles étaient royalement mortes.
Bon, elle n’allait sûrement pas se laisser faire sans vendre chèrement sa peau et une chose était sûre, Dick allait en prendre plein la gueule.
Elle se jeta à nouveau loin du couteau de Serg, mais cette fois-ci elle sentit la morsure de l’argent alors qu’une estafilade déchirait sa jolie veste Chanel. Elle abandonna ses chaussures au saut suivant et déchira sa jupe droite à celui d’après.
Première étape, débarrasser le vampire de son couteau. Deuxième étape, l’immobiliser assez longtemps pour trancher la gorge de Dick. Troisième étape, être encore non-morte quand Serg retrouverait ses esprits… Ça avait l’air facile comme tout dit comme ça…
Elle sauta au plafond, s’accrochant au mur comme une araignée et estima d’un coup d’œil la situation. Sam était seule face à la Bête et tentait de protéger Peggy qui n’avait même pas eu le bon sens de fuir, pire qu’une vache… Si elle réussissait à faire courir Peggy dans les couloirs, lancer la Bête après elle et fermer la porte… Aucune chance que Sam soit d’accord avec ce plan. Les humains de cette époque avaient d’étranges notions chevaleresques dans la tête et Sam ne la laisserait pas se faire dévorer même si la maid n’était qu’une servante humaine, une réserve de sang bien pratique…
Elle esquiva l’attaque brutalement stupide de Serg et tenta de faire voler le couteau de ses mains… Raté. Elle redescendit sur terre et attrapa la première chose qui passait… Un flacon rempli de formol, s’ils avaient été en extérieur, elle aurait pu le lancer puis l’enflammer mais ici elle risquait de brûler autant que Serg et contrairement à lui elle ne s’en remettrait pas aussi facilement. Elle le lui lança cependant au visage et évita de justesse la corde d’argent qui avait manqué de lui immobiliser les bras. Si même Dick s’y mettait elle était clairement dans la merde.
Elle se jeta sur Dick le plus vite qu’elle put, autant dire que l’humain ne la vit même pas arriver. La Bête et Serg par contre eurent le temps de l’intercepter. Donc le nécromant avait donné la priorité à la protection… Maintenant comment est-ce qu’elle tirait parti de cette information ? Surtout qu’à présent les deux monstres étaient entre elles et l’humain…
Bah, si elle ne trouvait pas en improvisant… Elle attrapa les autres flacons de formol et s’employa à bombarder Dick, ce serait bien sa veine si il n’y avait même pas un éclat de verre qui le blessait… Serg faisait écran de son corps pendant que la Bête s’amusait à affronter Sam dont la fourrure commençait à se teindre de rouge. Elle sauta sur le vampire dans le sillage de son dernier flacon de fœtus de quelque chose. Elle réussit à lui arracher le couteau mais le coup que lui donna l’aîné lui brisa quelques côtes et l’envoya s’encastrer dans la bibliothèque, légèrement déconcertée pendant quelques secondes. Secondes que Serg mit à profit pour arriver à son niveau.
Elle n’échappa pas sans peine des décombres de la bibliothèque. Elle sut immédiatement qu’elle avait perdu l’avantage, Serg était sur elle et elle ne pouvait qu’esquiver avec difficulté, ses pieds glissant sur le sol mouillé, son épaule droite refusant étrangement de lui obéir rapidement, elle devait avoir été plus touchée que ce qu’elle pensait. Il était temps de tenter le tout pour le tout.
— Sam !
La panthère releva la tête et rassembla ses forces. Pam se mit en position, épuisant ses dernières réserves à éviter les coups de l’autre vampire. Elle vit du coin de l’œil la garou se ramasser sur elle-même puis se jeter de toutes ses forces sur la Bête, elle sauta sur le côté et bondit sur Dick, elle entendit un grand bruit derrière elle mais resta concentrée, ses ongles pénétrèrent dans la gorge de Dick qui n’eut même pas le temps de paraître surpris avant de s’écrouler, elle se retourna alors et vit la Bête qui avait réussi à renverser Sam et s’apprêtait à lui déchirer la chair tendre de la gorge. Elle se jeta sur la chose, l’écrasant au sol, ce qui ne lui fit strictement rien.
Okay, elle était mal, elle n’arrivait plus à se relever et en plus la Bête était sur elle… Allez, un dernier effort Serg allait se réveiller d’une minute à l’autre… Elle ferma ses mains autour du museau squelettique, mais vautrée par terre n’avait jamais été la meilleure position pour utiliser toute sa force et déjà la chose se libérait et…
Les os tombèrent au sol. Elle laissa tomber sa tête sur le sol de pierre mouillé.
Sa coiffure, son maquillage, ses vêtements, tout était foutu. Sans compter que ses chaussures devaient se trouver quelque part sous les décombres de l’armoire.
— Pam, quelle charmante surprise.
Serg avait toujours un accent à couper au couteau. D’un autre côté il allait très bien avec le décor transylvanesque. Elle se releva seule et Serg fit semblant de ne pas noter sa difficulté… parfois l’étiquette vampirique était une sacrée chienlit et elle n’aurait pas été contre une main pour l’aider à se mettre sur pied mais c’eut été montrer sa faiblesse et elle était là en tant qu’envoyée de son Créateur et donc elle devait se relever seule pour parler d’égal à égal.
— Ravie de vous voir enfin, Serg.
Elle lui sourit en époussetant ses vêtements.
— Puis-je proposer que nous passions au salon, très chère.
— Avec plaisir.
Serg quitta les lieux le premier et elle put enfin s’occuper de Sam. Qui boitait. Elle s’agenouilla et passa la main dans la fourrure trempée. La panthère posa son énorme tête dans le creux de son cou et poussa un soupir tandis qu’elle la caressait.
— Le maître vous prie de bien vouloir agréer ces modestes présents.
Peggy trouva un coin de table encore assez propre et y déposa les vêtements.
— Aurez-vous besoin de mon aide ? demanda-t-elle, son visage reflétant tout le vide entre ses deux oreilles.
— Non merci.
Peggy disparut et Pam se tourna à nouveau vers la garou.
— Tu préfères rester en panthère où tu veux te changer ?
La seule réponse du félin fut de la pousser doucement du museau avant de reculer et commencer à se transformer. Une énorme plaie saignait lentement sur sa cuisse droite.
— Tu vas régénérer seule ou tu veux de l’aide ?
Sam s’ébroua, renvoyant ses longs cheveux longs dans son dos.
— Je ne suis pas sûre d’avoir très envie de te rencontrer régulièrement dans mes rêves… J’attends d’avoir passé un peu plus de temps avec toi pour me décider.
Pam sourit.
— N’aie crainte, tu me supplieras de te pénétrer tes rêves.
— Personne ne t’a jamais dit que l’arrogance était un vilain défaut.
— Pas arrogante, réaliste chérie
Elles étaient toutes les deux nues en train de contempler ce que Serg leur avait fait apporter… Décidément les vieux vampires étaient tous mabouls.
Sam se débattit avec les différentes couches de vêtements jusqu’à ce que Pam lui vienne en aide.
— Tu crois que le fait de lui avoir sauvé la vie pourrait me donner le droit à des bandages et peut-être des points de suture ? Parce que j’ai beau régénérer vite ça fait un mal de chien.
— Sans aucun doute.
Pam n’avait pas fini sa phrase que Peggy se présentait avec un nécessaire de premier secours et fit signe à la garou de remonter ses jupes. La vampire en profita pour mettre le costume dont Serg avait cru bon de les affubler. Elle prit le temps de soumettre ses cheveux à une coiffure en accord avec sa tenue et de retirer la poussière et le sang sur son visage. Elle aurait aimé avoir son nécessaire à maquillage sur elle, mais c’était déjà mieux que rien.
— Prête ma chère ?
Sam faisait une charmante servante du XVIIIème, quant à elle elle savait d’expérience qu’elle était superbe dans son grand habit à la française, même si elle trouvait que le rouge sang de la robe était un peu exagéré. Elles rejoignirent Serg au salon. Lui aussi s’était changé, passant ses plus beaux habits de gentilhomme. La perruque poudrée lui allait toujours aussi bien et s’il n’y avait le confort moderne de l’électricité illuminant la pièce elle aurait pu se croire de retour dans son château russe des siècles de ça.
— Très chère.
Il baisa sa main avec toute la grâce et l’aisance de la vraie noblesse.
— Serg, permettez-moi de vous présenter Sam. Sam, Serg.
— Enchanté mademoiselle.
Pam s’assit trop vite sur la causeuse et sortit son mouchoir de son décolleté en toussant.
— Tu craches du sang !
Les yeux de la garou étaient démesurément ouverts. Pam sourit en essuyant le coin de sa bouche.
— Ma chérie c’est le seul liquide qu’il y ait dans mon corps, bien sûr que je crache du sang.
— Puis-je vous proposer le mien, délicieuse Pam ?
Serg tendit le bras, dénudant son poignet.
Mais elle n’avait pas envie du sang de Serg. Elle avait envie de celui de son Sire, de son sang chaud et familier, de sa main dans ses cheveux, de sa voix lui disant qu’elle avait bien fait, de son odeur qui l’enveloppait, elle ne voulait rien autant que de se lover contre Eric et le laisser lui faire croire que tout était bien, qu’ils allaient rester là jusqu’à la fin du monde, qu’elle était enfin à l’abri…
— Non merci, Serg, ça ira.
— Du sang humain alors ?
Elle ne regarda pas Sam et se contenta de secouer la tête. De toute façon le sang de Peggy devait trop ressembler à du sang de cochon pour être vraiment apetissant.
— Donc du synthétique… à quelle époque vivons-nous… Et vous, charmante Sam, un repas chaud vous ferait-il plaisir.
La garou rugit presque d’assentiment. Peggy s’éclipsa.
En hôte des plus civils Serg attendit qu’ils soient repus avant de passer aux sujets importants.
— Il est évident que quelle que soit la mission pour laquelle Eric vous a mandaté, je serais plus que ravi de l’accepter.
— Mon Créateur et moi-même vous en sommes très reconnaissants. Qu’allez-vous faire de Dick ?
— Oh, le malheureux aura un malencontreux accident de chasse hélas, heureusement il mourra en héros et terrassera la Bête qui hantait la réserve. Le corps n’est pas trop abimé, je devrais réussir à faire passer tout ça sans grandes difficultés, même en plein jour.
Pam savait que Serg faisait exprès de mentionner le détail, de montrer qu’il n’était pas soumis aux mêmes lois qu’elles, que lui pouvait agir dans la journée, que même si elle l’avait sauvé il restait mille fois plus puissant qu’elle… politique vampirique, valable à tout moment. Mettez deux vampires dans une pièce et ils commenceront immédiatement à comparer la taille de leurs instruments…
— Puis-je vous offrir l’hospitalité pour ce jour ?
Elle n’eut pas besoin de tourner la tête pour savoir ce qu’en pensait Sam.
— Non, Serg, nous allons nous retirer. J’ai juste une dernière question. Cromp-Barrett travaillait seul ?
Serg dévoila ses canines.
— Bien sûr que non, voyons, il avait la plus avide des apprenties.
Pam soupira, rien ne pouvait jamais être simple !
— Et qu’est-ce qu’elle pourrait faire avec le sang de deux humains ?
Serg fronça les sourcils.
— Rien, par contre avec le sang de trois humains, les ossements d’un enfant et la peau d’une jeune vierge elle pourrait s’amuser à convoquer une créature des plus charmantes.
Elle avait presque envie de se laisser aller à un rire hystérique mais ce serait manquer de classe alors elle se contenta de sourire et de dire :
— Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt !
***
Elles réveillèrent John mais à dire vrai, Pam s’en fichait, elles ne lui laissèrent même pas le temps de tiquer sur leurs vêtements et entrèrent.
— La police est venue, Sam, le commissaire Trinkell a été retrouvé vidé de son sang.
— Et bien au moins elle ne devrait pas revenir ici de si tôt. Nous avons laissé la voiture assez loin pour que ce ne soit pas un problème.
Les yeux de Pam commençaient à se fermer seuls, elle avait besoin de dormir et vite.
— On a besoin d’un endroit sûr où dormir, John, il y a encore un autre nécromant à éliminer.
Le shaman fixa un très long moment Pam vautrée sur son canapé, enfin autant que la robe et le corset le lui permettaient.
— J’ai une cave.
— Merci, John.
Pam entrouvrit les yeux et le vieux les détourna pour ne pas être pris par le glamour. Elle sourit, elle avait toujours aimé la peur instinctive qu’elle pouvait provoquer.
— Pas de coups foireux, vieil homme. Si je devais disparaître malencontreusement sous ton toit mon Créateur le saurait et te retrouver ne serait qu’un jeu d’enfant pour lui. Et tu souhaiteras que la mort veuille bien t’emporter en enfer pour lui échapper.
Le vieux shaman se redressa, ses yeux lançant des éclairs.
— Je n’ai qu’une parole, vampire et tu l’as que tu seras en sécurité sous mon toit cette nuit !
Puis la curiosité l’emporta.
— Tu as un lien télépathique avec ton Créateur ?
Pam se renversa sur le canapé.
— Non, juste un portable.
***
Bien sûr tous les policiers de la région devaient être en train de les chercher, mais ça ne les empêcha pas de revenir à Jaynesville. Plus qu’une toute petite affaire à boucler et elle serait enfin libre. Libre de passer toute une nuit avec Sam avant de retourner à Nullepart, Louisiane.
Mais avant ça il fallait qu’elles neutralisent un nécromant sur le point d’invoquer quelque chose de vraiment pas joli. Oh, une simple formalité, d’ailleurs Serg ne leur avait même pas proposé son aide, et l’étiquette vampirique voulait que Pam crève plutôt que de demander son aide parce que ce serait impliquer que son maître était faible et incapable de se débrouiller seul…
Alors elles chassaient seules.
Heureusement elles n’eurent pas besoin d’aller trop loin. La demeure Cromp-Barrett était la proie des flammes et l’étrange autel devant le feu votif était assez visible pour qu’elles sachent qu’elles avaient trouvé.
D’un autre côté quand on s’apprêtait à invoquer une créature pour le moins antinaturelle on pouvait se permettre de ne pas être discrète.
Et Lily Archer était tout sauf discrète, échevelée, les yeux immenses, engoncée dans sa grande robe rouge devant son autel reposant sur une grande vasque remplie de sang…
— Et merde !
Elle venait d’apercevoir Jacqueline bâillonnée et saucissonnée contre un arbre. Juste ce qui lui manquait, une humaine à sauver… Au moins ça ferait un témoin oculaire pour prouver qu’elle n’avait rien à voire avec ce charmant sacrifice rituel.
— Occupe-toi de Jacqueline et je m’occupe de notre apprentie sorcière, glissa-t-elle à Sam avant de fondre sur sa proie.
Enfin d’essayer. Elle n’arrivait pas à la toucher et pour cause, elle s’était visiblement enfermée dans un cercle de protection. Franchement elle détestait la magie, un bon combat dans la boue contre un garou quand vous vouliez, mais tous ces tours de passe-passe avec les magiciens…
Bref, elle ferait mieux de trouver une solution avant qu’elle ne finisse son incantation parce qu’elle n’avait pas envie de voir le morceau de barbaque qui allait résulter du charmant mélange sur l’autel.
Pour briser le cercle…
Elle leva les yeux au ciel, parfois elle était un peu lente. Pour briser le cercle il suffisait de briser le cercle de la façon la plus littérale qui soit. Elle posa un genou en terre et leva le poing.
Très honnêtement elle détestait faire ça, tout d’abord parce que ça n’allait vraiment pas avec l’image qu’elle voulait donner d’elle-même et ensuite parce que ça mettait de la terre partout sur ses vêtements et pire encore sous ses ongles ! Mais parfois il fallait savoir se sacrifier pour une cause. Et le moins qu’on puisse dire c’est que cette cause lui tenait particulièrement à cœur.
Le premier coup de poing fit trembler la terre. Le deuxième provoqua la première fissure. Au troisième coup la fissure brisa le cercle et elle s’élança, attrapant sans peine l’humaine et la maintenant en l’air d’une seule main terreuse autour de son cou.
— Je crois que nous n’avons pas encore été présentées. Je suis Pam, enchantée.
Elle sourit et serra un peu plus, regardant ses jambes trembler et s’agiter dans le vide.
— Oh, ma pauvre petite vous m’avez l’air bien fatiguée. Oh, suis-je bête vous voulez peut-être que je vous repose ?
Sa main continuait de serrer, veillant à ce qu’elle continue de respirer mais pas trop non plus.
— N’aie crainte, mon petit, je vais te laisser en vie.
Ses canines étaient sorties. Que voulez-vous, elle était un prédateur, ce genre de situation l’excitait presque par défaut, ça allait avec le mauvais karma et la beauté éternelle mon chou.
— Mais d’abord je veux savoir pourquoi.
La mortelle cessa de bouger dans tous les sens. Ses yeux flamboyaient de rage.
— Ils méritaient de mourir ! Tous ! Ces sales hypocrites ! Ils m’ont tous abandonné ! Ils étaient sensés me protéger de lui et ils m’ont renvoyé chez moi en me disant de ne pas mentir ! Ils méritaient d’être saignés comme des gorets !
Pam laissa son regarda vagabonder vers Sam qui était en train de calmer Jacqueline qui pleurait en tremblant.
— Ils le méritaient ! Ils l’ont tous laissé faire ! Ils m’ont rattrapé et rendu à lui comme une esclave en fuite. Ils étaient tous coupables !
Elle leva les yeux au ciel.
— Ils l’ont laissé continuer à abuser de moi ! Ils savaient tous que c’était mon père et ils l’ont laissé faire ! Ils l’ont mérité ! C’était ma venge…
— Par les dieux ma fille, vas-tu cesser de geindre ! Je me fiche de ta vie. Je t’ai juste demandé pourquoi m’avoir mis le meurtre sur le dos.
Le flot de parole cessa et elle la regarda avec de grands yeux.
— P… Parce que vous étiez là au bon endroit et au bon moment…
Elle la laissa voir ses canines lorsqu’elle sourit.
— Première erreur : ne jamais s’attaquer à plus fort que soit.
Elle serra un peu plus fort.
— Deuxième erreur : ne jamais impliquer quelqu’un d’autre dans un meurtre.
L’humaine planta ses ongles dans la main de Pam, essayant désespérément de lui faire lâcher prise.
— Troisième erreur : Ne jamais s’en prendre à moi.
Les yeux de l’humaine commençaient à rouler dans leurs orbites. Elle la laissa tomber à terre. Elle s’agenouilla et passa la main sous son menton plongeant ses yeux dans ceux de l’humaine.
— La différence entre toi et moi, chérie, c’est que personne n’a jamais retrouvé les corps.
Et elle pénétra son esprit comme on passe le seuil de sa demeure, détruisant tout ce qu’elle y trouvait. En voilà une qui ne nuirait plus à qui que ce soit et qui surtout ne risquait pas de contredire les jolies choses qu’elle allait dire à la police.
***
Elle se réveilla d’un coup. Comme tous les soirs. Elle ne passait jamais par cet état de semi-conscience qui caractérisait le sommeil humain, elle passait toujours de la mort totale du sommeil à la vie renouvelée de son corps immortel.
Elle se laissa cependant profiter quelques instants du calme. Elle en avait enfin fini avec tous ces problèmes, plus d’étiquette vampirique, plus de nécromants, plus de policiers…
Plus que Sam…
Elle s’étira, sentant ses seins tendre le tissu léger de sa nuisette.
Plus que Sam…
Sa langue passa avec langueur sur ses canines.
Elle allait profiter de chacune des secondes qu’elle aurait avec la brune.
***
— Chéri, je suis rentrée !
Eric leva les yeux au ciel et resta vautré dans son fauteuil, les pieds sur le bureau.
— Alors, comment était le Wyoming ?
Chaud, humide, accueillant, fougueux, mordant, joueur, infatigable, d’une beauté à couper le souffle…
— Tu aurais détesté.
Surtout que cette fois, Créateur ou pas elle ne lui aurait pas laissé Sam.
— D’ailleurs je t’ai ramené un souvenir.
Elle posa la glacière sur le bureau. Eric se redressa.
Elle le regarda en souriant ouvrir le couvercle et froncer les sourcils.
— De la neige ?
— Eh, au moins tu ne peux pas te plaindre que ce ne soit pas fait sur place.
L’ancien viking plongea les mains dans la poudre blanche et finit par trouver les vrais cadeaux pour lesquels elle avait risqué sa peau.
Eric contempla le rubis gros comme un œuf de caille.
— J’ai déjà eu Serg au téléphone. Il part à la fin de la semaine pour Dallas. Mais le rubis est un joli présent.
Il sourit à son infante.
— Tu as fait de l’excellent travail Pam.
Elle leva les yeux au ciel.
— Comme si je pouvais faire autrement !
Il passa au bandeau de perles.
— Souvenir ethnique ?
— La preuve de la Faveur que te doivent les Anciens de la Réserve Wind River.
Il se leva et la prit dans ses bras en la faisant tournoyer.
— Pam que ferais-je sans toi ?
— Rien et en plus mangerais mal et tu grossirais, sans parler de ta coupe de cheveux qui serait détestable.
Il se contenta de l’embrasser avant de la poser sur le bureau.
— Qu’est-ce qui te ferais plaisir ? Tout ce que tu veux ma belle…
Un animal de compagnie. Tout le monde à besoin d’un bon garagiste. Elle pourrait même faire videur. Ou danseuse. Et puis ce serait tellement classe…
— De nouvelles pompes. Et un voyage à Paris. Avec le shopping. Et c’est toi qui porte les paquets. Je te laisserais même ramener quelque chose pour ta souris télépathe.
Eric prit ses mains et y déposa un baiser.
— Tout ce que tu veux.
Elle lui sourit.
— Je vais me changer et ensuite m’assurer que tu n’as pas réussi à bousiller tout le bar en mon absence.
Eric se contenta de rire.
Elle ferma la porte du bureau et commença à se déshabiller en se rendant dans sa chambre.
Elle laissa tomber les derniers vêtements et jeta un rapide coup d’œil dans la glace. Sa peau avait déjà régénéré, effaçant les marques de la nuit précédente. Elle ouvrit son placard et chercha une tenue appropriée.
S’il y avait bien une chose qu’elle avait apprise et qui l’excluait à jamais du passionnant jeu d’échec vampirique c’était ça : ne jamais désirer ce qu’on ne peut pas obtenir. C’était ce qui avait tué Godric, heureusement pour elle ça ne tuerait pas Eric qui semblait avoir reporté son intérêt sur Souris Stackhouse, mais ce genre de désirs étaient un gouffre sans fond qui vous amenaient irrémédiablement à faire des bêtises plus grosses que vous. Or elle n’était pas quelqu’un de stupide et elle tenait trop à sa superbe peau.
Elle repassa devant la glace pour se recoiffer et retoucher son maquillage. Son regard s’accrocha à la dernière marque qui palissait dans son cou. Ses doigts l’effleurèrent machinalement.
Elle ne croyait pas au mauvais karma, mais elle savait que les désirs menaient toutes les créatures à leur perte. Or elle était clairement trop belle pour mourir.
Elle noua un foulard rouge autour de son cou, pulvérisa un nuage de parfum sur son corps et jeta un dernier coup d’œil sur sa tenue.
Parfaite.
Elle repoussa la mèche plus courte que les autres derrière son oreille. Il était temps d’entrer en scène. Elle prit machinalement une longue inspiration, plaqua son sourire sur son visage et poussa la porte.
Sur la coiffeuse abandonnée une mèche de cheveux noirs serrée dans un ruban rouge absorba le dernier rayon de lumière avant que la porte ne se ferme.
no subject
Date: 2010-10-01 10:38 pm (UTC)"Tu as un lien télépathique avec ton Créateur ?
— (...) Non, juste un portable." J'adore.
J'ai bien aimé aussi, quand elle est de retour et qu'elle pense des choses en disant leur contraire à Eric.
C'est vraiment un bon perso, Sam ! D'habitude, je déteste les OC mais là, comme je ne connais pas le fandom de départ, on ne peut pas dire que ça me chiffonne.
Pour un peu, je regretterais presque de ne pas la découvrir quand je me plongerai dans "True Blood" - contrairement à Pam, que je reverrai avec délices.
Tu ne veux pas écrire à la rédaction, pour qu'ils incorporent ce personnage au scénario ? xD
no subject
Date: 2010-10-04 08:44 pm (UTC)Très très contente que tu aies apprécié.
Renge.